Tribune
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Publié le 30 Septembre 2013

En Autriche, le FPO (extrême droite) en embuscade

Par Marc Knobel

 

En Autriche, le gouvernement de grande coalition gauche-droite a remporté de justesse, dimanche 29 septembre 2013, les élections législatives, en dépit de la nette progression de l’extrême droite. En effet, le parti d'extrême droite FPÖ mené par Heinz Christian Strache est arrivé en troisième position avec 21,4% des suffrages, alors que l'autre formation politique d'extrême droite BZÖ (3,6%) n'a pas atteint la barre des 4% pour rester au Parlement. 

En 2013, le FPÖ reste associé à son ex-leader charismatique Jörg Haider, décédé en 2008 dans un accident de voiture à Klagenfurt (dans le sud de l'Autriche). Heinz-Christian Strache, tente de gommer ce souvenir, entretenant une image plus lisse qu’Haider. Mais, Heinz-Christian Strache a été proche des milieux néonazis durant sa jeunesse et la majorité des parlementaires et des cadres de son parti sont issus de la mouvance nationale allemande. Par ailleurs, le fond populiste ne change guère : les diatribes contre les immigrés se sont multipliées et la communauté turque fait régulièrement l'objet de ses attaques. Pour le FPÖ, l'islam serait incompatible avec les valeurs démocratiques de l'Europe. Les élites politiques de Bruxelles sont conspuées, selon Strache, elles sont totalement coupées avec les réalités du peuple. Bref, comme le Front national en France, l’hostilité à l'euro, à l’Europe, à l'immigration et à l'islam reste le socle idéologique du FPÖ.

 

De facto, le SPÖ a toujours catégoriquement rejeté une alliance avec le FPÖ de Heinz Christian Strache et les sociaux-démocrates autrichiens ont raison. On ne saurait faire alliance avec un parti xénophobe et anti-européen, sans perdre son âme.