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Publié le 1 Mars 2017

Billet de Blog de Jacques Tarnero sur le procès de Georges Bensoussan

"LE MAUVAIS PROCÈS FAIT À GEORGES BENSOUSSAN : INCULPER UNE MÉTAPHORE NE DISCULPE PAS LE RÉEL"

Publié sur le blog du Crif 

Comment l’Etat qui a été agressé par l’islamisme terroriste peut-il faire procès à un historien qui en dévoile les soubassements idéologiques ? Comment le même Etat qui combat militairement le terrorisme islamiste peut-il poursuivre en justice le combat contre son terrorisme idéologique ? Comment la justice française peut-elle poursuivre un chercheur qui révèle la profondeur des sources anti-juives présentes dans la pensée commune arabo-musulmane ? 
 
Comment ignorer que le terrorisme islamiste vient plonger ses racines dans ces stéréotypes? Comment des associations antiracistes peuvent-elles être myope au point de se porter parties civiles aux côtés d’une association qui détourne à son profit ce concept faux d’islamophobie? 
 
Depuis quand le rejet d’une religion ou d’une idéologie relève-t-il d’une attitude raciste ? Comment peut-on être aveugle, au point de ne pas percevoir cette manipulation sémantique? Quel est ce déni idéologique qui interdit de voir le réel ? Quel est ce contre-sens intellectuel qui s’est opéré le 25 janvier devant la XVIIe chambre correctionnelle du palais de justice de Paris où l’historien Georges Bensoussan était poursuivi pour incitation à la haine raciale?
 
Il faut cultiver la confusion pour avoir ainsi prêté la main au CCIF. Il faut être d’une singulière mauvaise foi pour trouver dans les mots de Bensoussan une trace de haine « essentialiste » à l’égard de tous les musulmans, quand celui ci déclare que depuis la plus tendre enfance, ceux-ci, mais pas tous, seraient imprégnés de tous les clichés culturels du mépris voire de la haine à l’égard des Juifs. 
 
Bensoussan ne dit pas que ces populations seraient antisémites par nature, structurellement antijuives, biologiquement antijuives, génétiquement antijuives. Il parle d’un antisémitisme transmis, « tété au sein de la mère ». Là serait donc la faute, la parole raciste ? 
 
Faut-il faire l’archéologie de cette métaphore alors qu’elle reprenait, avec d’autres mots, la même idée qu’énonçait le sociologue Smaïn Laacher dans cette fameuse émission d’Alain Finkielkraut sur France culture. Faut-il faire la généalogie de cette métaphore alors même que la sociologue citée comme témoin à charge par une partie civile confirmait le propos en disant que le mot « Juif » a valeur d’insulte dans la langue commune du Maghreb. 
 
Faut-il citer les bonnes blagues de Mehdi Meklat du Bondy blog sur la toile ? Faut-il considérer ces mots d’esprit comme autant de licences poétiques irrévérencieuses ? Le « double maléfique » a ici valeur de confirmation de ce que Bensoussan énonçait dans cette discussion avec Patrick Weil dans l’émission de Finkielkraut.
 
Pourquoi dans cette affaire, est-ce Bensoussan qui seul est poursuivi en justice et non pas simultanément Smaïn Laacher ?
 
Le président de la LICRA, partie civile contre Bensoussan, a écrit dans une lettre ouverte « Il n’est pas possible d’anéantir l’antisémitisme que vous dénoncez à juste titre en faisant usage d’armes de destruction racistes. » Le mot d’esprit supposé devient ici diffamatoire.
 
La LICRA, ne possède pas l’instrument arbitral en platine iridié capable de décider de ce qui doit être considéré comme raciste et de ce qui ne l’est pas. Il est des vérités qu’il faut nommer, qu’il faut affronter surtout quand elles mettent en cause les clichés confortables de la bien pensance.