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La presse s'épanche beaucoup ces derniers temps sur le geste dit de "la quenelle" et ses significations subversives, tantôt antisémites tantôt trivialement vulgaires, popularisées par Dieudonné, Alain Soral et leurs acolytes. Mais bien peu de cas est fait des transactions collusives entre la galaxie Soral et certains membres de mouvements catholiques néo-traditionnalistes ou intégristes et des membres de l'Union des Organisations Islamiques de France (UOIF), à l'instar de Camel Bechikh, président de l'association Fils de France, Albert Ali ou l'imam recteur de Bordeaux, Tareq Oubrou, qui est leur mentor théologique.
Le dispositif d'Alain Soral est élaboré en matière de communication publique. Il s'inscrit dans ce qu'il est convenu d'appeler en sociologie le média-activisme. Il s'efforce habilement d'associer les contraires, de capitaliser sur les récriminations des uns et des autres, en lénifiant pour ce faire les antagonismes réels, aux fins d'apparaître, en dernier lieu, comme le "Réconciliateur" des Français de toutes origines : ethniques, religieuses et sociales. Il sait ainsi user des fragilités identitaires d'une partie de ses concitoyens, notamment musulmans, et de la force de conviction de ses amis de confession musulmane (C. Bechikh et Albert Ali) pour créer de l'adhésion autour d'un discours à la fois inclusiviste et exclusiviste. Comment procède-t-il ? Il use précisément de registres discursifs composites qui intrègrent des éléments de langage profane et scientifique, ainsi qu'une dimension eschatologique et sotériologique opportunément oecuménique, où domine une vision déterministe et manichéenne de l'Histoire, avec, d'un côté, les gentils, et, de l'autre, les méchants… Lire la suite.