Yonathan Arfi

Président du Crif, un militant juif et citoyen

Discours du président du Crif à l’occasion du dernier rassemblement des Mères de l’Espoir

20 Octobre 2025 | 317 vue(s)
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France

Francis Kalifat, the Crif President gave a speech at the annual Crif's dinner 2017. 

Né à Tunis en 1920, Albert Memmi, s’il a été considéré, à travers certains de ses romans, comme le chantre du judaïsme tunisien, demeure surtout, le théoricien du colonialisme

C’est l’histoire d’un mariage mixte raté. Un mariage entre une Juive et un Musulman, Julie et Sam. 

"Le terrorisme et l'antisémitisme ont marqué cette année passée"

Je me suis exprimé sur les enjeux de l'élection présidentielle pour la communauté juive française.

Portrait de Stéphanie Dassa
Hommage à Claude Hampel
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14 Novembre 2016
Catégorie : France

« Il y eut un soir et il y eut un matin » Genèse1 : 5

Comme chaque année, l'association ASI/Keren Or que je préside, distribue des lunettes de vue en Israël aux plus démunis. Cette année l'opération s'est déroulée dans la ville de LOD.

En 2005, le fait religieux envahissait peu à peu et dans la confrontation, les cours de récréation. L’agitation religieuse commençait à provoquer des dégâts dont nous payons le prix lourd aujourd’hui.

FOR JERUSALEM NO VOICE MUST MISS
FOR JERUSALEM NONE OF US CAN REMAIN SILENT

POUR JERUSALEM PAS UNE VOIX NE DOIT MANQUER
POUR JERUSALEM AUCUN D’ENTRE NOUS NE PEUT SE TAIRE
 

 

Cette période de fêtes juives en France, rime aujourd'hui avec contrôles de sécurtié et détecteurs de métaux

Une stèle en mémoire des victimes de la Shoah qui n’ont pas de sépulture, "ni ici, ni ailleurs", a été inaugurée dans le cimetière parisien de Bagneux.
Une cérémonie solennelle - et sous haute sécurité - qui, à Bagneux, dix ans après la mort d’Ilan Halimi, séquestré et torturé dans la cité de la Pierre-Plate parce qu’il était juif, était d’autant plus symbolique.

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Actualité

Depuis plusieurs années, le cinéma international ne cesse de plébisciter les cinéastes iraniens. Asghar Farhadi en est l’exemple même. Cependant, certains réalisateurs n’ont pas la chance d’être autant ovationnés.

Pour leur cinéma engagé, frontal et dénonciateur du pouvoir politique et du régime iranien, grand nombre de réalisateurs iraniens ont été, pour les plus chanceux, contraint à l’exil, tandis que d’autres en détention, subissent le triste sort réservé aux prisonniers iraniens.

Dimanche 13 janvier 2019, le Crif a organisé un voyage de mémoire à Auschwitz-Birkenau. Ensemble, au cours de cette journée, nous avons honoré le devoir de mémoire qui nous incombe et sommes devenus les témoins des témoins.

L'historien Laurent Joly publie un nouvel éclairage sur la collaboration de la France occupée à la déportation des juifs. Une œuvre magistrale.

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Crédits photo : ©Leah Marciano

 

Alors que depuis plus de deux ans, les Mères de l’Espoir se rassemblent chaque vendredi pour appeler à la libération des otages, un dernier rassemblement a eu lieu vendredi 17 octobre 2025 pour saluer la libération des otages, rendre hommage aux victimes du 7 octobre 2023 et soutenir les familles qui attendent encore le retour de leurs proches décédés afin de pouvoir entamer leur deuil. À cette occasion, le président du Crif a prononcé un discours.

Crédits photo : ©Leah Marciano

 

Mesdames et Messieurs,

Chers amis,

 

Il y a les promesses que l’on tient et celles que l’on oublie. Depuis deux ans, vous tous, avez tenu votre promesse ! Depuis deux ans, nous avons transformé, avec nos mots et à notre manière, la place du Trocadéro en petite place des otages.

100 fois, nous nous sommes réunis ici pour appeler à la libération des otages. 100 fois, nous avons bravé le froid, le vent, le soleil ou la pluie pour crier notre solidarité à ceux que la marche du monde voulait oublier. 100 fois, nous avons espéré que cela serait la dernière. Mais 100 fois, nous nous sommes retrouvés, avec ténacité et abnégation. Comme si lâcher la mobilisation ici, c’était les condamner là-bas. Comme si abandonner ici, c’était faire gagner le Hamas là-bas.

Aujourd’hui notre émotion est empreinte de soulagement et de gravité. Car oui, nous célébrons la libération des otages, rendus lundi à leurs familles et à leur liberté. Nous partageons la joie de leurs proches, la liesse de tout un peuple qui, depuis le 7-Octobre, retenait son souffle.

Mais cette joie ne saurait être complète. Dix-neuf familles attendent toujours les dépouilles de leurs proches. J’invite chacun à prendre la mesure de la détresse de cette attente : refuser à ces victimes la dignité d’être rendues à leurs familles, c’est les assassiner une seconde fois.

À ces familles, à ces parents dont le cœur ne connaît ni repos ni trêve, nous exprimons notre infinie solidarité. Et si nous ne serons plus ici tous les vendredis midi, nous continuerons à leur dire, autrement mais avec la même force, avec la même détermination, que leur combat est notre combat.

La fin de la guerre ne marque pas la fin du deuil. Pour beaucoup de familles, elle en marque au contraire, le début. Nous ne pourrons jamais effacer les blessures du 7-Octobre. Mais nous pouvons, et nous devons, faire vivre la mémoire de ceux qui sont tombés.

Nous n’oublierons jamais la responsabilité du Hamas, d’avoir précipité il y a deux ans la région dans la guerre, en sacrifiant tant et tant de civils, israéliens comme palestiniens. Nous n’oublierons jamais, la responsabilité en France, des petits télégraphistes du Hamas, sur les réseaux sociaux comme à l’Assemblée nationale, qui ont commencé en disant que le Hamas était une organisation de résistance et qui termine en disant qu’il ne doit pas être vraiment désarmé.

 

***

 

Chers amis, aujourd’hui, comme hier, comme toujours, le peuple juif se tient debout. Mais il sait, hélas, que l’antisémitisme persiste, ici même, sur notre sol, dans nos écoles, dans nos rues, sur les réseaux.

Il se nourrit des mensonges, des complaisances, des silences. Il se cache derrière des mots nouveaux, mais il n’a pas changé de visage. Face à cela, notre responsabilité est claire : ne jamais céder à la peur, ne jamais renoncer à nos valeurs, ne jamais laisser douter de la vérité.

Aujourd’hui, nous faisons ici une nouvelle promesse : celle de continuer le combat contre la haine des Juifs. Que l’antisémitisme soit antisioniste, complotiste, islamiste ou je ne sais de quelle catégorie, il nous trouvera toujours sur son chemin.

Le 7-Octobre a ouvert dans les cœurs et les consciences de tous les Juifs et chez tous ceux attachés à la démocratie une faille intime. Un sentiment de vulnérabilité que l’on pensait réserver aux épisodes du passé. Mais le 7-Octobre a aussi allumé une flamme d’engagement qui a résisté à toutes les épreuves : merci du fond du cœur à chacun de vous, merci aux institutions, aux associations, aux collectifs qui n’ont jamais rompu cette chaîne.

Merci aussi à tous les compagnons de route des Français juifs qui sont venus dire chaque semaine la communauté de destin qui unit au fond, Juifs et non Juifs, dès que les valeurs d’humanité sont en jeu.

 

***

 

Aujourd’hui, nous pensons aux otages libérés et à ceux qui sont tombés. Nous pensons à Israël meurtri, mais debout. Et nous pensons à la France, qui ne sera fidèle à elle-même que si elle sait protéger tous ses enfants, sans distinction, et combattre sans lâcheté le poison de la haine.

Que cette cérémonie soit, une fois de plus, un moment de recueillement, de courage et d’espérance.

Être juif, c’est être fidèle à une promesse : celle de continuer à choisir la vie.

Parce que la vie, toujours, finit par l’emporter.

Am Israël Hai – Longue vie à Israël et au peuple juif.

Longue vie aux Juifs dans la République.

 

Yonathan Arfi, président du Crif