Lu dans la presse
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Publié le 1 Octobre 2020

France - Enquête ouverte contre Eric Zemmour après ses propos sur les mineurs isolés

Le parquet a ouvert une enquête pour « provocation à la haine raciale » et « injures publiques à caractère raciste » au lendemain de propos du polémiste Eric Zemmour qualifiant les migrants mineurs de « voleurs », « assassins » et « violeurs ».

Publié le 1er octobre 2020 sur le site du Parisien

Le parquet de Paris a ouvert jeudi une enquête pour « provocation à la haine raciale » et « injures publiques à caractère raciste » après les propos du polémiste Eric Zemmour qui a qualifié les mineurs isolés étrangers de « voleurs », « assassins » et « violeurs » sur la chaîne Cnews.


Elisabeth Moreno, ministre déléguée chargée de la Diversité et de l'Égalité des chances, avait annoncé un peu plus tôt avoir demandé à la Délégation interministérielle à la lutte contre le racisme (Dilcrah) de saisir le procureur de la République.

Le polémiste a déclaré mardi sur CNews que « ces jeunes », « ils n'ont rien à faire ici », « ils sont voleurs, ils sont assassins, ils sont violeurs, c'est tout ce qu'ils sont ». « Il faut les renvoyer, il ne faut même pas qu'ils viennent », a-t-il poursuivi, proposant de sortir de la Convention des droits de l'Enfant « qui nous oblige à n'expulser personne».

Sur Twitter, Elisabeth Moreno explique également avoir « échangé » ce jeudi matin avec le président du Conseil supérieur de l'audiovisuel, Roch-Olivier Maistre.

Plainte de SOS Racisme

Les propos d'Eric Zemmour ont déclenché un tollé, y compris au sein du gouvernement, Marlène Schiappa, ministre déléguée à la Citoyenneté, affirmant que « dire que TOUS les enfants migrants sont des assassins n'est ni un fait ni une opinion, c'est un mensonge ».

Mercredi, le président de SOS Racisme, Dominique Sopo, a annoncé, sur Twitter, le dépôt d'une plainte de l'association contre Eric Zemmour et la saisine du CSA.

Ce jeudi matin, la Licra (Ligue internationale contre le racisme et l'antisémitisme) annonce également le dépôt d'une plainte.


La société des rédacteurs de CNews condamnent

«Nous, journalistes de CNews, ne sommes pas Eric Zemmour », a réagi dans un communiqué la Société des rédacteurs de la chaîne. «Nous condamnons avec la plus grande fermeté les propos tenus sur notre antenne », précise-t-elle ajoutant, pour répondre à un mouvement lancé sur les réseaux sociaux, qu'il ne faut pas boycotter la chaîne. «Il dispose de cinq heures d'antenne par semaine, nous les journalistes en assurons 120 ».


Vendredi dernier, l'éditorialiste, habitué des tribunaux, avait été condamné à 10 000 euros d'amende pour injure et provocation à la haine après une violente diatribe sur l'islam et l'immigration en septembre 2019 lors d'un rassemblement politique à Paris.

Sur le plateau, lorsque les propos polémiques ont été prononcés, la présentatrice de CNews Christine Kelly a indiqué à Eric Zemmour qu'elle lui laissait la « responsabilité de ses propos ». Vendredi, en pleine controverse, elle a simplement tweeté : « Combattre sans débattre. Si simple. Si facile. Si triste. »