Jean Pierre Allali

Jean-Pierre Allali

Lectures de Jean-Pierre Allali – Pourquoi le poète Ilarie Voronca s'est-il suicidé ? Correspondances inédites (1939-1947), par Carol Iancu

05 March 2024 | 105 vue(s)
Catégorie(s) :
Opinion
Stéphanie Dassa's picture
Documentaire Sauver Auschwitz
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23 January 2017
Catégorie : Opinion

"Sauver Auschwitz ?" un documentaire diffusé le 24 janvier à 22h40 sur Arte 

Le boycott des produits israéliens (nous) glace le sang.

Le racisme qui frappe la communauté asiatique est insupportable.
 

Vouloir profiter de l'actuelle polémique pour assimiler les arrêtés anti-burkini à la Saint-Barthélemy et à la Shoah, c'est tomber dans l'indigne et le nauséabond 

A l'occasion de l'assemblée générale du Crif réunie le 29 mai 2016, j'ai prononcé mon discours de candidature.

Depuis des années, l’historien Marc Knobel a de salutaires obsessions et une puissante détermination. L’une de ses salutaires obsessions, sur laquelle il a beaucoup travaillé et mené de profondes recherches, est cette diffusion sans frontières, sans retenues et sans toujours grandes oppositions, des haines multi-formes qui s’entretiennent.

Pour comprendre cet accord entre l’Iran et les grandes puissances sous la direction stratégique des USA, il faut essayer de comprendre la nouvelle politique internationale de l’administration américaine

Eté 2014. Pendant 1 mois et 18 jours, Israël a vécu au rythme des alertes et d’une guerre qui ne dit pas son nom. Un an plus tard. Juillet 2015 : Que reste-t-il de ces jours d’angoisse ?

Le 23 juin dernier, l’Union des étudiants juifs de France a célébré son 70e anniversaire à l’Hôtel de Ville de Paris. Magie des réseaux sociaux, j’ai vécu à distance cette soirée avec enthousiasme et frustration. L’occasion pour moi de replonger dans mes années Uejf.

Comme chaque été, de nombreux juifs ont décidé de quitter la France pour s’installer en Israël. On parle de 8000 à 10 000 pour l’ensemble de l’année 2015. J’ai moi-même fait ce choix en 2013  et pourtant j’ai, plus que jamais, envie de parler de ceux qui restent. 

Dov Maimon rejoint les auteurs du Blog du Crif !

Ce dernier détaille ici les multiples racines de l’antisémitisme, qui a explosé en France à partir de l’année 2000 et la première « intifada ». Et qui s’est fortement aggravé tout au long de l’année dernière. Marc Knobel évoque notamment l’origine idéologique – soulignée et étudiée par le philosophe et chercheur Pierre-André Tagguief – d’un antisémitisme qui découle d’un antisionisme extrême, lui-même alimenté depuis longtemps par les tenants de l’islamisme radical. Extrême gauche et extrême droite française en passant par « Dieudonné and Co » sont aussi, historiquement et actuellement, parmi les premiers diffuseurs de la haine antisémite en France. Description et analyse en huit points.

Partout en France, des crayons, des stylos et des feutres ont été brandis, les seules armes du courage et de la liberté contre d'autres armes qui tuent, qui souillent, qui meurtrissent à tout jamais.

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Pourquoi le poète Ilarie Voronca s'est-il suicidé ? Correspondances inédites (1939-1947), par Carol Iancu (*)

 

Les célébrités françaises d’origine roumaine sont légion. Qu’on pense par exemple, dans le domaine de la littérature, à Eugène Ionesco, à Emil Cioran, Elie Wiesel, Virgil Gheorghiu, Isidore Isou, Panait Istrati ou encore Tristan Tzara. Et aussi, pour ce qui est de la musique, à Vladimir Cosma. Sans oublier le journaliste Henry Chapier, les réalisateurs Marin Karmitz et Radu Mihaileanu, ou encore l’actrice Elvire Popesco. Le poète Ilarie Voronca est moins connu. C’est pourquoi on sera reconnaissant à Carol Iancu de nous permettre, par le biais de l’ouvrage qu’il vient de publier, de le découvrir et, pour certains, de le redécouvrir.

Ilarie Voronca, de son vrai nom Eduard-Edy Marcus, est né le 30 décembre 1903 à Brãila, port roumain sur le Danube, qui abritait alors une importante communauté juive. Sa famille ayant décidé de rejoindre la capitale, c’est à Bucarest qu’il poursuivra sa scolarité puis des études de droit. Licencié en 1924, il ne s’engagera pas dans la profession d’avocat à laquelle il était destiné, préférant se lancer dans les assurances. Le 2 mai 1927, il épouse Colomba Spirt. Le couple décide, en 1933, de s’établir à Paris où Voronca pratiquera divers travaux purement alimentaires, notamment en dirigeant une émission radiophonique, la Section Roumaine à la Maison de la Radio. Les Voronca obtiennent la nationalité française le 16 juin 1938. Peu après, Ilarie et Colomba se séparent, le poète étant tombé amoureux fou de la belle Rovena Valeãnu. Ce qui ne l’empêchera pas d’avoir, tout au long de sa vie, comme il le montrera dans certains poèmes, des sentiments profonds à l’égard de Colomba. Lors de la Seconde Guerre mondiale, Ilarie Volonca est affecté dans un régiment d’infanterie. On le retrouve plus tard à Marseille puis à Orpierre et à Moyrazès, dans l’Aveyron, où il sera l’hôte de Jean et Élise Mazenq, deux êtres d’exception qui l’auront profondément marqué au point que certains prétendront que le poète, sous leur influence, se serait converti au christianisme, comme il le dit, d’ailleurs, dans certaines de ses lettres. Il semblerait que ce fut plutôt une tactique lui permettant d’échapper aux rafles antisémites. En tout état de cause, ce ne fut pas une conversion officielle mais plutôt un état d’esprit. Pendant les années noires de l’Occupation allemande, Voronca fera partie de la Résistance. D’un point de vue politique, il adhéra au parti communiste. C’est en apprenant que Rovena le « trompait » avec plusieurs amants, que Voronca, par ailleurs atteint d’une pleurite endémique, souffrant de graves problèmes dentaires et particulièrement désabusé, se suicidera le 4 avril 1946, laissant à la postérité une œuvre particulièrement féconde. « Rovena est si inhumaine, si vulgaire, si basse. J’en ai vraiment assez… ».  « J’ai des moments où la mort me semble encore la meilleure solution. La mort ? Car que faire de ma vie… ».

Il repose désormais au cimetière parisien de Pantin. Il était, nous dit Carol Iancu, « le poète de l’avant-garde roumaine, théoricien du modernisme » qui publia régulièrement, notamment dans les Cahiers du Sud, dirigés par Jean et Marcelle Ballard.

Carol Iancu a réussi à mettre la main sur des correspondances, souvent inédites, du poète, ce qui lui a permis de reconstituer, patiemment, son parcours. Ces missives sont regroupées en sept annexes : A/ Avec Jean et Marcelle Ballard B/ Lettres à Saül Axelrud C/ Lettres de Rovena Vãleanu à Ilarie Voronca D/ Lettres à Élise et Jean Mazenq E/ Lettre de Wilhelmina Iagnov (sœur du poète) à Jean Mazenq F/ Lettre de Colomba Voronca à Saül Axelrud G/ Témoignage de Suzette Mazenq-Belmonte. En H/ un agréable cahier iconographique agrémente cet ouvrage véritablement original.

 

À découvrir !

 

Jean-Pierre Allali

 

Éditions L’Harmattan, juillet 2024, 236 pages, 27 €.

 

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