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J'ai connu Pierre Mauroy très jeune, quand il était dirigeant du Syndicat National des personnels de l'enseignement technique et qu'il était secrétaire général adjoint de la SFIO de 1964 à 1968. J'étais alors un des animateurs du CERES.
C'est ensemble et derrière François Mitterrand que nous avons refondé le parti socialiste au Congrès d'Epinay en juin 1971 et qu'à travers l'union de la gauche, nous avons permis la première vraie alternance sous la Vème République en 1981.
Nous n'étions pas toujours d'accord, notamment sur le contenu à donner à la construction européenne. Mais cela n'a jamais empêché ni l'amitié ni même l'affection.
Parmi toutes les mesures emblématiques liées au nom de Pierre Mauroy, restent bien sûr les lois sur la décentralisation et la retraite à 60 ans.
Pierre Mauroy était le meilleur Premier ministre que François Mitterrand pouvait choisir en 1981. Il avait naturellement le contact avec les milieux populaires. Il incarnait bien la sensibilité des militants socialistes de cette époque.
L'homme dégageait un charme puissant. Je me remémore avec émotion tant de moments uniques, sa voix persuasive, les arabesques qu'il dessinait dans l'espace avec ses longues mains fines pour apporter à ses arguments le sceau de l'évidence.
Avec Pierre Mauroy, c'est tout un grand pan du vieux parti socialiste qui disparaît, un parti populaire et sentimental auquel on ne pouvait qu'être attaché.
À sa femme et à sa fille, j'exprime mes sentiments de profonde sympathie et de vive émotion.