Editorial du président
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Publié le 9 Mars 2012

Pourim, un éditorial de Richard Prasquier

 

Alors qu’on vient de lire la Megilat Esther, je voudrais que nous pensions à deux familles victimes des disciples contemporains d’Aman.

Richard Prasquier

le Bureau Exécutif de l’Unesco vient d’adopter une résolution sur les événements en Syrie (une première), mais n’a pas jugé utile d’exclure ce pays de son Comité des Droits de l’Homme

 

La première à qui nous voulons dire notre amitié est celle d’Ilan Halimi. Les vidéos qui montrent Fofana en train de plastronner depuis sa cellule sont une blessure supplémentaire pour Ruth Halimi et les siens, et c’est d’ailleurs probablement leur vrai objectif. Les réactions assez résignées des spécialistes du monde pénitentiaire sont accablantes sur les contrôles. C’est cela une peine de sécurité ? Rappelons-nous, il y a peu de temps, les déclarations antisémites faites par Carlos. Bien des témoignages affirment que la prison est aujourd’hui une école d’islamisation. A voir les tenues de Fofana, la morgue avec laquelle il continue de s’exprimer, comment ne pas se poser de questions sur ce qui se passe à l’intérieur de ces prisons dont en général, et nous n’avons pas à en être fiers, nous ne voulons surtout pas entendre parler ?

 

La seconde est la famille Fogel. Rappelez-vous, c’est le 11 mars 2011 que Oudy et Routy Fogel, ainsi que leurs enfants Yoav, 11 ans, Elad, 4 ans, et la petite Hadas, 3 mois, ont été massacrés à Itamar. Nos pensées vont vers leur famille, vers le Rav Ben Ichai, extraordinaire de courage et  de dignité, qui élève les trois enfants survivants de sa fille. Cet assassinat n’avait guère en son temps indigné les compréhensifs professionnels de la chose, et on ne parlera probablement pas beaucoup de cet anniversaire dans la presse. On sait que la mère d’un des assassins s’est félicitée de l’héroïsme de son fils à la télévision palestinienne. Un tiers des Palestiniens avaient dans un sondage l’an dernier approuvé cet assassinat. Comme je veux être optimiste, j’en conclus que les deux tiers le désapprouvaient. Je voudrais en être sûr…

 

Et puis, en cette période où la campagne électorale efface toutes les autres informations, vous n’avez peut-être pas noté que le Bureau exécutif de l’Unesco vient d’adopter une résolution sur les événements en Syrie (une première), mais n’a pas jugé utile d’exclure ce pays de son Comité des Droits de l’Homme. Oui, vous ne rêvez pas, la Syrie fait toujours partie du Comité des Droits de l’Homme de l’Unesco. Elle y a été élue en novembre 2011, à une époque où la répression allait déjà bon train. Il fallait probablement trouver un remplaçant à la Libye de Kadhafi qui avait dans le passé trusté toutes les places d’honneur à l’Unesco. C’est si grotesque que cela se passe de commentaires. Il faut soutenir UN Watch dans son travail incessant de débusquage des hypocrisies de nos instances internationales.