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Colonisation dont le traitement médiatique ne nous satisfait pas, nous, ultramarins de l’Hexagone, pas plus qu’il ne satisfait les autres hexagonaux [1]. Esclavage dont la valeur de crime contre l’humanité a été reconnue par l’État français et je regrette que l’abolition ne soit pas davantage célébrée à travers le pays et que les célébrations ne mobilisent que peu de non-ultramarins. Reléguant encore cette cette funeste période de l’Histoire de France au rang de gigantesque secret de famille, la privant de sa portée nationale.
Des mails et un concours trivial
Mais cela peut-il justifier que nous nous lancions dans un concours – trivial – du nombre de victimes ? L’horreur de l’esclavage en elle-même n’est-elle pas assez grande pour que certains et certaines d’entre nous s’autorisent à minimiser la Shoah, espérant sans doute ainsi que l’esclavage vienne sur le devant de la scène ?
Je ne le crois pas. Pourtant, j’ai reçu de mes compatriotes des mails faisant écho aux propos d’un humoriste, dont le spectacle a depuis été interdit, et véhiculant des stéréotypes nauséabonds, qui reprennent la notion de race, celle-là même qui a permis de justifier l’esclavage, mais aussi le génocide juif.
Extraits d'un courrier électronique reçu le 7/01/2014 :
"Il est démontré que l’antisémitisme supposé n’est pas du racisme, et que vouloir associer la dérive raciste à toute autre considération, relève d’une banalisation difficilement supportable, pour ceux et celles qui en sont les vraies victimes. […] La communauté noire dont l’Humanité lui est redevable d’un lourd tribut, ne peut opposer que son espoir, qu’un jour les choses basculerons, comme jadis l’Empire romain, et en attendant, elle ne peut que souhaiter la fin de cet amalgame insupportable entre racisme et antisémitisme, ce qui éviterait qu’en étant habités par une haine raciale, certains fabriquent des délits imaginaires dont ils en seraient victime"… Lire la suite.
Note :
1. "Les ultramarins ont de l’audace", rapport d’étude, Opinionway 12/09/2013