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Published on 28 July 2021

Europe - DOCU : "La Babel des enfants perdus", une oasis dans le chaos

A la fin de la deuxième guerre mondiale, le centre d’Indensdorf a pris en charge un millier d’orphelins errant dans l’Europe en ruines. Devenus octogénaires, ils racontent cette parenthèse enchantée dans ce documentaire poignant.

Publié le 27 juillet 2021 sur le site du Nouvel Obs

Leur passage « au paradis », dont ils gardent le souvenir intact, semble avoir insufflé chez ces octogénaires une énergie vitale étonnante. Filmés en Angleterre, aux Etats-Unis, en Pologne et en Israël, ces témoins racontent le havre de paix au milieu du chaos que fut pour eux le centre d’Indersdorf (Bavière). En 1945, 20 000 enfants, victimes oubliées de la Seconde Guerre mondiale, errent dans l’Europe en ruine. Parmi eux, des centaines de jeunes Slaves déplacés ou de juifs rescapés des camps de la mort. Arrachés à leurs familles exterminées ou exilées pour servir le régime nazi, Erwin, Leslie, Miryam, Avremale ou Stanislas sont recueillis dans le premier centre d’enfants réfugiés géré par l’Administration des Nations unies pour les Secours et la Reconstruction (Unrra).

L’urgence consiste à « réhabiliter » ces jeunes traumatisés

Dans le couvent catholique désaffecté réquisitionné par l’armée américaine, c’est une jeune orpheline juive - Greta Fischer - qui va prendre leur destin en main. Il faut parer au plus pressé : les vêtir et les nourrir. Mais surtout, comme le note l’épouse du président américain Eleanor Roosevelt lors d’un déplacement en Europe en 1946, ne pas s’arrêter à la charité. L’urgence consiste à « réhabiliter » ces jeunes traumatisés. Sous la direction bienveillante et éclairée de Greta Fischer, entourée de médecins, de psychologues et d’éducateurs volontaires, les enfants réapprennent à vivre. Sport, éducation, musique, théâtre ou promenade sont au programme. Alors que partout ailleurs le silence s’installe sur leur histoire, ici on les encourage à parler pour tenter d’alléger leur fardeau.

Parmi les 1 000 enfants passés par Indersdorf, transformé en 1946 en centre réservé exclusivement aux réfugiés juifs, certains noueront des amitiés indéfectibles qui se prolongent aujourd’hui au-delà des frontières ou dans la communauté d’un kibboutz. « Plus tôt ils pourront être amenés quelque part où ils pourront être à nouveau citoyens et sentir qu’ils commencent une nouvelle vie, meilleur cela sera pour le monde entier », jugeait Eleanor Roosevelt. Une clairvoyance qui reste d’actualité soixante-quinze ans plus tard, alors que l’Europe vit une alarmante crise des réfugiés.

 

Documentaire de Théo Ivanez (2018). 52 min. Disponible en replay jusqu’au 24 septembre 2021 sur Arte.tv

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