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Symboliquement, après les attaques de synagogues à Paris et Sarcelles en marge de manifestations propalestiniennes du mois de juillet, le premier ministre avait été invité par le président du consistoire, Joël Mergui, à se rendre à cette occasion dans la grande synagogue de la Victoire, à Paris.
CONTRE UN « NOUVEL ANTISÉMITISME »
Devant un millier de représentants des communautés de toute la France, inquiets de la montée des actes antisémites depuis le début de l'année (+91 %, a confirmé M. Valls) et traumatisés par les événements de l'été, le chef du gouvernement a reconnu l'expression ces derniers mois d'un « nouvel antisémitisme qu'il faut combattre, sur fond d'un antisionisme qui propage la haine du juif ». « Se dire antisioniste ou nier le droit à l'existence de l'Etat d'Israël en voulant éviter l'accusation d'antisémitisme n'est pas possible », a déclaré M. Valls.
Le premier ministre a assuré que « sans les juifs, la France ne serait pas la France » et a plaidé pour que la résurgence des actes antisémites ne demeure pas sans réponse dans l'opinion. « Attention à une forme d'indifférence », a lancé un chef de l'exécutif qui s'est « parfois senti un peu seul quand il a fallu faire taire un certain humoriste », allusion au polémiste Dieudonné dont un spectacle a été interdit en janvier.
« GRANDE CAUSE NATIONALE »
« Oui, la lutte contre le racisme et l'antisémitisme est une grande cause nationale, a lancé le chef du gouvernement, mais ce ne sera pas suffisant. Quand on est français, on défend cette cause, on se mobilise, on sort dans la rue. »
M. Valls a également fait part de l'inquiétude de l'exécutif concernant les nombreux candidats au djihad recensés par les services du ministère de l'intérieur. « Jamais nous n'avons été confrontés à un tel danger depuis très longtemps », a mis en garde le premier ministre dans une allusion « aux Français qui se forment à la terreur » en Syrie. Auparavant, le premier ministre avait mis en avant « l'enjeu majeur » pour la France et pour l'Europe à « faire la démonstration que l'islam de France est compatible avec la République ».
« C'était un des moments les plus forts que nous ayons vécu à la grande synagogue », a commenté M. Mergui, qui avait auparavant réclamé du gouvernement un plan d'action global contre l'antisémitisme. Le grand rabbin de France, Haim Korsia, avait lui aussi évoqué le risque de « l'indifférence de la société » face à la montée de l'antisémitisme et évoqué avec envie la manifestation qui a eu lieu à Berlin le week end dernier sur ce thème.