Blog du Crif/D-Day - Le bruit des criquets

06 Juin 2019 | 172 vue(s)
Catégorie(s) :
France

La semaine dernière, le Conseil représentatif des institutions juives de France (Crif) proposait dans sa newsletter et sur ses réseaux sociaux un contenu qui a fait polémique.

Mon discours prononcé au dîner du Crif Grenoble-Dauphiné, le 22 octobre 2017.

Mon discours à la cérémonie d'hommage aux Juifs engagés volontaires qui s'est tenue le 15 octobre 2017 au cimétière de Bagneux.

Dans ce courrier, j'ai félicité Audrey Azoulay pour son élection. J'ai également attiré son attention sur les positions récentes de l'Unesco sur Jérusalem et commente les relations passées de l'organisation avec le Crif.

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Actualité
Portrait de Gil Taïeb
Blog du Crif - Hors Normes
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18 Octobre 2019
Catégorie : Actualité

Dans le cadre du match de foot qui doit opposer le RC Strasbourg au Maccabi Haïfa FC, le Préfet de la Région Grand-Est a publié ce matin un arrêté inquiétant et profondément dérangeant. Je me suis entretenu avec le Secrétaire d’Etat auprès du Ministre de l'Intérieur, et avec le Directeur de Cabinet du Préfet du Bas-Rhin. Un nouvel arrêté devrait être publié, supprimant notamment l'interdiction des drapeaux nationaux et des signes de soutien aux deux équipes.

"Les juges d’instruction viennent enfin de rendre leur décision dans le meurtre barbare de Sarah Halimi, dans une ordonnance rendue le 12 juillet dernier. Elles estiment qu’il existe des "raisons plausibles" de penser que le discernement du suspect était "aboli" au moment des faits. Si elle est sans surprise, cette décision reste difficilement justifiable."

Ma réaction après l'annonce du report du vote de l'Assemblée nationale pour l'adoption de la définition de l'antisémitisme de l'IHRA. L'Assemblée nationale a également annoncé qu'avant d'être examinée, la proposition de résolution serait réécrite.

Dans cette éditorial, je m'exprime sur la décision du parquet de Paris de s'opposer à l'incarcération d'Alain Soral. Une décision que je juge inacceptable.

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Opinion
Portrait de Marc Lévy
Blog du Crif - Une leçon de vie
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17 Février 2021
Catégorie : Israël, Opinion

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En 2003, j'ai 12 ans, mes parents nous emmènent, mon frère et moi, en Normandie, pour visiter les plages du Débarquement. Comme ils en ont l'habitude, ils ont préparé plusieurs activités autour du thème de ce voyage. Parmi elles, le film Le jour le plus long, réalisé en 1962 par Ken Annakin, Andrew Marton, Bernhard Wicki, Gerd Oswald et Darryl F. Zanuck.

"Oh non ! Pas encore un film en noir et blanc !" Je nous entends encore, assis sur la banquette arrière de la voiture familiale, râlant et critiquant le choix du film. Un film de 3 heures, que nous regarderons en deux parties, tous absolument fascinés par les images de ces soldats aussi candides que courageux qui s'élancent dans la Manche, à l'aube du jour le plus long.

Je me souviens d'une image du film en particulier. On y voyait un commando de jeunes soldats, blottis les uns contre les autres sur les côtés des navires de guerre. Aucun des soldats ne parle. Certains se regardent, d'autres embrassent les photos abîmées d'une mère ou d'une épouse. C'est probablement la première fois que je vois des hommes qui s'apprêtent à combattre. Des hommes qui s'apprêtent à mourir. 

Quelques scènes plus tard, mon frère et moi découvrons les fameux criquets, mécanisme de reconnaissance utilisé par l'une des unités de parachutistes des forces alliées. Le lendemain, en visite au Mémorial de Caen, nos parents nous font chacun cadeau d'un de ces petits objets. Pendant la visite du Mémorial, un guide nous demande si nous savons à quoi servaient ces criquets. "A se reconnaître", répond-on fièrement ! Et le guide de préciser que la technique, quoi que bien pensée, s'était avérée dangereuse pour certains soldats, piégés par le bruit des mitraillettes allemandes, un bruit tout à fait similaire à celui de leurs criquets. 

Jusqu'à ce jour, mon frère et moi les avons précieusement conservés.

Notre séjour en Normandie s'est poursuivi par la découverte de la plage Omaha Beach, jonchée de quelques restes des "asperges de Rommel", ces pieux de bois longs de 5 mètres plantés sur les côtes françaises pour empêcher l'avancée des troupes alliées. Figée au milieu de cette immensité, secouée par le bruit et la force du vent, j'observe la mer. Je repense à ces jeunes soldats, malmenés par des flots peu cléments, et rongés par le peur.

Sur la route du retour, nous traversons des villages normands, à quelques kilomètres des plages du Débarquement. J'imagine les Alliés, recroquevillés sur leurs armes et écrasés par le poids de leur équipement, fouler le sol français, guettant l'occupant nazi et bientôt, libérer la France. 

Comme un clin d'oeil à l'Histoire, je fais claquer mon criquet. Sans me regarder, mon frère fait claquer le sien. Deux coups. Notre signe de reconnaissance.