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Published on 15 March 2015

French Foreign Policy

Iran - Hearing of Mr. Laurent Fabius, Minister of Foreign Affairs and International Development, to the Committee on Foreign Affairs, Defense and Armed Forces of the Senate (Paris, 16/02/2015)

(...)
[non official translation]
(Interventions of parliamentarians)
As for Iran, it is something else. We continue the negotiations. They are not moving much. The Americans, and President Obama on the front line would like to conclude late March, Congress then to get involved in all this. If we can find an agreement, we will not stand against it, provided that it is good!
I have already had the opportunity to say that an agreement with Iran will be the standard of nuclear proliferation for all countries of the region. If the agreement is not solid, Saudi Arabia, Egypt, Turkey, and perhaps others will equip themselves with nuclear weapons. It was a weapon of peace at the time of dissuasion. If it becomes a "toy" in this part of the world, it is the end of everything - not to mention terrorists!
The agreements we will conclude with Iran, if we must conclude any, must be based on solid foundations, not only for us but also for the entire region. Let Israel out of it: it would be a great mistake to say that this is only related to Israel. It is a question of nuclear standard.
Among the elements of the negotiation appears first the issue of centrifuges.
The second point relates to Arak. We have advanced in this area. One can find a reconfiguration solution.
The third element which is very important is the fact of what we will do in terms of research and development. We called for a "break out time", a concept now accepted by the Iranians. It is necessary that we have at least a year to be able to react if we discover that the Iranians have hidden things to us. This leads to a series of consequences. As for now, they have not yet accepted.
Finally, we want absolute transparency and hope that the International Atomic Energy Agency (IAEA) can always know what the Iranians do. We also want to link it to sanctions, as they ask us to abandon them early in the course. We cannot give them up without transparency! So it is still quite far off
The last time the Americans were about to sign anything. So I proposed amendments, which have also been accepted. We finally found an admittedly tentative agreement, but better than what was originally envisaged.
I have no personal position in this area, which would be absurd, but the position of France is to accept an agreement, provided that it is strong and we can defend it. Civil nuclear, as you will, the atomic bomb, no! These are the consequences to be drawn from all this.
According to some comments which are minority, the right policy for France would break with its traditional partners and have for key allies Bashar al-Assad, Iran and Russia. I No!
Shakespeare wrote a beautiful formula in "The Merchant of Venice": "If to do were as easy as to know what were good to do, chapels had been churches and poor men’s cottages princes' palaces!" Shakespeare had it all!

(Source: website of the Senate)

Audition parlementaire - Iran - Audition de M. Laurent Fabius, ministre des affaires étrangères et du développement international, devant la commission des affaires étrangères, de la défense et des forces armées du Sénat (Paris, 16/02/2015)
(...)
(Interventions des parlementaires)
Quant à l'Iran, il s'agit de tout autre chose. Nous continuons les négociations. Elles n'avancent pas beaucoup. Les Américains, et le président Obama en première ligne, voudraient conclure fin mars, le Congrès devant ensuite se mêler de tout cela. Si nous pouvons trouver un accord, nous n'y ferons pas obstacle, à condition qu'il soit bon !
J'ai déjà eu l'occasion de le dire : un accord avec l'Iran constituera le standard de la prolifération nucléaire pour tous les pays de la région. Si l'accord n'est pas solide, l'Arabie saoudite, l'Égypte, la Turquie, et peut-être d'autres se doteront de l'arme nucléaire. Celle-ci a constitué une arme de paix au moment de la dissuasion. Si elle devient un «joujou» dans cette partie du monde, c'est la fin de tout - sans parler des groupes terroristes !
Les accords que nous conclurons avec l'Iran, si nous devons en conclure, doivent reposer sur des bases solides, non seulement pour nous, mais également pour toute la région. Laissons Israël en dehors de cela : ce serait une grande faute de dire que ce sujet n'est lié qu'à Israël. C'est une question de standard nucléaire.
Parmi les éléments de la négociation figure en premier lieu la question des centrifugeuses.
Le second point a trait à Arak. Nous avons avancé dans ce domaine. On peut trouver une solution de reconfiguration.
Le troisième élément, très important, concerne le fait de savoir ce que nous allons faire en matière de recherche et de développement. Nous avons réclamé un «break out time», notion à présent acceptée par les Iraniens. Il faut que nous disposions au moins d'une année pour pouvoir réagir si nous découvrons que les Iraniens nous ont caché certaines choses. Cela entraîne toute une série de conséquences. Pour le moment, ils ne l'ont pas encore accepté.
Enfin, nous désirons une transparence absolue et souhaitons que l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) puisse savoir en permanence ce que font les Iraniens. Nous voulons également le relier à des sanctions, alors qu'ils nous demandent de les abandonner en début de parcours. On ne peut les abandonner sans transparence ! On est donc encore assez loin du compte
La dernière fois, les Américains étaient sur le point de signer n'importe quoi. J'ai donc proposé des amendements, qui ont d'ailleurs été acceptés. Nous avons finalement trouvé un accord certes provisoire, mais meilleur que ce qui était initialement envisagé.
Je n'ai pas de position personnelle dans ce domaine, ce qui serait absurde, mais la position de la France est d'accepter un accord, à condition qu'il soit solide et qu'on puisse le défendre. Le nucléaire civil, tant que l'on veut, la bombe atomique, non ! Ce sont les conséquences qu'il faut tirer de tout cela.
Selon certains commentaires plus que minoritaires, la bonne politique pour la France serait de rompre avec ses partenaires traditionnels et d'avoir comme alliés principaux Bachar Al-Assad, l'Iran et la Russie. Non !
On trouve dans «Le marchand de Venise», de Shakespeare, une très jolie formule, qui affirme : «S'il était aussi facile de faire que de savoir ce qu'il faut faire, les chapelles seraient des cathédrales, et les chaumières des palais !» Shakespeare avait tout compris !

(Source : site Internet du Sénat)
 

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