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Published on 5 July 2019

Camp des Milles : Visite de Madame Latifa Ibn Ziaten, "pour qu’il n’y ait pas une autre mère qui souffre"

C’est avec beaucoup d’émotion que Madame Latifa Ibn Ziaten est venue visiter, ce jour, à titre privé, le Site mémorial du Camp des Milles.

Une visite qu’elle souhaitait faire « depuis longtemps » comme elle le dit, pour se nourrir, et nourrir son combat, des outils pédagogiques innovants que le lieu propose, mais aussi « pour connaître un peu plus l’Histoire, et pouvoir ainsi transmettre aux jeunes, et moins jeunes, ce message : on peut vivre ensemble et il ne faut pas retomber dans ce qu’il s’est passé à l’époque, cette machine qui s’est mise en route et que l’on n’a pas stoppée. » 

Plusieurs possibilités de coopération ont pu émerger au cours de cette visite car, comme Madame Ibn Ziaten le répète, « C’est important d’être aidée, pour que je puisse aussi aider. Nous sommes, avec le Camp des Milles, sur la même démarche de paix et de promotion du vivre ensemble ». 

En évoquant, en cours de visite, ce qu’il s’est passé à Toulouse en mars 2012, lorsque Mohamed Merah assassina froidement son fils, Imad, aux côtés de deux autres militaires, puis un enseignant et des enfants de l’école juive d’Ozar Hatorah ; elle ajouta « Ces jeunes, ces femmes, ces hommes sont morts pour rien, parce qu’ils étaient juifs. Pourtant, qu’on soit juif, musulman ou chrétien, athée ou quoi que ce soit d’autre, on doit tous vivre ensemble sur terre, on doit se respecter. L’humanité doit se tenir la main et avancer. Ces mécanismes qui se mettent en route à nouveau, ça me fait peur. Il faut qu’on les stoppe et ce, dès le jeune âge, au collège, au lycée, dans les prisons, dans les foyers, dans la société, dans les familles. »

Un des moments forts de cette visite a sans nul doute était celui où elle résuma son combat par ces simples mots : « Mon fils est parti digne. Il a refusé de se mettre à genoux, il est parti debout. Je souffre, je ne le cache pas, mais je dois aider l’autre. Je ne veux pas d’un autre Merah, je ne veux pas voir une autre mère souffrir comme moi, et je voudrais aider cette société aujourd’hui. À travers chaque aide que j’apporte, à travers mon association, c’est mon fils que je vois grandir. »

Alain Chouraqui, Président de la Fondation du Camp des Milles – Mémoire et Éducation, a vivement remercié Latifa Ibn Ziaten de sa venue et lui a présenté le Volet réflexif d’éducation citoyenne du site qui, de façon inédite, présente les différentes étapes pouvant aller du racisme et de l’antisémitisme jusqu’aux crimes de masse, et qui insiste aussi sur les moyens d’y résister. « Oui, ce sera un honneur de pouvoir vous aider Madame Ibn Ziaten, en mémoire de votre fils et en hommage au travail inlassable et efficace que vous faites auprès des jeunes.»