Richard Prasquier

Ancien Président du CRIF

Le billet de Richard Prasquier - De Ozar Hatorah à la Cour internationale de Justice

18 Janvier 2024 | 219 vue(s)
Catégorie(s) :
Actualité

Nouvelle erreur de casting - Au lendemain de l'émission Dialogues Citoyens, retour sur Marwen Belkaid, un invité pas comme les autres.

Seuls, nous ne pouvons rien. Tous unis nous pouvons tout.

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Réaction à la célébration du 20ème anniversaire de la mort de François Mitterand

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A quelques jour de notre Convention Nationale j'ai répondu aux questions de Sara Mesnel pour L'Arche 

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Comment les réseaux sociaux sont passés de l'effroi à la solidarité sans précédent avec les telavivim

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Les femmes, Daech et le Djihad
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19 Novembre 2015
Catégorie : Actualité

« Une femme retranchée dans l’appartement, qui a activé son gilet explosif au début de l’assaut, est morte »

Vendredi soir en l'espace de moins d'une heure, la France a connu le plus grave attentat jamais perpétré sur son territoire. En l’espace d’une trentaine de minutes, des terroristes ont attaqué la capitale à 7 endroits avec une minutie et une détermination macabres. 129 morts, 350 blessés dont 100 dans un état très grave. Les chiffres donnent le tournis. Moins de 48 heures après cette nuit d’horreur, n’en déplaise à certains, il est juste le temps de pleurer.

Des visages sur nos morts
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14 Novembre 2015
Catégorie : Actualité

Les réseaux sociaux se sont mobilisés pour retrouver les personnes portées disparues, ceux dont nous n’avions pas de nouvelles. Les Amis, les familles, les anonymes partagent descriptions, photos et espoir.

Portrait de Virginie Guedj-Bellaïche
#JeNaiPasPeur
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14 Octobre 2015
Catégorie : Actualité

8H30. Au moment où les employés de la mairie qui font la circulation rangent leurs gilets jaunes, dans les classes, les écoliers ouvrent livres et cahiers. Alors que les hommes sortent de l’office du matin, croisant ceux qui distribuent l’édition du jour du quotidien Israël Hayom, les lycéens patientent à l’arrêt de bus, smartphone en main. Si le rideau de fer des boutiques est encore fermé pour une demi-heure, le cafetier lui prépare déjà son 17e café afour. Voilà à quoi ressemble la vie matinale à Raanana, petite ville près de Tel-Aviv. Et puis hier, mardi, tout a basculé.

Je suis Israélien, je suis Charlie
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13 Octobre 2015
Catégorie : Actualité

Il est temps d'affirmer haut et fort que les islamistes veulent tuer des juifs !

Réaction suite à la nomination de l'Arabie Saoudite au Conseil des Droits de L'Homme.

Pages

Opinion

En 2017, Roger Pinto, sa femme et son fils ont été séquestrés, violentés et détroussés à leur domicile de Livry-Gargan (Seine-Saint-Denis), "une agression antisémite" condamnée par le Crif et le ministre de l'Intérieur. Une première ?

Thierry Noël-Guitelman est un journaliste, membre de l'association Hébraïca à Toulouse. Il a engagé, en 2004, des recherches familiales sur l'étoile jaune, sa tante Ida Seurat-Guitelman, ayant obtenu une exemption.

Portrait de Gil Taïeb
Nous sommes debout
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03 Avril 2017
Catégorie : France, Actualité, Opinion

Samedi 1er avril place du Châtelet se sont réunies une centaine de membres du Collectif Boycott Israël

On ne le dira jamais assez : la parution d’ouvrages de poésie, en général et dans le domaine juif en particulier est devenue assez rare pour qu’on ne salue pas avec plaisir la sortie d’un nouveau recueil. Dans ce nouveau livre, la peintre et poétesse Sarah Mostrel nous offre un ensemble de textes inspirés de la Bible et des textes fondamentaux du judaïsme.

Remi Huppert est un spécialiste des Juifs de Chine. On lui doit notamment Destin d’un Juif de Chine (1). Dans son nouveau roman, le judaïsme est toujours présent.

"Le terrorisme et l'antisémitisme ont marqué cette année passée"

Je me suis exprimé sur les enjeux de l'élection présidentielle pour la communauté juive française.

Portrait de Stéphanie Dassa
Documentaire Sauver Auschwitz
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23 Janvier 2017
Catégorie : Opinion

"Sauver Auschwitz ?" un documentaire diffusé le 24 janvier à 22h40 sur Arte 

Le boycott des produits israéliens (nous) glace le sang.

Le racisme qui frappe la communauté asiatique est insupportable.
 

Pages

Faisant un bref séjour en Israël pour des raisons familiales, j’ai regretté de ne pas avoir pu participer à l’enterrement de Samuel Sandler à Jérusalem. Il a rejoint son fils Jonathan et ses petits-fils Arié, 6 ans et Gabriel, 3 ans assassinés, avec la petite Myriam Monsonego, le 19 mars 2012 dans l’école Ozar Hatorah de Toulouse, par un homme dont il refusait de prononcer le nom. J’étais Président du Crif à cette époque et depuis lors j’ai déjeuné régulièrement avec Samuel Sandler, un homme d’une droiture, d’une humanité, d’une gentillesse comme il n’y en a plus guère. Un homme qui poursuivait ses engagements de vie dans la cité et dans le judaïsme, mais dont le ressort avait été irrémédiablement brisé. Que sa mémoire soit bénie…

Cette semaine marquait aussi l’anniversaire du massacre de l’Hyper Cacher le 9 janvier 2015, le second assassinat collectif de Juifs, après celui de Toulouse, par un ressortissant français, et celui des 100 jours après le 7 octobre. 

C’était aussi la semaine où Israël se défendait devant la Cour Internationale de Justice à la Haye d’une accusation de génocide et je ne peux m’empêcher de tresser des fils entre ces événements.

Je me revois à l’Élysée le 19 mars 2012, appelé en urgence par la Présidence de la République dès que les assassinats d’enfants juifs à l’école Ozar Hatorah de Toulouse furent connus. Trois soldats aux noms arabes, Imad ibn Ziaten, Mohamed Legouad et Abel Chennouf (ce dernier était catholique) avaient été assassinés les jours précédents ; un quatrième soldat, Loïc Liber, d’origine antillaise, devint tétraplégique. Le Président du Conseil français du culte musulman (CFCM) avait été invité lui aussi à l’Élysée car les assassinats de soldats avaient fait évoquer dans la presse une attaque contre les musulmans. Il a déclaré qu’un musulman ne pouvait pas être responsable des assassinats d’enfants, comme certains commençaient à le suspecter, car, avait-il dit, « l’Islam est une religion de paix ». Quelques heures plus tard le doute était levé. L’assassinat était le fait d’un islamiste. À supposer qu’il ait su la religion des soldats, Mohammed Merah les considérait comme des apostats, des « koufar », puisqu’ils travaillaient pour la France.

Comme lors de la rue Copernic, 32 ans auparavant, les crimes avaient donc d’abord été attribués à des néo-nazis. La DCRI a privilégié cette piste malgré son dossier sur l’islamisme à Toulouse et sur Mohamed Merah en particulier, ancien délinquant radicalisé, touriste en Afghanistan puis au Pakistan et acrobate sur deux roues, ce qu’était à l’évidence l’homme que la presse appelait le tueur au scooter. Plus tard, la DCRI soutiendra contre vents et marées l’hypothèse du loup solitaire ne voulant pas incriminer une filière islamiste terroriste en France. Et pourtant elle savait que Merah et sa famille étaient liés à un inquiétant gourou, Olivier Corel, alias Abdelilah Al Dandachi, l’émir blanc d’Artigat, qui avait fui la Syrie baathiste et avait obtenu sans difficulté la nationalité française. Olivier Corel deviendrait le père spirituel des Frères Clain et de Sabri Essid, demi-frère de Merah, plus tard militants célèbres et ultra-violents de Daech.

Les Frères Musulmans, dont Corel faisait partie, et dont le Hamas est un fleuron, étaient choyés en France à cette époque. Leur ténor européen Tariq Ramadan était une vedette des médias, le mot d’ordre était le « vivre-ensemble », la crainte d’être qualifié d’Islamophobe se généralisait, et je fus sévèrement critiqué par le syndicat de journalistes de TF1 pour y avoir dit que la haine envers Israël était devenue la haine contre les Juifs. Le déni faisait des ravages depuis des années, le livre sur les Territoires perdus de la République avait été ignoré, le rapport Obin mis au placard. Gilles Kepel révèle d’une plume acérée dans ses récents mémoires (Prophète en son pays, Éditions de L’Observatoire, 2023) la naïveté et l’ignorance des pseudo-spécialistes de l’Islam et de ces hommes politiques qui crurent que les Frères Musulmans seraient des alliés et des paravents contre Al-Qaïda. 

Pendant qu’il était assiégé par le Raid, Merah avait déclaré à une journaliste qu’il avait tué des enfants juifs pour venger les enfants de Gaza. C’était une allusion à l’affaire Al-Durah, l’un des faux les plus nocifs concoctés par le Hamas. Plus tard, certains essaieront de faire passer Merah pour une victime de la société et un protestataire contre la barbarie israélienne ; d’autres insinueront qu’il avait été manipulé par la police pour qu’on mette ses crimes sur le dos de l’Islam. Ces aberrations eurent un succès limité car la population n’était pas mithridatisée contre des crimes aussi affreux et le complotisme et les réseaux sociaux n’avaient pas le poids qu’ils ont aujourd’hui. Mais chez beaucoup de jeunes des quartiers dits difficiles, Mohamed Merah devint un héros, comme Ben Laden l’avait été, comme on préférait ne pas le voir, et comme le Hamas l’est aujourd’hui.

Il avait filmé ses exploits avec une caméra GoPro. Les experts parlèrent alors d’une personnalité narcissique. Ils n’avaient pas compris ce qu’est l’exaltation religieuse islamiste. Filmer les assassinats avait une valeur pédagogique, que Daech plus tard sut exploiter. Les assassins du 7 octobre ont poussé ce filmage aux limites de l’horreur, avec jouissance, fierté et dans la certitude d’être dans le bien. 

100 jours déjà après le 7 octobre, ce jour de Simhat Torah qui aurait dû être d’autant plus joyeux qu’il tombait un Shabbat (comme le jour de l’attentat de Copernic) et qui restera gravé à jamais dans la mémoire juive. Il y aurait aujourd’hui 132 otages aux mains du Hamas. Combien sont morts, combien sont en train de mourir ? On ne peut même pas imaginer le calvaire de leurs proches. L’exigence de leur retour « maintenant », a été criée par des dizaines de milliers d’Israéliens rassemblés à Tel Aviv sur le lieu emblématique de la Place des Otages. Mais peut-on tout subordonner au retour de ceux que le Hamas accepterait de relâcher en prétendant que les frappes israéliennes ont tué les autres alors que cela acterait le succès du terrorisme et la promesse de récidives ? 

Il y a là pour les décideurs un dilemme insoutenable. Chaque israélien tué est pour Israël un monde qui disparait, chaque civil palestinien mort est un cadeau pour le Hamas qui conforte son discours victimaire. Son jeu pervers est clair et pourtant il en est qui continuent d’appeler au cessez-le-feu et à la paix comme si ces mots avaient un sens pour une organisation qui ne s’est jamais cachée de vouloir éliminer les Juifs de cette terre.

En fait ne sont aveuglés que ceux qui ne veulent pas voir ce qui n’est même pas caché : pour un islamiste, tous les crimes s’appellent des exploits s’ils sont effectués au nom de la gloire divine dont ils se prétendent dépositaires…

Mais pour parfaire le syllogisme du Hamas victime essayant seulement de se défendre, il faut que le crime d’Israël soit immense, qu’il efface toute mémoire de Juifs victimes dans le passé d’un autre ennemi inhumain. Il faut qu’Israël soit le vrai nazi. Il faut que le combat qu’il mène soit appelé génocide.

L’Afrique du Sud, hôte de la Conférence de Durban de septembre 2001 et de longue date compagne de route du Hamas, a été chargée de ce travail immonde.

Je ne m’étendrai pas sur cette accusation, car je ne vois rien à ajouter à l’admirable texte de Manuel Valls.

Une triste coïncidence, cependant : Samuel Sandler s’est éteint le vendredi 12 janvier 2024, le jour où des juristes expliquaient à la Cour Internationale de Justice de La Haye une évidence, à savoir qu’Israël loin d’effectuer un génocide, avait été victime d’une action terroriste à caractère génocidaire.

Je pense que Samuel Sandler, en voyant l’infamie de l’accusation a pensé qu’on voulait considérer désormais que son fils et ses deux petits-fils étaient les vrais coupables de leur propre assassinat et leur assassin n’était qu’une victime indirecte de la barbarie des Juifs…

Samuel Sandler a quitté un monde à l’envers…

 

Richard Prasquier, Président d’honneur du Crif 

 

 

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