Bruno Halioua

Président de la Commission Souvenir du Crif

Blog du Crif - Le jour où Sacha Distel a vu sa mère porter l'étoile jaune

11 Juin 2020 | 1203 vue(s)
Catégorie(s) :
France

Francis Kalifat a bien connu Robert Castel, durant les dernières années de sa vie. Ce fut une très belle rencontre, il garde en mémoire de beaux souvenirs. Francis Kalifat était présent à son enterrement. 

Martine Ouaknine est adjointe au Maire de Nice, déléguée au devoir de mémoire, à la lutte contre le racisme et l’antisémitisme, conseillère métropolitaine et départementale, présidente honoraire du Crif Sud-Est.

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Antisémitisme

I was interviewed in English and French, on EJP , Tuesday, May 31, 2016.

J'ai été interviewé, en anglais et en français, sur EJP, mardi 31 mai 2016.

Suite à mon élection à la Présidence du Crif, j'ai répondu aux questions de Paul Amar, sur tous les sujets de préoccupations des Juifs de France.

J'ai été interviewé par Marc-Olivier Fogiel et Eléanor Douet, sur RTL, lundi 30 mai 2016, à la suite de mon élection à la Présidence du Crif.

Prix Nobel de littérature en 2002, l'écrivain hongrois Imre Kertèsz est mort à Budapest le 31 mars 2016. Son dernier livre, "L'ultime auberge" a reçu, le 22 mai 2016, le Prix Spécial du Jury 2016 du Salon du Livre de la Licra-Paris

A l'occasion de l'assemblée générale du Crif réunie le 29 mai 2016, j'ai prononcé mon discours de candidature.

Portrait de Jean Pierre Allali
LECTURES
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24 Mai 2016
Catégorie : France, Antisémitisme

Malka Marcovich et Jean-Marie Dubois publient un ouvrage original sur un thème peu exploré jusqu'ici:la contribution de la société des transports parisiens à l'organisation de la déportation des Juifs de France aux heures sombres de l'Occupation nazie

Lors du 9ème Salon du Livre de la Licra, deux écrivains ont reçu un prix

Là-bas, la crainte d'une menace russe est la principale raison qui exacerbe les passions identitaires.

 
Lors d’une allocution devant le Conseil de sécurité, Rafael Ramirez, représentant du Venezuela auprès des Nations-Unies, a lancé… « Qu’est-ce qu’Israël a l’intention de faire avec les Palestiniens ? Vont-ils disparaître ? Est-ce qu’Israël cherche à imposer une Solution finale sur les Palestiniens ? » 
 

Décryptage.

 

Deux historiens français l’ont fait et publient ce mois d’avril en collection Que Sais-je Les 100 mots de la Shoah.

"La Place de la République ne vous appartient pas".

Dimanche dernier, des militants du Collectif Anti Boycott se sont rendu face à une manifestation BDS.

Quel est donc ce mouvement qui s'est vu offrir une tribune hier au journal télévisé de France 2 ?

Lundi 11 janvier, à Marseille, un jeune turc de 15 ans attaquait à la machette un enseignant juif portant une kippa. Une affaire qui devait provoquer une grande émotion, et qui a inspiré à Jérôme Fenoglio, le directeur du journal « Le Monde », un éditorial remarquable. En voici un extrait : « Ce mal, il faut le considérer pour ce qu’il est : le produit des noces mortelles entre djihadisme et antisémitisme. Le terrorisme fondamentaliste (…) reprend tous les stéréotypes du vieil antisémitisme européen, accommodé à la sauce de l’heure, mélange de théories du complot importées du Moyen-Orient et transportées par Internet ».

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Il y a 80 ans, le 7 juin 1942, la législation instaurant l'étoile jaune était mise en place. À cette occasion, découvrez 4 articles sur la façon dont Serge Gainsbourg, Jean Ferrat, Sacha Distel et Marcel Gotlib ont vécu le port de l'étoile jaune.

Ces articles sont proposés par Bruno Halioua, et issus de son livre «Leur Seconde Guerre Mondiale», (édition Buchet Chastel - 2020). Dans ce livre, il s'intéresse à la façon dont certaines personnes célèbres ont vécu les événements marquants de la Seconde Guerre Mondiale.

Le jour où Sacha Distel a vu sa mère porter l'étoile jaune : "Ça voulait dire quoi, Juif ? Quelqu'un qui porte une étoile ? Je n'y comprenais rien"

Le 7 juin 1942, le petit Sacha Distel âgé de 9 ans se rend compte que sa mère porte une étoile jaune sur le revers de son manteau. Sacha n’est pas astreint au port de l’étoile jaune étant donné que son père n’est pas Juif.

Quand sa mère l’accompagne à l’école, il ressent ce jour-là une gêne indescriptible. Il se rend compte que le regard que lui porte les autres enfants change « J'étais désormais celui dont la maman portait un signe distinctif humiliant et que les autres gosses regardaient avec un drôle d'air ».  Il prend conscience de son altérité sans saisir précisément les raisons exactes :

« Ça voulait dire quoi, Juif ? Quelqu'un qui porte une étoile ? Je n'y comprenais rien. J'éprouvais un sentiment de profonde injustice, de non-normalité dont je ne saisissais pas les raisons ». Ce sentiment d’être différent est d’autant plus gênant qu’il ressent un climat d’angoisse et d’anxiété à travers les conversations de ses parents : « Je pressentais des choses mystérieuses et inquiétantes ».

Par la suite la mère de Sacha Distel est arrêtée par deux policiers français sous les yeux de son mari et de son fils qui tenteront naïvement de les faire changer d’avis : « j’éclate en sanglots, puis je me ressaisis et, parade dérisoire, je leur joue au piano une chanson de Ray à laquelle ils restent insensibles ».

Après le départ de sa mère, Sacha éprouvera une haine irascible vis-à-vis des policiers français. « Le sentiment que j'éprouve alors, ce n'est ni la peur ni la tristesse, mais la colère ; l'envie de tuer ces deux salauds. Et puis une question : comment des Français peuvent-ils faire une chose pareille ? Un dégoût m'envahit... La porte se referme. Papa s'effondre. Nous pleurons tous les deux, sans trouver la force de réagir ».

Sacha Distel est ensuite caché avec treize autres enfants juifs par Constant Domaigné au collège de l'Immaculée-Conception de Laval. A l’occasion de son enroulement comme enfant de chœur, on s’est  rendu compte que Sacha avait une jolie voix.

Sacha Distel restera toute sa vie marquée par cette période de la Shoah où il a mené une existence de parai comme il l’expliquera « Ce trait de caractère me restera : je ne me juge ni meilleur ni pire que les autres, seulement différent d'eux - pas trop différent, mais tout de même assez... ».

 

Dr Bruno Halioua, Président de la Commission Souvenirs du Crif

Cet article est extrait de « Leur Seconde Guerre Mondiale », le prochain livre de Bruno Halioua. (A paraître édition Buchet Chastel en octobre 2020). Dans ce livre, Bruno Halioua s'intéresse à la façon dont certaines personnes célèbres ont vécu les événements marquants de la Seconde Guerre Mondiale. 

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