Richard Prasquier

Ancien Président du CRIF

Blog du Crif - Un peu de terminologie: Mont du Temple ou Haram al Sharif ?

09 Décembre 2021 | 321 vue(s)
Catégorie(s) :
France
Est-il pertinent de mettre en parallèle “antisémitisme” et “islamophobie”?
Non, cinq fois non:  Ni sémantiquement , ni historiquement,  ni sociologiquement, ni politiquement et encore moins juridiquement, ces deux termes et les deux concepts qu’ils sous-tendent, ne sont de même nature. Il serait non seulement faux, mais aussi dangereux pour tous, de les mettre en regard sur un même plan.

L'antisémitisme est comme une bête particulièrement enragée et puante. Il rôde, nous ne le savons que trop bien...

L'antisémitisme : les causes d'un Mal qui s'aggrave.

Ce dernier détaille ici les multiples racines de l’antisémitisme, qui a explosé en France à partir de l’année 2000 et la première « intifada ». Et qui s’est fortement aggravé tout au long de l’année dernière. Marc Knobel évoque notamment l’origine idéologique – soulignée et étudiée par le philosophe et chercheur Pierre-André Tagguief – d’un antisémitisme qui découle d’un antisionisme extrême, lui-même alimenté depuis longtemps par les tenants de l’islamisme radical. Extrême gauche et extrême droite française en passant par « Dieudonné and Co » sont aussi, historiquement et actuellement, parmi les premiers diffuseurs de la haine antisémite en France. Description et analyse en huit points.

"Dites-moi que ce furent des cauchemars, que le monde s'améliore de jour en jour, que des flammes de lumière jaillissent en chaque point du globe."

Article paru dans le HuffinghtonPost.fr

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Actualité
Portrait de Jean Pierre Allali
ADIEU SHIMON
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29 Septembre 2016
Catégorie : Actualité

L'ancien président de l'État d'Israël, mon ami Shimon Peres, prix Nobel de la Paix 1994 est mort dans la nuit du 28 septembre 2016. Il avait 93 ans.

Le boycott des produits israéliens (nous) glace le sang.

Dimanche 11 septembre 2016, j'étais l'invité de l'émission "30 minutes pour convaincre".

Le racisme qui frappe la communauté asiatique est insupportable.
 

Vouloir profiter de l'actuelle polémique pour assimiler les arrêtés anti-burkini à la Saint-Barthélemy et à la Shoah, c'est tomber dans l'indigne et le nauséabond 

Le Times of Israel a repris ma critique de la comparaison musulmans de France - juifs pendant la Shoah.

Je fais suite aux propos de Jean Luc Melenchon travestissant l'Histoire de France.

Aux côtés de Bruno Valentin, prêtre du diocèse de Versailles et Ahmet Ogras, vice-président du CFCM sur le plateau de BFM TV, j'ai réaffirmé mon sentiment d'horreur face à cet acte barbare qui s'est passé ce matin.

 

Il est peut être temps de poser à ceux qui relaient les théories du complot - en particulier sur les réseaux sociaux - des questions déstabilisantes.

Dans une interview donné à Patrick Perotto de L'Est Républicain, je suis revenu sur l’un des défis des années à venir : combattre les idées de haine qui se répandent sur internet

I was interviewed in English and French, on EJP , Tuesday, May 31, 2016.

J'ai été interviewé, en anglais et en français, sur EJP, mardi 31 mai 2016.

Suite à mon élection à la Présidence du Crif, j'ai répondu aux questions de Paul Amar, sur tous les sujets de préoccupations des Juifs de France.

Prix Nobel de littérature en 2002, l'écrivain hongrois Imre Kertèsz est mort à Budapest le 31 mars 2016. Son dernier livre, "L'ultime auberge" a reçu, le 22 mai 2016, le Prix Spécial du Jury 2016 du Salon du Livre de la Licra-Paris

Voici le discours que j'ai prononcé après le vote de l'assemblée générale du Crif.

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Opinion

Par Chloé Blum

Jean-Pierre Allali partage avec vous ses appréciations littéraires au fil de ses lectures. Aujourd'hui, il nous parle du livre de Techouva, de Frédéric Lauze.

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Le 1er décembre, l’Assemblée Générale de l’ONU a adopté trois résolutions anti-israéliennes.

Elle s’est notamment dite très soucieuse du maintien des libertés religieuses sur le Mont du Temple, elle qui ne s’en était jamais préoccupée quand la Jordanie occupait la vieille ville de Jérusalem où entre 1948 et 1967, aucun Juif ne pouvait entrer et dont toutes les synagogues avaient été dynamitées.

Ma langue a fourché, j’ai dit Mont du temple, au lieu de « Haram al Sharif », le « Noble sanctuaire », seul terme employé dans la résolution. Le Temple de Jérusalem, à l’ONU, on ne connait pas... 

 

Cette résolution a obtenu 129 voix pour, 11 voix contre et 31 abstentions. Les États Unis, l’Australie, le Canada, la Hongrie et la République tchèque ont voté contre. Parmi les 31 abstentions on trouve l’Allemagne, l’Autriche, le Danemark, les Pays Bas, le Kenya, l’Inde et le Brésil. On n’y trouve pas la France, ni l’Espagne, l’Italie, l’Irlande, la Pologne ou la Grèce…

Comme si ces derniers pays, marqués pourtant par le christianisme, ignoraient que nier le Mont du Temple juif, c’était aussi nier la Jérusalem chrétienne.  Car à ma connaissance, les Evangiles ne disent pas que Jésus est ressuscité à Naplouse ou La Mecque. S’il y a une erreur, on aurait dû prévenir les Croisés pour qu’ils changent leur chemin...

En octobre 2016, la commission exécutive de l’Unesco a entériné un texte où le Mont du Temple était décrit comme l’Esplanade des Mosquées, et le Mur des Lamentations comme le mur de Al Buraq, la jument ailée de Mahomet. La France s’était abstenue, à notre stupéfaction. Que dire aujourd’hui quand elle avalise le mensonge ? On ne peut que s’indigner, comme l’a fait Francis Kalifat, Président du Crif.

Les résolutions de l’Assemblée Générale de l’ONU n’ont aucune force exécutive. Elles n’ont pas non plus de force morale, car elles ne représentent que l’addition des intérêts conjoncturels de chacun des votants. Si les pays européens avaient le souci des Droits de l’Homme, ils auraient  présenté une résolution contre la Syrie, la Chine, la Corée du Nord, le Vénézuéla, l’Iran,  ou  d’autres pays. Ils auraient échoué, car les violateurs se tiennent par la main. Mais ils n’ont même pas essayé. En  2021 l’Assemblée Générale a voté 20 résolutions, dont 14 blâment Israël. Les Secrétaires Généraux de l’ONU depuis Kofi Annan ont regretté cette obsession. Sans aucun résultat..

Ce pilonnage  est tellement systématique qu’aucun changement dans la politique israélienne ne pourrait  le modifier, sauf si Israël prenait des initiatives suicidaires. Mais il ne s’agit pas seulement de diaboliser Israël. La terminologie vise à imposer un narratif absurde et explosif.

Fin septembre 2010, j’avais en tant que Président du Crif, rencontré à Paris Mahmoud Abbas qui cherchait à se présenter en homme de paix. Je lui ai demandé de rectifier une déclaration de son conseiller religieux, le Dr Mahmoud al-Habash, suivant laquelle les Juifs n’avaient aucun lien avec Jérusalem. Naïvement, je pensais qu’il me répondrait que ces paroles avaient été mal interprétées.

Pas du tout.

Au lieu de répondre, il s’est lancé dans la critique de l’occupation israélienne.

J’ai compris alors que le négationniste de la Shoah qu’il avait été dans sa jeunesse se doublait d’un négationniste du Temple de Jérusalem.

Il n’était pas le premier. Le roi Fayçal déclarait en 1973 que les Juifs n’avaient aucune connexion avec Jérusalem et Arafat a dit à Bill Clinton  que le Temple des Juifs avait été construit à Naplouse.

En 2015, le mufti de Jérusalem, Muhammad Ahmad Hussein, déclarait à la télévision israélienne

que ce qu’il y avait toujours eu à Jérusalem, c’était une mosquée, construite par Adam lui-même.

Plus le mensonge est gros, plus il passe, avait dit Goebbels, qui s’y connaissait.

L’effacement terminologique du Mont du Temple n’est pas une inoffensive querelle linguistique. C’est la substitution de l’histoire par un mythe absent de la tradition musulmane classique: le calife Abd-el Malik a fait construire le Dôme du Rocher à cet endroit-là pour diriger vers l’Islam le prestige attaché au Temple des Juifs, mais pas pour nier l’existence de celui-ci.

Promouvoir ce mythe imbécile en l’accompagnant d’une litanie en faveur de la liberté religieuse est une tartuferie minable.

Pourquoi la France s’est-elle prêtée à cette mascarade? Je n’en sais rien. Les Américains disent « to throw a friend under the bus » jeter un ami sous l’autobus, pour y trouver un avantage. Je ne vois pas ce que la France y a gagné. Je vois ce que la vérité et l’honneur y ont perdu.

 

Richard Prasquier

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