Lu dans la presse
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Publié le 6 Janvier 2021

France - Alain Soral condamné en appel pour une "quenelle"

L’essayiste d’extrême droite avait été relaxé en première instance il y a un an, mais la cour d’appel de Colmar a estimé que son geste était une « injure publique en raison de l’origine, l’ethnie, la nation, la race ou la religion ».

Publié le 6 janvier 2021 dans Le Monde

Il avait été relaxé en première instance, en janvier 2020. Alain Soral a finalement été condamné mercredi 6 janvier 2021 par la cour d’appel de Colmar à 150 jours-amendes pour « injure publique en raison de l’origine, l’ethnie, la nation, la race ou la religion » après la diffusion sur son compte Twitter et son site Egalité et réconciliation d’une photo prise le 5 mai 2019 le montrant réalisant une « quenelle » devant le tribunal de Colmar.

La cour d’appel a en revanche confirmé la relaxe pour « provocation à la haine » prononcée en première instance, fait pour lequel Alain Bonnet, dit « Soral », était également poursuivi.

Il devra verser « 150 jours-amendes d’un montant unitaire de 150 euros », précise la Cour. En cas de défaut total ou partiel de paiement, il sera incarcéré pour une durée correspondant au nombre de jours-amendes impayés.

La « quenelle » (bras tendu vers le bas et main opposée posée sur l’épaule) a été popularisée par l’humoriste polémique Dieudonné, condamné à plusieurs reprises pour des déclarations antisémites, geste qu’il qualifiait d’« antisystème ».

 


Une « signification antisémite »


Pourtant, il est « notoire » que ce geste est « parfois un faux nez de l’antisémitisme », relève la cour, qui a rappelé que M. Soral a été condamné pour l’avoir fait au milieu du Mémorial de la Shoah de Berlin. Elle note que, « dans l’esprit » de M. Soral, elle revêt donc une « signification antisémite ». Dès lors, en diffusant une photo de lui faisant une « quenelle » devant le palais de justice de Colmar, M. Soral entendait « persister et signer dans une provocation antisémite ».

« Nous somme satisfaits » par cette décision, a réagi Me Rodolphe Cahn, l’avocat de la Ligue internationale contre le racisme et l’antisémitisme (Licra), partie civile avec le Consistoire israélite du Haut-Rhin et SOS-Racisme. « L’acte avait pour finalité d’injurier la communauté juive », a-t-il ajouté, interrogé par l’Agence France-presse, saluant « un arrêt bien motivé ».

Alain Soral a été condamné à une vingtaine de reprises, le plus souvent pour des infractions similaires. La cour d’appel de Colmar a d’ailleurs rappelé ces multiples condamnations, relevant que les faits pour lesquels elle l’a condamné mercredi constituaient une « énième injure publique à caractère raciste » témoignant d’« une volonté de persister dans cette voie ».