Francis Kalifat

Ancien président

Mon discours à l'occasion du voyage du mémoire du Crif en 2019

15 Janvier 2019 | 52 vue(s)
Catégorie(s) :
France
Portrait de Invité
#BlogDuCrif - Devoir de mémoire
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20 Septembre 2017
Catégorie : France

Il y a 76 ans, le 15 décembre 1941, 69 hommes ont été fusillés au Fort du Mont Valérien à Suresnes, dans les Hauts de Seine par les autorités d’occupations allemandes. Ces hommes, français et étrangers, furent arrêtés par les forces de polices françaises de la Préfecture de police du département de la Seine (à l’époque).

Je vais vous raconter l’histoire de Moritz Singer, mon oncle, le frère de ma mère, un de ces fusillés.

En 2017, Roger Pinto, sa femme et son fils ont été séquestrés, violentés et détroussés à leur domicile de Livry-Gargan (Seine-Saint-Denis), "une agression antisémite" condamnée par le Crif et le ministre de l'Intérieur. Une première ?

"Je m’en vais vous mander la chose la plus étonnante, la plus surprenante, la plus merveilleuse, la plus miraculeuse, la plus triomphante, la plus étourdissante, la plus inouïe…"
 

 

"The strength of a Nation always lies in the the way it looks at its History and and its ability to teach it to future generations".

 

"La force d’une Nation réside toujours dans le regard qu’elle sait porter sur son histoire et sa capacité à l’enseigner aux générations suivantes."

 

En juin 2017, quelques mois après l'assassinat de Sarah Halimi, Francis Kalifat, Président du Crif, publiait cette tribune en hommage à Sarah Halimi, devenue le triste symbole de l'antisémitisme qui tue. 

Sarah Halimi, une retraitée a été battue à mort à Paris, le 4 avril 2017 et son calvaire a duré plus d'une heure. Et, il s'agit bien d'un meurtre antisémite.

Thierry Noël-Guitelman est un journaliste, membre de l'association Hébraïca à Toulouse. Il a engagé, en 2004, des recherches familiales sur l'étoile jaune, sa tante Ida Seurat-Guitelman, ayant obtenu une exemption.

Portrait de Gil Taïeb
Nous sommes debout
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03 Avril 2017
Catégorie : France, Actualité, Opinion

Samedi 1er avril place du Châtelet se sont réunies une centaine de membres du Collectif Boycott Israël

Francis Kalifat, the Crif President gave a speech at the annual Crif's dinner 2017. 

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Actualité

Le Crif souhaite un prompt rétablissement à Jean-Pierre Allali suite à son récent accident et espère le retrouver très vite en pleine forme.

Jeudi 6 septembre s'est tenue la cérémonie d'échange des vœux entre les responsables de la Communauté juive, la Maire de Paris Anne Hidalgo et la présidente du Conseil régional d'Ile de France Valérie Pécresse.

Jeudi 26 juillet, j'ai écrit au Ministre des Affaires étrangères Jean-Yves Le Drian afin de lui faire part de mon étonnement face à l'absence de mention d’Israël dans les déclarations du Quai d'Orsay suite à l'évacuation de casques blancs syriens.

Mercredi 25 juillet, j'ai adressé des courriers aux Présidents respectifs de la Fédération Française des Échecs et de la Fédération Française de Judo. L'objectif : mener à bien le combat pour l'égalité et contre la discrimination de toute nature.

Fausses rumeurs, photos ou vidéos truquées… les fausses informations, ou fake news, inondent le net. La désinformation va parfois plus loin, prenant la forme de théories à l’apparence scientifique.

L'exposition CHAGALL, LISSITZKY, MALÉVITCH...L'AVANT-GARDE RUSSE À VITEBSK (1918-1922) est à découvrir juqu'au 16 juillet 2018 au Centre Pompidou.

Scoop : l’appel au boycott est illégal en France

 

Et vous, comment définiriez-vous l’humour juif ?

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Dimanche 13 janvier 2019, le Crif a organisé un voyage de mémoire à Auschwitz-Birkenau. Ensemble, au cours de cette journée, nous avons honoré le devoir de mémoire qui nous incombe et sommes devenus les témoins des témoins.

Dimanche 13 janvier 2019 - Auschwitz-Birkenau

"C’est le cœur serré par l’émotion que je m’adresse à vous. Il y a 74  ans, les barrières électrifiées d’Auschwitz Birkenau tombaient, et le monde découvrait avec stupeur le plus grand charnier de tous les temps.

Il y a 74 ans, le 27 janvier 1945, la première patrouille soviétique pénétrait dans le complexe d’Auschwitz, d’où avaient été évacuées une dizaine de jours plus tôt 58 000 déportés exténués ; entraînés par leurs bourreaux dans une monstrueuse « marche de la mort. »

Jamais dans l’histoire de l’humanité, un conflit d’une telle ampleur n’avait eu lieu, et jamais la barbarie dont les hommes sont capables n’avait atteint de tels sommets. Ce fût notamment le cas dans l’univers concentrationnaire inventé par les nazis entre 1933 et 1945.

Près d’un million et demi d’êtres humains avaient été assassinés : le plus grand nombre d’entre eux gazés dès leur arrivée, simplement parce qu’ils étaient nés juifs. Sur la rampe, toute proche d’ici, les hommes, les femmes, les enfants, brutalement débarqués des wagons, étaient sélectionnés en une seconde, sur un simple geste, s’arrogeant ainsi le droit de vie ou de mort sur des centaines de milliers de juifs, qui avaient été persécutés et traqués dans les coins les plus reculés de la plupart des pays du continent européen. 

En mars 1942 arrivent les premiers convois de Juifs provenant de Haute-Silésie et de Slovaquie, et le 30 du même mois, le premier convoi parti de France, le 27 mars 1942. C’est ici même qu’à l’été 1942 est installé dans le camp, un centre d’extermination qui deviendra le lieu principal de la Solution finale.

Dans ce lieu, les nazis avaient planifié méticuleusement le crime. Ils tuaient comme on tuerait des mouches, ou de petits animaux nuisibles. Ils avaient industrialisé la mort.

Depuis une plus de vingt ans, la mémoire du génocide des Juifs s’est imposée avec force et Auschwitz en est devenu le terrifiant symbole.

Les dimensions monstrueuses de l’usine de mort, les mécanismes qui ont entraînés la mort de près de 6 millions de Juifs ont été peu à peu dévoilées.

Tout au long de cette éprouvante journée, nous avons vu les blocs, les voies, les portes, les rails, les embranchements de voie ferrée,

le plafond effondré d’une chambre à gaz, les ruines d’un crématoire, l’intérieur d’un crématoire, des photographies prises par les SS,

le gibet sur lequel ont été exécutés des prisonniers, le chevalet sur lequel on les fouettait, les clôtures électrifiées, un chariot pour le transport de corps, des tours de guet,

des objets arrachés aux victimes, des valises, des vêtements d’enfants, de femmes, d’hommes, de vieillards, des Taleths « Châles de prière », retrouvés après la libération du camp,  

des photos personnelles, des photos de famille apportées dans le camp par les juifs comme un dernier témoignage de leur passage sur terre.

Qu’est-ce que tous ces objets nous apprennent vraiment et précisément sur l’histoire des femmes, hommes et enfants qui leur ont autrefois donné vie ? Que savons-nous d’eux ?

Rien, puisqu’ils sont morts, puisqu’on ne les voit pas.

Des monceaux de cheveux, des brosses à dents, des prothèses de jambes et de bras, des lunettes, des jouets…. Mais des cheveux sans tête, des lunettes sans visage, des prothèses sans jambes, des chaussures sans pieds, des jouets sans enfants.

Trop courte journée pour comprendre parfaitement et totalement les rouages du crime de masse, l’indicible, la mort et la haine.

Trop courte mais tellement intense et combien nécessaire

Car, nous ne pouvons pas oublier, non nous n’avons pas le droit parce que nous avons une obligation impérieuse, l’obligation de transmettre, le devoir de mémoire.

Ici, nous nous souvenons que notre existence a été mise en péril au point qu’un pan entier du judaïsme européen a été englouti.

Comment concevoir, demain, la mémoire de la Shoah sans témoins.

Comment faire alors, pour que la Mémoire ne se réduise pas simplement à l’histoire, dans une inscription aseptisée et lointaine. 

C’est cet immense défi auquel nous renvoient les disparitions progressives des derniers témoins.

Je pense bien sûr à Samuel Pisar, Charles Palant, Elie Wiesel, Charles Baron, Claude Hampel, Henri Minczeles, Simone Veil, CharlesTestyler, Marceline Loridan, Ida Grinspan, Georges Loinger et bien sûr Claude Lanzman.

Ils nous laissent un avenir qu’il nous appartient d’écrire et c’est en nous souvenant de leurs enseignements que nous pourrons transmettre cette mémoire pour laquelle ils se sont tant engagés.

Il nous faudra ensemble demain, mais en fait dès aujourd’hui définir les modalités de cette Mémoire sans Témoins, et relever le défi d'être les témoins des témoins, les passeurs d'une mémoire inscrite pour l'éternité dans l'histoire du peuple Juif et de l’humanité toute entière.

Elie Wiesel écrivait qu’à Auschwitz, « dans les cendres, s’éteignirent les promesses de l’Homme »…… Comme en écho, l’écrivain hongrois Imre Kertész  répondit : « Auschwitz, c'est une chose impossible mais qui a eu lieu : une invraisemblable vérité. »

74 ans après la Shoah nous aimerions pouvoir dire que l’antisémitisme est éradiqué, qu’il est définitivement banni de nos sociétés. Pourtant il est toujours présent avec son cortège de préjugés, de haine et de violence. Il apparait comme la résurgence d’un vieil antisémitisme qui remonte du fond des siècles, mais aussi désormais sous des formes nouvelles, aux premiers rangs desquelles l’antisionisme, la haine d’Israël, l’antisémitisme d’une partie du monde musulman et l’islamisme radical. Tous se répandent sans barrière sur internet et les réseaux sociaux, à l’abri de l’anonymat ou non.

En ces temps de résurgence des extrémismes et des populismes n’oublions pas que l’antisémitisme tue aujourd’hui encore en France et dans le monde.

Loin d’être relégué aux livres d’histoire, il reste malheureusement d’une sanglante actualité.

Restons mobilisés pour combattre la bête, quel que soit son visage car elle sème la mort et la désolation."