Blog du Crif - Le Carreau du Temple d'avant

12 Septembre 2018 | 591 vue(s)
Catégorie(s) :
Opinion

Je me suis exprimé sur les enjeux de l'élection présidentielle pour la communauté juive française.

Portrait de Stéphanie Dassa
Documentaire Sauver Auschwitz
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23 Janvier 2017
Catégorie : Opinion

"Sauver Auschwitz ?" un documentaire diffusé le 24 janvier à 22h40 sur Arte 

Le boycott des produits israéliens (nous) glace le sang.

Le racisme qui frappe la communauté asiatique est insupportable.
 

Vouloir profiter de l'actuelle polémique pour assimiler les arrêtés anti-burkini à la Saint-Barthélemy et à la Shoah, c'est tomber dans l'indigne et le nauséabond 

A l'occasion de l'assemblée générale du Crif réunie le 29 mai 2016, j'ai prononcé mon discours de candidature.

Depuis des années, l’historien Marc Knobel a de salutaires obsessions et une puissante détermination. L’une de ses salutaires obsessions, sur laquelle il a beaucoup travaillé et mené de profondes recherches, est cette diffusion sans frontières, sans retenues et sans toujours grandes oppositions, des haines multi-formes qui s’entretiennent.

Pour comprendre cet accord entre l’Iran et les grandes puissances sous la direction stratégique des USA, il faut essayer de comprendre la nouvelle politique internationale de l’administration américaine

Eté 2014. Pendant 1 mois et 18 jours, Israël a vécu au rythme des alertes et d’une guerre qui ne dit pas son nom. Un an plus tard. Juillet 2015 : Que reste-t-il de ces jours d’angoisse ?

Le 23 juin dernier, l’Union des étudiants juifs de France a célébré son 70e anniversaire à l’Hôtel de Ville de Paris. Magie des réseaux sociaux, j’ai vécu à distance cette soirée avec enthousiasme et frustration. L’occasion pour moi de replonger dans mes années Uejf.

Comme chaque été, de nombreux juifs ont décidé de quitter la France pour s’installer en Israël. On parle de 8000 à 10 000 pour l’ensemble de l’année 2015. J’ai moi-même fait ce choix en 2013  et pourtant j’ai, plus que jamais, envie de parler de ceux qui restent. 

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Photo : Foire de Paris, 1904 - Carreau du Temple

Il n’a pas toujours été le lieu que nous connaissons aujourd’hui. Il fut un temps que je voudrais brièvement conter, avec nostalgie et tendresse, avec respect aussi pour tous ceux et celles qui y ont travaillé durant des décennies.

Remontons donc le temps.

Quatre pavillons de bois seront édifiés en 1809. Leurs noms indiquent la spécialité des marchands : le carré du Palais Royal pour la belle dentelle et les innombrables soieries, le Pavillon de Flore pour la literie et les cotonnades, le Pou Volant (drôle de nom) pour la petite friperie et la Forêt Noire pour les vieux cuirs.

Sous l’impulsion en 1863 du Baron Hausmann, des édifices de fer, de fonte et de verre remplacent bientôt ceux de bois et de pierre. Sur 23000 mètres carrés, l’ensemble se compose de six pavillons qui s’étendent jusqu’à la rue du Temple. En 1901, la Ville de Paris (déjà) envisage la démolition d’une partie des pavillons alors désertés. La presse s’empare du sujet. Finalement, en 1904, la première foire de Paris a lieu dans l’édifice mais quatre des six bâtiments sont détruits en 1905. En 1981, une partie des pavillons restants sont restaurés et classés monuments historiques.

C’était quoi le Carreau du Temple dans les années 1970 ?

Même la célèbre Place de la République bâtait au cœur du Carreau, car les gens sortaient du métro pour s’y rendre. Un cœur qui battait tous les matins au cœur même de l’activité de ces marchands et de leur amour du métier. Ces forains, comme on les appelait. Au Carreau se pressaient les marchands de fripes, de fringues et les acheteurs et curieux. La journée commençait tôt le matin. Rue de la Corderie, les marchands trainaient de longs paniers en osier. A l’intérieur, se trouvait la marchandise : manteaux, pantalons, chemises, chaussures. Puis, les paniers à roulettes d'1m40 de haut pour une longueur d'1m50, étaient rangés. Les marchands composaient l’étalage sur une sorte de table basse en bois, de 0m80 de haut environ. 9h00 était l'heure d'ouverture au public. On allait pouvoir marchander. Un curieux ballet entre marchands et clients qui se pressaient dans les allées. Quelquefois, il y avait tant de monde, que l’on ne pouvait plus circuler. En ce bâtiment, travaillaient donc de petits commerçants, provenant pour la plupart d’Europe de l’Est et des Juifs qui avaient survécu à la Shoah. Leurs commerces avaient été spoliés durant l’occupation et placés entre les mains d’un administrateur provisoire. Puis, vinrent ensuite les marchands du bassin méditerranéen.

Mais, le Carreau du Temple n’était pas qu’un marché de fripes, plutôt folklorique, où se vendait de la confection. C’était un lieu de passage, un lieu de vie, qui faisait justement vivre tout le quartier et bien au-delà. Là, se rencontraient les parisiens, les provinciaux, les immigrés, les gens aisés et les pauvres d'entre les pauvres. Et dans une ambiance quelquefois survoltée s’écrivait l’histoire/une histoire de l’immigration, de la classe ouvrière, du « petit » monde et de tout le monde.

Lorsque Paris était un grand village populaire. Et que son peuple se pressait au Carreau.

Marc Knobel

Cet article a été publié dans le Journal du Carreau du Temple, n°1, septembre 2018, page 2.

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