Jean Pierre Allali

Jean-Pierre Allali

Lectures de Jean-Pierre Allali – La vie devant moi, par Guy Birenbaum

28 May 2025 | 111 vue(s)
Catégorie(s) :
Opinion
Stéphanie Dassa's picture
Documentaire Sauver Auschwitz
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23 January 2017
Catégorie : Opinion

"Sauver Auschwitz ?" un documentaire diffusé le 24 janvier à 22h40 sur Arte 

Le boycott des produits israéliens (nous) glace le sang.

Le racisme qui frappe la communauté asiatique est insupportable.
 

Vouloir profiter de l'actuelle polémique pour assimiler les arrêtés anti-burkini à la Saint-Barthélemy et à la Shoah, c'est tomber dans l'indigne et le nauséabond 

A l'occasion de l'assemblée générale du Crif réunie le 29 mai 2016, j'ai prononcé mon discours de candidature.

Depuis des années, l’historien Marc Knobel a de salutaires obsessions et une puissante détermination. L’une de ses salutaires obsessions, sur laquelle il a beaucoup travaillé et mené de profondes recherches, est cette diffusion sans frontières, sans retenues et sans toujours grandes oppositions, des haines multi-formes qui s’entretiennent.

Pour comprendre cet accord entre l’Iran et les grandes puissances sous la direction stratégique des USA, il faut essayer de comprendre la nouvelle politique internationale de l’administration américaine

Eté 2014. Pendant 1 mois et 18 jours, Israël a vécu au rythme des alertes et d’une guerre qui ne dit pas son nom. Un an plus tard. Juillet 2015 : Que reste-t-il de ces jours d’angoisse ?

Le 23 juin dernier, l’Union des étudiants juifs de France a célébré son 70e anniversaire à l’Hôtel de Ville de Paris. Magie des réseaux sociaux, j’ai vécu à distance cette soirée avec enthousiasme et frustration. L’occasion pour moi de replonger dans mes années Uejf.

Comme chaque été, de nombreux juifs ont décidé de quitter la France pour s’installer en Israël. On parle de 8000 à 10 000 pour l’ensemble de l’année 2015. J’ai moi-même fait ce choix en 2013  et pourtant j’ai, plus que jamais, envie de parler de ceux qui restent. 

Dov Maimon rejoint les auteurs du Blog du Crif !

Ce dernier détaille ici les multiples racines de l’antisémitisme, qui a explosé en France à partir de l’année 2000 et la première « intifada ». Et qui s’est fortement aggravé tout au long de l’année dernière. Marc Knobel évoque notamment l’origine idéologique – soulignée et étudiée par le philosophe et chercheur Pierre-André Tagguief – d’un antisémitisme qui découle d’un antisionisme extrême, lui-même alimenté depuis longtemps par les tenants de l’islamisme radical. Extrême gauche et extrême droite française en passant par « Dieudonné and Co » sont aussi, historiquement et actuellement, parmi les premiers diffuseurs de la haine antisémite en France. Description et analyse en huit points.

Partout en France, des crayons, des stylos et des feutres ont été brandis, les seules armes du courage et de la liberté contre d'autres armes qui tuent, qui souillent, qui meurtrissent à tout jamais.

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La vie devant moi, par Guy Birenbaum (*)

 

« La vie devant soi », proclamait, en 1975, Émile Ajar, alias Romain Gary. Plus tard, en 1997, le cinéaste italien Roberto Benigni, nos offrait « La vie est belle ». Toujours au cinéma, Nils Tavernier, en 2024, lançait « La vie devant moi ». Et c’est le scénario de ce film que Guy Birenbaum nous propose sous forme livresque. Guy Birenbaum est loin d’être étranger à cette belle histoire car c’est tout simplement celle de sa propre mère, Tauba Zylberstejn-Birenbaum.

Il était une fois Moshe-Mosco Zylberstejn, né en 1894 et son épouse Rywka, née en 1903, qui, avec leur petite fille, Tauba, âgée de deux ans, vivaient en Pologne, un pays où l’antisémitisme atteignait des sommets insupportables. Nous sommes en 1930.Le couple décide, par prudence, de fuir les pogroms. Direction la France, pays des droits de l’Homme, de la liberté, de l’égalité et de la fraternité. Moshe est façonnier tricoteur et la famille occupe un logement dans le 3e arrondissement de Paris. La petite Tauba, qui a douze ans, est parfaitement intégrée, parle un français châtié et a obtenu son certificat d’études. Une vie modeste mais heureuse. Jamais, même dans les cauchemars les plus fous, la petite famille ne pensera être en danger en France. Et pourtant, le 3 septembre 1939, c’est la guerre. L’Allemagne va occuper la France. Les Juifs sont en danger. Il faut partir. Mais Moshe n’en a pas les moyens. Le 16 juillet 1942, c’est la Rafle du Vél d’Hiv. En moins de deux jours, 12 884 Juifs sont raflés par la police française. Il faut se cacher au plus vite. Après avoir miraculeusement échappé à la police en se cachant, la petite famille doit trouver un endroit sûr pour se replier. C’est l’arrière-grand-mère, Dvora, alias Marta, la mère de Rywka, qui vit à Paris depuis 1937, qui trouve une solution : quitter la rue Blondel pour la rue Saint-Maur où elle habite. Une famille française catholique, les Dinanceau, Rose et Désiré Auguste, accepte de les héberger. Ce n’est pas bien grand, un studio d’une pièce. Ce n’est pas bien loin, trois kilomètres, mais c’est la peur au ventre que les Zylberstejn quittent la rue Blondel. Tauba raconte ; « Alors, nous sommes partis…Mon père marchait devant et s’arrêtait toutes les trois secondes… Nous, nous marchions derrière et je pense que ce voyage, ça a été la traversée de l’Amérique… nous sommes arrivés plus morts que vifs ». La petite famille va demeurer deux ans et un mois dans leur piécette de six mètres carrés, jusqu’au 25 août 1944. « Une toute petite table en bois, trois chaises, un sommier posé à même le sol, une vieille commode brinquebalante, un petit poêle Godin dans un coin, un tout petit lavabo placé sous le vasistas… ». Quant aux toilettes, elles sont à l’extérieur et on ne peut s’y rendre qu’après avoir pris toutes les précautions. Et, une fenêtre qui donne sur la cour. Si Moshe choisira très rapidement, de faire de cette fenêtre un point d’observation, Tauba, elle, au mépris de toute prudence, parvient à s’évader régulièrement par le vasistas des toilettes pour gambader sur le toit de l’immeuble. Sous forme d’éphémérides, Guy Birenbaum nous narre la vie de sa famille qui vit sous la hantise d’une descente de police. D’autant plus qu’on apprendra que Lucien, le fils des Dinanceau, est un nazi convaincu. Un jour, en octobre 1943, Moshe se blesse. Le risque de gangrène est avéré. Le verdict du médecin qui a accepté de venir au chevet du blessé est sans appel ; il faut se rendre à l’hôpital. Malgré le danger, Moshe est conduit à Saint-Louis où une équipe hospitalière courageuse, consciente que le blessé est juif, lui sauvera la vie. Un très beau roman, une belle écriture. À lire absolument.

 

Jean-Pierre Allali

 

(*) Éditions Flammarion, janvier 2025, 192 pages, 21 €

 

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