Par Delphine de Mallevo publié dans le Figaro le 15 janvier 2016
Une mission «sous tension», «exigeante», «souvent pénible et ingrate» mais que l'«on assume pleinement, et bien». Les hommes de la force «Sentinelle», «réquisitionnés» dans tous les corps d'armée «et à tous les grades», conservent, un an après leur déploiement sur le territoire national, un regard positif sur cette opération, malgré les contraintes.
Sur le terrain, «les hommes ont pris conscience, avec le danger et la deuxième vague d'attentats, de la pertinence de “Sentinelle”, dit un militaire chargé de la protection de synagogues et d'écoles juives à Paris. Ils ont vu que c'était une vraie mission, pas au rabais comme certains le redoutaient après janvier, qu'on était utiles.»
«C'est vrai que voir une unité d'élite comme la Légion faire le vigile sécuritaire, c'est a priori difficile à accepter, reconnaît le lieutenant Daniel qui compte 24 nationalités dans sa compagnie. Soyons clairs: ce n'est pas intéressant mais on le fait, et avec cœur. Car pour les légionnaires, cette mission n'est pas n'importe laquelle: ils ont été très touchés par les attentats, car la France est leur terre d'accueil et qu'ils ne sont pas étrangers à la terreur.»
La présence des militaires dans la cité ou les ruralités a aussi «retissé le lien avec les populations» et «ravivé le respect pour la force», disent les soldats. «Politesse», «chaleur», «bienveillance»… Tous en témoignent et chacun se souvient d'un café offert par les riverains, des viennoiseries apportées par le boulanger du coin, des «bravos», des «mercis» et même des applaudissements lors de leur déploiement, comme le soir du 13 novembre, rue de Charonne à Paris... Lire l'intégralité.