Francis Kalifat

Ancien président

Mon discours à l'occasion du voyage du mémoire du Crif en 2019

15 Janvier 2019 | 52 vue(s)
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France

Le Hors-série de L'Express numéro 28, "Regards sur l'Histoire" consacré aux Juifs de France a mis en émoi une partie de la communauté juive, François Heilbronn, professeur des universités associé à Sciences-Po Paris et Président des Amis français de l'université de Tel-Aviv lui a adressé deux lettres ouvertes publiées dans l'Arche.
 

 

 

Retour sur les événements qui sont intervenus en juillet 2014 et les manifestations propalestiniennes qui ont dégénéré.

L'antisémitisme est comme une bête particulièrement enragée et puante. Il rôde, nous ne le savons que trop bien...

Est-il pertinent de mettre en parallèle “antisémitisme” et “islamophobie”?
Non, cinq fois non:  Ni sémantiquement , ni historiquement,  ni sociologiquement, ni politiquement et encore moins juridiquement, ces deux termes et les deux concepts qu’ils sous-tendent, ne sont de même nature. Il serait non seulement faux, mais aussi dangereux pour tous, de les mettre en regard sur un même plan.

L'antisémitisme : les causes d'un Mal qui s'aggrave.

Ce dernier détaille ici les multiples racines de l’antisémitisme, qui a explosé en France à partir de l’année 2000 et la première « intifada ». Et qui s’est fortement aggravé tout au long de l’année dernière. Marc Knobel évoque notamment l’origine idéologique – soulignée et étudiée par le philosophe et chercheur Pierre-André Tagguief – d’un antisémitisme qui découle d’un antisionisme extrême, lui-même alimenté depuis longtemps par les tenants de l’islamisme radical. Extrême gauche et extrême droite française en passant par « Dieudonné and Co » sont aussi, historiquement et actuellement, parmi les premiers diffuseurs de la haine antisémite en France. Description et analyse en huit points.

"Dites-moi que ce furent des cauchemars, que le monde s'améliore de jour en jour, que des flammes de lumière jaillissent en chaque point du globe."

Article paru dans le HuffinghtonPost.fr

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Actualité

L’Amitié judéo-chrétienne de France - dont plusieurs militants du Crif sont membres du Comité Directeur - a tenu dimanche 29 janvier son Conseil national, l’occasion pour nous de donner quelques nouvelles du front du dialogue.

Je me suis exprimé sur les enjeux de l'élection présidentielle pour la communauté juive française.

Un livre de Victoria Klem

Suite au vote le 16 décembre 2016 du conseil municipal de Clermont-Ferrand au vœu présenté par les groupes communistes, Front de gauche et Europe écologie, vœu relatif au boycott des produits israéliens fabriqués dans « les territoires palestiniens occupés », le Maire de Clermont-Ferrand a fait paraître dans le journal local la Montagne un communiqué. La présidente du CRIF Auvergne-Rhône- Alpes lui répond…

Au lendemain des déclarations du ministre israélien de la défense, lundi 26 décembre, qualifiant la conférence de paix sur le Proche-Orient qui doit se tenir prochainement à Paris de nouveau « procès Dreyfus », le Crif a condamné des propos « maladroits ».

 
 
 

J'ai répondu aux questions d'Olivier Lerner dimanche 4 décembre lors de notre Convention Nationale

Halte à la discrimination d'Israel, le CRIF proteste suite à la décision d'étiqueter les produits israeliens. 

Suite à l'annonce de l'adoption de la directive de l'E.U sur l'étiquetage des produits israéliens le Crif a réagit à travers un communiqué, j'ai voulu dénoncer la décision française et l'obessession israelienne.

J'ai répondu aux questions de Sputnik news.

« Si on parlait de la France ? Français, juifs et citoyens » : c’est le thème de la 7e Convention nationale du Crif le dimanche 4 décembre au Palais des Congrès de Paris.

C’est une étonnante indifférence qui entoure la mise en lambeaux de la ville d’Alep en Syrie.

Donald Trump est un excentrique narcissique qui au cours de sa campagne électorale a fait du mensonge une arme redoutable.

Réflexion d’un professeur d’histoire-géographie sur l’abstention de la France au vote de la résolution adoptée par le comité du patrimoine mondial de l’Unesco niant tous liens entre les Juifs et les lieux saints de Jérusalem.

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Dimanche 13 janvier 2019, le Crif a organisé un voyage de mémoire à Auschwitz-Birkenau. Ensemble, au cours de cette journée, nous avons honoré le devoir de mémoire qui nous incombe et sommes devenus les témoins des témoins.

Dimanche 13 janvier 2019 - Auschwitz-Birkenau

"C’est le cœur serré par l’émotion que je m’adresse à vous. Il y a 74  ans, les barrières électrifiées d’Auschwitz Birkenau tombaient, et le monde découvrait avec stupeur le plus grand charnier de tous les temps.

Il y a 74 ans, le 27 janvier 1945, la première patrouille soviétique pénétrait dans le complexe d’Auschwitz, d’où avaient été évacuées une dizaine de jours plus tôt 58 000 déportés exténués ; entraînés par leurs bourreaux dans une monstrueuse « marche de la mort. »

Jamais dans l’histoire de l’humanité, un conflit d’une telle ampleur n’avait eu lieu, et jamais la barbarie dont les hommes sont capables n’avait atteint de tels sommets. Ce fût notamment le cas dans l’univers concentrationnaire inventé par les nazis entre 1933 et 1945.

Près d’un million et demi d’êtres humains avaient été assassinés : le plus grand nombre d’entre eux gazés dès leur arrivée, simplement parce qu’ils étaient nés juifs. Sur la rampe, toute proche d’ici, les hommes, les femmes, les enfants, brutalement débarqués des wagons, étaient sélectionnés en une seconde, sur un simple geste, s’arrogeant ainsi le droit de vie ou de mort sur des centaines de milliers de juifs, qui avaient été persécutés et traqués dans les coins les plus reculés de la plupart des pays du continent européen. 

En mars 1942 arrivent les premiers convois de Juifs provenant de Haute-Silésie et de Slovaquie, et le 30 du même mois, le premier convoi parti de France, le 27 mars 1942. C’est ici même qu’à l’été 1942 est installé dans le camp, un centre d’extermination qui deviendra le lieu principal de la Solution finale.

Dans ce lieu, les nazis avaient planifié méticuleusement le crime. Ils tuaient comme on tuerait des mouches, ou de petits animaux nuisibles. Ils avaient industrialisé la mort.

Depuis une plus de vingt ans, la mémoire du génocide des Juifs s’est imposée avec force et Auschwitz en est devenu le terrifiant symbole.

Les dimensions monstrueuses de l’usine de mort, les mécanismes qui ont entraînés la mort de près de 6 millions de Juifs ont été peu à peu dévoilées.

Tout au long de cette éprouvante journée, nous avons vu les blocs, les voies, les portes, les rails, les embranchements de voie ferrée,

le plafond effondré d’une chambre à gaz, les ruines d’un crématoire, l’intérieur d’un crématoire, des photographies prises par les SS,

le gibet sur lequel ont été exécutés des prisonniers, le chevalet sur lequel on les fouettait, les clôtures électrifiées, un chariot pour le transport de corps, des tours de guet,

des objets arrachés aux victimes, des valises, des vêtements d’enfants, de femmes, d’hommes, de vieillards, des Taleths « Châles de prière », retrouvés après la libération du camp,  

des photos personnelles, des photos de famille apportées dans le camp par les juifs comme un dernier témoignage de leur passage sur terre.

Qu’est-ce que tous ces objets nous apprennent vraiment et précisément sur l’histoire des femmes, hommes et enfants qui leur ont autrefois donné vie ? Que savons-nous d’eux ?

Rien, puisqu’ils sont morts, puisqu’on ne les voit pas.

Des monceaux de cheveux, des brosses à dents, des prothèses de jambes et de bras, des lunettes, des jouets…. Mais des cheveux sans tête, des lunettes sans visage, des prothèses sans jambes, des chaussures sans pieds, des jouets sans enfants.

Trop courte journée pour comprendre parfaitement et totalement les rouages du crime de masse, l’indicible, la mort et la haine.

Trop courte mais tellement intense et combien nécessaire

Car, nous ne pouvons pas oublier, non nous n’avons pas le droit parce que nous avons une obligation impérieuse, l’obligation de transmettre, le devoir de mémoire.

Ici, nous nous souvenons que notre existence a été mise en péril au point qu’un pan entier du judaïsme européen a été englouti.

Comment concevoir, demain, la mémoire de la Shoah sans témoins.

Comment faire alors, pour que la Mémoire ne se réduise pas simplement à l’histoire, dans une inscription aseptisée et lointaine. 

C’est cet immense défi auquel nous renvoient les disparitions progressives des derniers témoins.

Je pense bien sûr à Samuel Pisar, Charles Palant, Elie Wiesel, Charles Baron, Claude Hampel, Henri Minczeles, Simone Veil, CharlesTestyler, Marceline Loridan, Ida Grinspan, Georges Loinger et bien sûr Claude Lanzman.

Ils nous laissent un avenir qu’il nous appartient d’écrire et c’est en nous souvenant de leurs enseignements que nous pourrons transmettre cette mémoire pour laquelle ils se sont tant engagés.

Il nous faudra ensemble demain, mais en fait dès aujourd’hui définir les modalités de cette Mémoire sans Témoins, et relever le défi d'être les témoins des témoins, les passeurs d'une mémoire inscrite pour l'éternité dans l'histoire du peuple Juif et de l’humanité toute entière.

Elie Wiesel écrivait qu’à Auschwitz, « dans les cendres, s’éteignirent les promesses de l’Homme »…… Comme en écho, l’écrivain hongrois Imre Kertész  répondit : « Auschwitz, c'est une chose impossible mais qui a eu lieu : une invraisemblable vérité. »

74 ans après la Shoah nous aimerions pouvoir dire que l’antisémitisme est éradiqué, qu’il est définitivement banni de nos sociétés. Pourtant il est toujours présent avec son cortège de préjugés, de haine et de violence. Il apparait comme la résurgence d’un vieil antisémitisme qui remonte du fond des siècles, mais aussi désormais sous des formes nouvelles, aux premiers rangs desquelles l’antisionisme, la haine d’Israël, l’antisémitisme d’une partie du monde musulman et l’islamisme radical. Tous se répandent sans barrière sur internet et les réseaux sociaux, à l’abri de l’anonymat ou non.

En ces temps de résurgence des extrémismes et des populismes n’oublions pas que l’antisémitisme tue aujourd’hui encore en France et dans le monde.

Loin d’être relégué aux livres d’histoire, il reste malheureusement d’une sanglante actualité.

Restons mobilisés pour combattre la bête, quel que soit son visage car elle sème la mort et la désolation."