Jean Pierre Allali

Jean-Pierre Allali

Lectures de Jean-Pierre Allali – Libre, Par Sylvia Beretvas

22 Avril 2025 | 104 vue(s)
Catégorie(s) :
Opinion
Portrait de Stéphanie Dassa
Documentaire Sauver Auschwitz
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23 Janvier 2017
Catégorie : Opinion

"Sauver Auschwitz ?" un documentaire diffusé le 24 janvier à 22h40 sur Arte 

Le boycott des produits israéliens (nous) glace le sang.

Le racisme qui frappe la communauté asiatique est insupportable.
 

Vouloir profiter de l'actuelle polémique pour assimiler les arrêtés anti-burkini à la Saint-Barthélemy et à la Shoah, c'est tomber dans l'indigne et le nauséabond 

A l'occasion de l'assemblée générale du Crif réunie le 29 mai 2016, j'ai prononcé mon discours de candidature.

Depuis des années, l’historien Marc Knobel a de salutaires obsessions et une puissante détermination. L’une de ses salutaires obsessions, sur laquelle il a beaucoup travaillé et mené de profondes recherches, est cette diffusion sans frontières, sans retenues et sans toujours grandes oppositions, des haines multi-formes qui s’entretiennent.

Pour comprendre cet accord entre l’Iran et les grandes puissances sous la direction stratégique des USA, il faut essayer de comprendre la nouvelle politique internationale de l’administration américaine

Eté 2014. Pendant 1 mois et 18 jours, Israël a vécu au rythme des alertes et d’une guerre qui ne dit pas son nom. Un an plus tard. Juillet 2015 : Que reste-t-il de ces jours d’angoisse ?

Le 23 juin dernier, l’Union des étudiants juifs de France a célébré son 70e anniversaire à l’Hôtel de Ville de Paris. Magie des réseaux sociaux, j’ai vécu à distance cette soirée avec enthousiasme et frustration. L’occasion pour moi de replonger dans mes années Uejf.

Comme chaque été, de nombreux juifs ont décidé de quitter la France pour s’installer en Israël. On parle de 8000 à 10 000 pour l’ensemble de l’année 2015. J’ai moi-même fait ce choix en 2013  et pourtant j’ai, plus que jamais, envie de parler de ceux qui restent. 

Dov Maimon rejoint les auteurs du Blog du Crif !

Ce dernier détaille ici les multiples racines de l’antisémitisme, qui a explosé en France à partir de l’année 2000 et la première « intifada ». Et qui s’est fortement aggravé tout au long de l’année dernière. Marc Knobel évoque notamment l’origine idéologique – soulignée et étudiée par le philosophe et chercheur Pierre-André Tagguief – d’un antisémitisme qui découle d’un antisionisme extrême, lui-même alimenté depuis longtemps par les tenants de l’islamisme radical. Extrême gauche et extrême droite française en passant par « Dieudonné and Co » sont aussi, historiquement et actuellement, parmi les premiers diffuseurs de la haine antisémite en France. Description et analyse en huit points.

Partout en France, des crayons, des stylos et des feutres ont été brandis, les seules armes du courage et de la liberté contre d'autres armes qui tuent, qui souillent, qui meurtrissent à tout jamais.

Pages

Libre – Quand un soldat de la Wehrmacht et son prisonnier juif deviennent frères, par Sylvia Beretvas (*)

 

Parmi les dizaines de milliers de Justes distingués par l’Institut Yad Vashem de Jérusalem, il en est un dont le parcours est particulièrement exceptionnel. Il s’agit du maréchal des logis (Feldwebel), Richard Abel, officier de la Wehrmacht, qui sauva cinq jeunes hommes juifs des griffes de la Gestapo. Nous sommes en Tunisie, en 1942. Le pays est occupé par les Allemands. Luigi Beretvas, italien d’origine hongroise, fils du docteur Léopold Beretvas, décide, avec ses amis Yvan et Claude Enriquez et André et Gilbert B., de quitter Tunis avec l’intention de rejoindre les troupes alliées. Direction Depienne, à quarante kilomètres de Tunis, où les Enriquez possèdent une ferme. Ils se pensent à l’abri mais, hélas, un Italien, Romano, les dénonce aux Allemands qui ne sont pas loin. Les cinq jeunes gens sont arrêtés et accusés d’espionnage au profit de l’ennemi. Le maréchal des logis, Richard Abel, qui en a la garde, leur confie des tâches ménagères. Il sympathise peu à peu avec Luigi qui parle allemand et l’emmène avec lui pour faire des courses. Le 12 décembre 1942, le destin bascule. La Gestapo se présente et prévient Richard Abel qu’elle prendra livraison des cinq prisonniers juifs le lendemain. Pour Luigi et ses amis, c’est la mort assurée. Et là, coup de théâtre : non seulement Richard Abel va les prévenir, mais il va les aider à fuir et même leur fournir une arme. Luigi et ses amis rejoindront l’armée britannique. Quant à Richard Abel, il connaîtra de nombreuses péripéties avant de s’installer à Birstein, dans la région de Hesse où il gérera une petite auberge avec son ami Schorsh. Né en 1916, Richard Abel est mort en 2011. Il a obtenu la médaille des Justes le 2 janvier 1969. Le docteur Luigi Beretvas a quitté ce monde le 27 décembre 1991.

Fille aînée de Luigi Beretvas, Sylvia Beretvas, née à Saïgon et qui vécut au Cambodge et en Suisse avant de gagner la France où elle fit carrière dans l’enseignement, dépositaire des archives des protagonistes de cette incroyable histoire : courriers, journaux, photographies… retrace la vie des héros ce cette belle aventure. Pour distinguer les divers récits, des graphies différentes sont utilisées. Par-delà la narration de l’auteure, on découvre le journal de Richard, celui d’Emilio, frère aîné de Luigi, les mémoires de Léopold et le récit de Luigi.

Étonnant parcours que celui de la famille Beretvas : L’ancêtre, Illie Steiner, était chef de gare. Il aura plusieurs enfants : Léopold, qui sera médecin, Imré, mort au champ d’honneur en 14-18, Tibor, qui sera droguiste, Hugo, ingénieur, Wilma, qui fit carrière dans une compagnie de navigation et Renée, l’archiviste de la famille. Les Steiner changeront leur patronyme en optant pour un nom à consonnance hongroise. Léopold Beretvas, médecin, et son épouse, Renée, tous deux natifs de Hongrie, avaient fui ce pays et gagné Palerme, en Italie. C’est là que naîtra, en mars 1920, Luigi, héros de ce récit. Une demande d’emploi pour la Palestine n’ayant pas abouti, les Beretvas optent pour la Tunisie. Leurs enfants, Emilio, Luigi et Anna, poursuivront leurs études au lycée italien et Luigi obtiendra son baccalauréat en 1937.

Parmi les souvenirs de Richard Abel, fils d’Hermann et de Charlotte Pfeuffer, qui retrace tous les moments forts de sa vie, celui-ci : tous les samedis, sa grand-mère paternelle se rendait à Francfort-Ouest pour faire la cuisine chez une famille juive respectueuse du shabbat.

Richard Abel sera arrêté et emprisonné au Maroc, aux Ètats-Unis et en Angleterre. Plus tard, il voyagera à travers le monde avant de s’installer en Allemagne où il a fini ses jours. Très intéressant !

Plusieurs illustrations originales agrémentent ce beau témoignage. À découvrir !

 

Jean-Pierre Allali

(*) Éditions L’Harmattan, février 2025, 224 pages, 23 €.

 

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