- English
- Français
Publié le 9 juillet dans Le Figaro
«L’islamisme radical est polymorphe, s’insinuant dans tous les aspects de la vie sociale et tend à imposer une nouvelle norme sociale en se prévalant de la liberté individuelle.» Dans un rapport alarmant présenté jeudi et dont Le Figaro a pu prendre connaissance, la commission d’enquête sur la radicalisation islamiste et les moyens de la combattre pointe «la réalité de la radicalisation islamiste» en France et ses répercussions sur l’organisation de la société.
«On pose un sujet de société: toute la France, sauf l’Ouest, est touchée par un islam radical», prévient la rapporteur, la sénatrice LR Jacqueline Eustache-Brinio (Val-d’Oise). «Aujourd’hui, en France, on assigne à résidence des gens au nom d’une norme religieuse. On ne peut pas l’accepter. C’est maintenant ou jamais qu’il faut réagir», met-elle en garde.
Surtout, «au-delà des lieux de culture, on assiste à la constitution dans certains quartiers d’un écosystème islamiste, souligne Jacqueline Eustache-Brinio, où l’on vit entre soi».
Pour permettre à la République de «faire face» et d’«enrayer la machine de prédication», les parlementaires formulent 44 propositions dans les champs économique, éducatif, social et culturel. Refusant des statistiques ethniques pour la définition d’une politique publique, ils plaident pour une meilleure formation des élus locaux ainsi que des agents des administrations publiques sur la laïcité et l’islam radical. Pour éviter que les islamistes puissent «contrôler une partie de la population française», la commission d’enquête demande aussi le «rétablissement» de la mission interministérielle de vigilance et de lutte contre les dérives sectaires (Miviludes) et la réactivation de la police des cultes, en renforçant en particulier «l’infraction d’atteinte à la liberté de conscience».
Outre l’interdiction sur le territoire des prédicateurs des Frères musulmans, les sénateurs réclament l’obligation, pour les associations à caractère cultuel, de faire la transparence sur leurs ressources, en particulier celles provenant de l’étranger. Toute association souhaitant bénéficier de subventions des collectivités locales devra aussi s’engager à «signer une charte incluant le respect des valeurs de la République».