Jean Pierre Allali

Jean-Pierre Allali

Lectures de Jean-Pierre Allali - Les amants du Lutetia, par Emilie Frèche

13 Mai 2025 | 98 vue(s)
Catégorie(s) :
Opinion
Portrait de Stéphanie Dassa
Documentaire Sauver Auschwitz
|
23 Janvier 2017
Catégorie : Opinion

"Sauver Auschwitz ?" un documentaire diffusé le 24 janvier à 22h40 sur Arte 

Le boycott des produits israéliens (nous) glace le sang.

Le racisme qui frappe la communauté asiatique est insupportable.
 

Vouloir profiter de l'actuelle polémique pour assimiler les arrêtés anti-burkini à la Saint-Barthélemy et à la Shoah, c'est tomber dans l'indigne et le nauséabond 

A l'occasion de l'assemblée générale du Crif réunie le 29 mai 2016, j'ai prononcé mon discours de candidature.

Depuis des années, l’historien Marc Knobel a de salutaires obsessions et une puissante détermination. L’une de ses salutaires obsessions, sur laquelle il a beaucoup travaillé et mené de profondes recherches, est cette diffusion sans frontières, sans retenues et sans toujours grandes oppositions, des haines multi-formes qui s’entretiennent.

Pour comprendre cet accord entre l’Iran et les grandes puissances sous la direction stratégique des USA, il faut essayer de comprendre la nouvelle politique internationale de l’administration américaine

Eté 2014. Pendant 1 mois et 18 jours, Israël a vécu au rythme des alertes et d’une guerre qui ne dit pas son nom. Un an plus tard. Juillet 2015 : Que reste-t-il de ces jours d’angoisse ?

Le 23 juin dernier, l’Union des étudiants juifs de France a célébré son 70e anniversaire à l’Hôtel de Ville de Paris. Magie des réseaux sociaux, j’ai vécu à distance cette soirée avec enthousiasme et frustration. L’occasion pour moi de replonger dans mes années Uejf.

Comme chaque été, de nombreux juifs ont décidé de quitter la France pour s’installer en Israël. On parle de 8000 à 10 000 pour l’ensemble de l’année 2015. J’ai moi-même fait ce choix en 2013  et pourtant j’ai, plus que jamais, envie de parler de ceux qui restent. 

Dov Maimon rejoint les auteurs du Blog du Crif !

Ce dernier détaille ici les multiples racines de l’antisémitisme, qui a explosé en France à partir de l’année 2000 et la première « intifada ». Et qui s’est fortement aggravé tout au long de l’année dernière. Marc Knobel évoque notamment l’origine idéologique – soulignée et étudiée par le philosophe et chercheur Pierre-André Tagguief – d’un antisémitisme qui découle d’un antisionisme extrême, lui-même alimenté depuis longtemps par les tenants de l’islamisme radical. Extrême gauche et extrême droite française en passant par « Dieudonné and Co » sont aussi, historiquement et actuellement, parmi les premiers diffuseurs de la haine antisémite en France. Description et analyse en huit points.

Partout en France, des crayons, des stylos et des feutres ont été brandis, les seules armes du courage et de la liberté contre d'autres armes qui tuent, qui souillent, qui meurtrissent à tout jamais.

Pages

Les amants du Lutetia, par Emilie Frèche (*)

 

La question centrale soulevée par cet ouvrage excellemment écrit est celle du droit à choisir librement sa façon de quitter ce monde. Un plaidoyer pour le suicide assisté, en somme. L’actualité nous fournit de nombreux exemples. Ainsi, en 2013, un couple d’octogénaires, Georgette et Bernard Cazes, s’est donné la mort à l’hôtel Lutetia. Autre cas que rapporte l’auteure, celui d’André Gorz et de son épouse Dorine, qui se sont suicidés ensemble le samedi  22 septembre 2007 dans leur maison de Vosnon, dans l’Aube. La particularité des amants du Lutetia, c’est qu’ils étaient tous les deux, des enfants rescapés de la Shoah. Lui, Ezra Kerr, était le fils de Rebecca et David Kerr, natifs de Lodz, en Pologne. Il avait un frère, Isaac et une sœur, Jacqueline. Elle, Maud Rozenberg, était la fille d’Esther et Benjamin Rozenberg, des Juifs polonais, eux aussi. Elle avait une sœur, Mathilde. Tous sont morts en déportation comme en témoignent leurs noms inscrits dans le Mémorial de la Shoah. Ils avaient été arrêtés le 14 novembre 1942 après une dénonciation. Seuls Ezra et Maud avaient échappé à la tragédie car ils étaient sortis faire un tour en ville au même moment. Recueillis par l’Oeuvre de secours aux enfants (OSE), Ezra et Maud deviendront mari et femme pour le meilleur et pour le pire. Le meilleur : Ils connaîtront le succès et la fortune avec la création d’une agence de publicité, MEK (pour Maud et Ezra Kerr), habiteront les beaux quartiers parisiens, avenue Georges Mandel et s’offriront le luxe d’une somptueuse résidence secondaire, construite par un architecte de renom, « Les Bulles » à Ramatuelle. Le pire : coureur et séducteur invétéré, Ezra collectionnera les jeunes maîtresses que son épouse, stoïque, accueillera sous leur toit.

Ezra et Maud ont respectivement 88 et 86 ans quand ils décident de mettre fin à leurs jours dans une chambre luxueuse de l’Hôtel Lutetia, celui-là même où, à la fin de la Guerre, les familles juives venaient récupérer, quand cela était possible, leurs proches rescapés de la Shoah. On les retrouvera, un sac de congélation sur le visage, le matin du 1er septembre 2018. Le couple, très éloigné du judaïsme et qui poussait la provocation jusqu’à s’offrir un grand gueuleton le jour du jeûne de Kippour, sera incinéré. Leurs cendres seront plus tard dispersées dans leur propriété du Sud de la France. La narratrice, leur fille, Éléonore, raconte par le menu, la vie de cette famille originale. Elle-même, architecte de profession, a épousé Vincent Epstein, un créateur de bandes dessinées dont elle a divorcé mais qui reste son ami et confident. Le couple a eu un enfant, Simon, qui passe une partie de son temps en Chine, à Shanghai. La succession des Kerr est un véritable casse-tête pour la famille et pour la narratrice qui aura besoin de son confier à un psychanalyste, le docteur Weber, pour retrouver un peu d’équilibre et retenter une chance de nouvelle vie avec un amateur d’art, Joachim. Sympathique mais aussi un peu déprimant par certains côtés. À découvrir.

 

Jean-Pierre Allali

 

(*) Éditions Albin Michel, 2023, 380 pages, 21,90 €.

 

- Les opinions exprimées dans les billets de blog n'engagent que leurs auteurs -