Tribune
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Publié le 3 Octobre 2012

En mémoire à Kevin et Sofiane

Par Marc Knobel

 

Ce qui se passe ici où là dans quelques ghettos où certaines banlieues dépassent l’entendement. Ces violences répétitives révèlent au moins une chose : le manque, dans notre société, de sens, de civisme, de tranquillité et de sécurité. Ainsi donc, il suffirait d’un regard porté sur quelqu’un, pour que des jeunes se transforment en bêtes sauvages et que de petits « paumés » deviennent des barbares, prêts à s’acharner sur leur proie, prêts à la ou les massacrer ?

 

Nous avons vu à la télévision ces images, cette marche blanche "à la mémoire de Kevin et Sofiane" qui a été organisée mardi 2 octobre au soir dans le quartier de la Villeneuve, dans la banlieue de Grenoble, rassemblant 10.000 personnes, selon la police. Elles se sont massées derrière des portraits des jeunes lynchés par un groupe d'agresseurs et une banderole sur laquelle étaient inscrits les prénoms des deux victimes, "Kevin" et "Sofiane". Les habitants de ce quartier n’en peuvent plus, on les comprend. Qui accepterait de vivre dans cette jungle ? Au milieu ou à côté de jeunes prêts à en découdre, à insulter des enseignants, à jeter des pierres contre des pompiers ou contre des médecins du SAMU ? Qui accepterait de vivre dans de telles conditions ? Lorsqu’il n’y a plus de sens, lorsque les parents ne jouent pas leur rôle, lorsque les enseignants ne peuvent plus colmater les brèches de notre société, lorsque les dealers et les petits trafics remplacent le marché d’antan, lorsque l’on oublie que, sur les frontons de nos mairies, est écrit « Liberté. Égalité. Fraternité » ?

 

Ce mercredi 3 octobre 2012, onze personnes sont en garde à vue dans l'enquête sur la mort de ces deux jeunes, a indiqué le parquet.

 

Alors, nous disons que la justice doit être implacable. Qu’il n’est pas possible de tolérer que la situation se dégrade autant. Qu’il n’est plus acceptable que certaines de nos banlieues deviennent des dépotoirs où la petite criminalité fait loi. Qu’il est temps de rappeler la force de la loi, comme l’a justement indiqué Manuel Valls, le ministre de l’Intérieur.

 

Plus jamais ça !