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Jewpop a déjà mentionné, voilà quelques mois, ce phénomène d’antisémitisme 2.0, que nous avions alors qualifié d’expression d’une « génération Dieudonné ». Une génération baignant dans une extrême confusion mentale, pour qui le droit de se moquer de tous – avec un humour supposé – permet d’afficher l’antisémitisme le plus nauséabond, avec pour dénominateur commun le sentiment bien réel d’une injuste « domination juive », politique, sociale et financière. Nous pensions – à tort – qu’il s’agissait d’un épiphénomène sur Twitter. On dirait plutôt une tendance lourde, dans tous les sens du terme.
Devant la quasi-impossibilité de poursuivre juridiquement les auteurs de messages racistes sur Twitter (lire à ce sujet l’excellent article de Delphine Dyèvre ci-après), l’éducation parentale et scolaire devrait être le seul moyen d’endiguer un tel phénomène, qui se propage dans une totale impunité sur le réseau social. Mais en face, se multiplient les témoignages d’enseignants sur l’impossibilité d’enseigner normalement et sereinement des sujets comme la Shoah ou le conflit israélo-palestinien dans nombre de collèges et lycées de France. Avec #UnBonJuif, on passe la frontière des « territoires perdus de la République », version 2.0.
Alain Granat