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Le Centre de Documentation sur les Enfants Déportés Juifs de Lyon (CDDEJ) créé lors du procès Barbie en 1987, a dressé la liste de 391 enfants juifs qui ont été déportés pendant l’Occupation dont au moins 240 étaient scolarisés dans l’agglomération lyonnaise. Pendant plusieurs années les membres bénévoles ont recherché les documents d’archives (scolaires, administratifs, familiaux, photographiques…) permettant d’identifier les établissements fréquentés, de retracer leurs parcours et de perpétuer leur mémoire en partenariat avec l’Inspection académique, les chefs d’établissement, le Rectorat, le CRIF, les FFDJF et le B’nai Brith de Lyon. L’intégralité des archives rassemblées est mis à disposition des enseignants et de chercheurs sur le site https://www.deportesdelyon.fr/.
La semaine du 7 février 2022, à l’occasion du 77ème anniversaire de la libération des camps et de Journée nationale de la mémoire des génocides et de la prévention des crimes contre l'humanité, ont été dévoilées les plaques portant le nom des élèves juifs déportés de l’école des Tables Claudiennes, 1er arr. (Etoile et Fanny Mireille Bernstein, Laure Dreifus, Gabriel et Raymonde Segal, Peter Stern), de l’école Jules Verne, 3ème (Claire, Jean-Claude et Liliane Benadon), de l’école Gerson, 5ème (Claude, Jacques et Josiane Halimi, Edmond Sandman) et de l’école Gilbert Dru, 7ème (Bernard Alcabez, Juliette et Adrien Hasson, Régine, Sylvain Sabetaï et David Gayero) ainsi qu’à l’école Jean Jaurès de Décines (Charles et Henri Zajtman). Les élèves de chacun de ces établissements ont activement participé à ces cérémonies en restituant de façon émouvante, sous forme de chants, de poèmes ou de chorégraphies le travail de mémoire entrepris avec leurs enseignants, en présence de membres des familles, des municipalités et de l’Inspection académique.
Ces cérémonies prévues en 2021 ont été plusieurs fois reportées du fait de la situation sanitaire et le nombre de participants malheureusement limité. Les nouvelles plaques apposées s’ajoutent à celles déjà inaugurées en 2005 (Lycées Ampère, du Parc, Edouard Herriot, Martinière Terreaux, SEPR ; Écoles Raoul Dufy ; Écoles Robert Doisneau, Jean Jaurès, Jules Vallès, Paul Painlevé ainsi qu’au Collège Alain et l’école Anatole France de Saint-Fons). 128 enfants juifs ont ainsi leur nom apposé sur le mur des établissements scolaires du Grand Lyon.
Le 4 mars seront également dévoilées une plaque à 9h au Lycée de Saint Just, 5ème (Solange et Marc Ast, Huguette et Claude Lévy) et à 10h30 au Lycée Hector Guimard, 7ème (Jacques Rebboah).
Ces élèves ne sont désormais plus des numéros. Ils ont, après 77 ans, retrouvé un visage et leur histoire, et par là même c’est notre Histoire qui a été restituée. Ces mémoires retrouvées pourraient être un aboutissement et un apaisement. Pourtant ces derniers temps, certains s’attachent à distordre l’histoire de la collaboration et l’implication de Philippe Pétain. Lors de manifestations en France, d’autres ont arboré des étoiles jaunes en détournant ce symbole et en comparant la situation des gilets jaunes, des antivaxs ou des musulmans aujourd’hui en France à celui des Juifs pendant l’Occupation. Les membres du CDDEJ tous engagés dans des associations antiracistes et humanitaires, dénoncent avec force ces détournements négationnistes.
Gérard Panczer, Présidents du CDDEJ
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