- English
- Français
Les noms des « Justes parmi les Nations » ayant œuvré pour les internés et déportés du Camp des Milles, avaient une résonnance particulière en cette Journée Nationale de la Résistance : pour les invités présents à cette cérémonie, ils rappellent qu’il est possible de résister aux extrémismes au nom des valeurs de justice, de tolérance et d’humanité.
Cette lecture faisait suite au témoignage, devant le Wagon du Souvenir des Milles, ce 27 mai, de Philippe Joutard, Historien et Recteur d’académie honoraire, évoquant les nombreuses actions efficaces de son ami, le Pasteur Henri Manen dont il souligna le rôle décisif dans les sauvetages du Camp des Milles.
Marie -Thérèse Claverie, Présidente Départementale de l’Association Nationale des Anciens Combattants et Ami(e)s de la Résistance, évoqua la figure de Jean Moulin en citant l’une de ses paroles « Je ne savais pas que c’était si simple de faire son devoir ». Elle souligna la nécessité dans les établissements scolaires de rappeler le combat de la Résistance, ainsi que les valeurs humanitaires et patriotiques qui l’inspirèrent. Et ajouta « Dans ce monde qui connait toujours les guerres, les racismes, et les atteintes aux libertés, il faut à l’exemple des Résistantes et Résistants se souvenir et se dresser sans faille ».
Alain Chouraqui, Président de la Fondation du Camp des Milles - Mémoire et Education déclara avec force que « les formes de résistances sont multiples », et fit référence à la résistance par l’art et la culture des artistes et intellectuels internés au Camp des Milles « pour rester dignes, pour rester droits, pour rester des hommes face à l’entreprise de déshumanisation ». Il souligna que s’il faut rendre un hommage particulier à ceux qui ont pris les armes, il ne faut non plus oublier les autres qui « nous montrent le chemin pour aujourd’hui : car aujourd’hui, résister, c’est avant tout prendre les armes de l’esprit, c’est prendre les armes de la connaissance du passé, c’est comprendre pour agir, c’est se mettre en position de ne pas laisser recommencer ou avancer les engrenages qui, nourris d’extrémismes identitaires, ont mené au pire pendant la Seconde guerre mondiale mais aussi dans toutes les grandes tragédies humaines ». Car, ajoute-t-il, « nous sommes à un moment où, comme les démocraties au XXème siècle, les démocraties d’aujourd’hui sont mises au défi. »
Avant la cérémonie de dépôts de gerbe, Barbara Falk, Sous-préfète, Directrice de Cabinet représentant le Préfet de la Région Provence Alpes-Côte d’Azur et Préfet des Bouches-du-Rhône, a lu le message de Madame Geneviève Darrieussecq, Secrétaire d’Etat auprès de la Ministre des Armées : « Il est des journées qui font l’histoire d’une Nation, qui nourrissent son espérance et bâtissent son avenir. Le 27 mai 1943, le Conseil National de la Résistance tenait sa première réunion.(…) C’est bien ce jour là que la ‘Résistance’ pris sa majuscule. (…) Les valeurs qui ont guidé les résistants doivent toujours nous inspirer. Hier comme aujourd’hui, l’esprit de la Résistance est une boussole pour la France »
Aujourd’hui, nous savons, et aujourd’hui nous pouvons encore empêcher les répétitions terribles.
"Aujourd'hui, résister c'est prendre les armes de l'esprit"