Richard Prasquier

Ancien Président du CRIF

Blog du Crif - Un peu de terminologie: Mont du Temple ou Haram al Sharif ?

09 Décembre 2021 | 321 vue(s)
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Actualité

J'ai été interviewé, en anglais et en français, sur EJP, mardi 31 mai 2016.

Suite à mon élection à la Présidence du Crif, j'ai répondu aux questions de Paul Amar, sur tous les sujets de préoccupations des Juifs de France.

Prix Nobel de littérature en 2002, l'écrivain hongrois Imre Kertèsz est mort à Budapest le 31 mars 2016. Son dernier livre, "L'ultime auberge" a reçu, le 22 mai 2016, le Prix Spécial du Jury 2016 du Salon du Livre de la Licra-Paris

Voici le discours que j'ai prononcé après le vote de l'assemblée générale du Crif.

A l'occasion de l'assemblée générale du Crif réunie le 29 mai 2016, j'ai prononcé mon discours de candidature.

Lors du 9ème Salon du Livre de la Licra, deux écrivains ont reçu un prix

Là-bas, la crainte d'une menace russe est la principale raison qui exacerbe les passions identitaires.

 
Lors d’une allocution devant le Conseil de sécurité, Rafael Ramirez, représentant du Venezuela auprès des Nations-Unies, a lancé… « Qu’est-ce qu’Israël a l’intention de faire avec les Palestiniens ? Vont-ils disparaître ? Est-ce qu’Israël cherche à imposer une Solution finale sur les Palestiniens ? » 
 

Décryptage.

 

Des 27 avril au 10 juin 2016, se tiendront les journées nationales des Mémoires de la traite de l’esclavage et de l’abolition.  Souvenons-nous.

Nouvelle erreur de casting - Au lendemain de l'émission Dialogues Citoyens, retour sur Marwen Belkaid, un invité pas comme les autres.

Seuls, nous ne pouvons rien. Tous unis nous pouvons tout.

Seuls, nous ne pouvons rien. Tous unis nous pouvons tout.

Réaction à la célébration du 20ème anniversaire de la mort de François Mitterand

Réaction à la célébration du 20ème anniversaire de la mort de François Mitterand

A quelques jour de notre Convention Nationale j'ai répondu aux questions de Sara Mesnel pour L'Arche 

Pages

Opinion

Jean-Pierre Allali partage avec vous ses appréciations littéraires au fil de ses lectures. Aujourd'hui, il nous parle du livre de Techouva, de Frédéric Lauze.

Jean-Pierre Allali partage avec vous ses appréciations littéraires au fil de ses lectures. Aujourd'hui, il nous parle du livre de Dina Porat, Le Juif qui savait Wilno-Jérusalem : la figure légendaire d’Abba Kovner, 1918-1987.

"On s'est dit au-revoir. C'était un au-revoir mais qu'y avait-il derrière cet au-revoir ?"

En 2017, Roger Pinto, sa femme et son fils ont été séquestrés, violentés et détroussés à leur domicile de Livry-Gargan (Seine-Saint-Denis), "une agression antisémite" condamnée par le Crif et le ministre de l'Intérieur. Une première ?

Thierry Noël-Guitelman est un journaliste, membre de l'association Hébraïca à Toulouse. Il a engagé, en 2004, des recherches familiales sur l'étoile jaune, sa tante Ida Seurat-Guitelman, ayant obtenu une exemption.

Portrait de Gil Taïeb
Nous sommes debout
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03 Avril 2017
Catégorie : France, Actualité, Opinion

Samedi 1er avril place du Châtelet se sont réunies une centaine de membres du Collectif Boycott Israël

On ne le dira jamais assez : la parution d’ouvrages de poésie, en général et dans le domaine juif en particulier est devenue assez rare pour qu’on ne salue pas avec plaisir la sortie d’un nouveau recueil. Dans ce nouveau livre, la peintre et poétesse Sarah Mostrel nous offre un ensemble de textes inspirés de la Bible et des textes fondamentaux du judaïsme.

Remi Huppert est un spécialiste des Juifs de Chine. On lui doit notamment Destin d’un Juif de Chine (1). Dans son nouveau roman, le judaïsme est toujours présent.

Pages

Le 1er décembre, l’Assemblée Générale de l’ONU a adopté trois résolutions anti-israéliennes.

Elle s’est notamment dite très soucieuse du maintien des libertés religieuses sur le Mont du Temple, elle qui ne s’en était jamais préoccupée quand la Jordanie occupait la vieille ville de Jérusalem où entre 1948 et 1967, aucun Juif ne pouvait entrer et dont toutes les synagogues avaient été dynamitées.

Ma langue a fourché, j’ai dit Mont du temple, au lieu de « Haram al Sharif », le « Noble sanctuaire », seul terme employé dans la résolution. Le Temple de Jérusalem, à l’ONU, on ne connait pas... 

 

Cette résolution a obtenu 129 voix pour, 11 voix contre et 31 abstentions. Les États Unis, l’Australie, le Canada, la Hongrie et la République tchèque ont voté contre. Parmi les 31 abstentions on trouve l’Allemagne, l’Autriche, le Danemark, les Pays Bas, le Kenya, l’Inde et le Brésil. On n’y trouve pas la France, ni l’Espagne, l’Italie, l’Irlande, la Pologne ou la Grèce…

Comme si ces derniers pays, marqués pourtant par le christianisme, ignoraient que nier le Mont du Temple juif, c’était aussi nier la Jérusalem chrétienne.  Car à ma connaissance, les Evangiles ne disent pas que Jésus est ressuscité à Naplouse ou La Mecque. S’il y a une erreur, on aurait dû prévenir les Croisés pour qu’ils changent leur chemin...

En octobre 2016, la commission exécutive de l’Unesco a entériné un texte où le Mont du Temple était décrit comme l’Esplanade des Mosquées, et le Mur des Lamentations comme le mur de Al Buraq, la jument ailée de Mahomet. La France s’était abstenue, à notre stupéfaction. Que dire aujourd’hui quand elle avalise le mensonge ? On ne peut que s’indigner, comme l’a fait Francis Kalifat, Président du Crif.

Les résolutions de l’Assemblée Générale de l’ONU n’ont aucune force exécutive. Elles n’ont pas non plus de force morale, car elles ne représentent que l’addition des intérêts conjoncturels de chacun des votants. Si les pays européens avaient le souci des Droits de l’Homme, ils auraient  présenté une résolution contre la Syrie, la Chine, la Corée du Nord, le Vénézuéla, l’Iran,  ou  d’autres pays. Ils auraient échoué, car les violateurs se tiennent par la main. Mais ils n’ont même pas essayé. En  2021 l’Assemblée Générale a voté 20 résolutions, dont 14 blâment Israël. Les Secrétaires Généraux de l’ONU depuis Kofi Annan ont regretté cette obsession. Sans aucun résultat..

Ce pilonnage  est tellement systématique qu’aucun changement dans la politique israélienne ne pourrait  le modifier, sauf si Israël prenait des initiatives suicidaires. Mais il ne s’agit pas seulement de diaboliser Israël. La terminologie vise à imposer un narratif absurde et explosif.

Fin septembre 2010, j’avais en tant que Président du Crif, rencontré à Paris Mahmoud Abbas qui cherchait à se présenter en homme de paix. Je lui ai demandé de rectifier une déclaration de son conseiller religieux, le Dr Mahmoud al-Habash, suivant laquelle les Juifs n’avaient aucun lien avec Jérusalem. Naïvement, je pensais qu’il me répondrait que ces paroles avaient été mal interprétées.

Pas du tout.

Au lieu de répondre, il s’est lancé dans la critique de l’occupation israélienne.

J’ai compris alors que le négationniste de la Shoah qu’il avait été dans sa jeunesse se doublait d’un négationniste du Temple de Jérusalem.

Il n’était pas le premier. Le roi Fayçal déclarait en 1973 que les Juifs n’avaient aucune connexion avec Jérusalem et Arafat a dit à Bill Clinton  que le Temple des Juifs avait été construit à Naplouse.

En 2015, le mufti de Jérusalem, Muhammad Ahmad Hussein, déclarait à la télévision israélienne

que ce qu’il y avait toujours eu à Jérusalem, c’était une mosquée, construite par Adam lui-même.

Plus le mensonge est gros, plus il passe, avait dit Goebbels, qui s’y connaissait.

L’effacement terminologique du Mont du Temple n’est pas une inoffensive querelle linguistique. C’est la substitution de l’histoire par un mythe absent de la tradition musulmane classique: le calife Abd-el Malik a fait construire le Dôme du Rocher à cet endroit-là pour diriger vers l’Islam le prestige attaché au Temple des Juifs, mais pas pour nier l’existence de celui-ci.

Promouvoir ce mythe imbécile en l’accompagnant d’une litanie en faveur de la liberté religieuse est une tartuferie minable.

Pourquoi la France s’est-elle prêtée à cette mascarade? Je n’en sais rien. Les Américains disent « to throw a friend under the bus » jeter un ami sous l’autobus, pour y trouver un avantage. Je ne vois pas ce que la France y a gagné. Je vois ce que la vérité et l’honneur y ont perdu.

 

Richard Prasquier