Tribune
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Publié le 29 Octobre 2013

Le tournant de la droite hongroise sur l'antisémitisme

Par Joëlle Stolz

 

Longtemps accusé de complaisance envers les dérapages antisémites de l'extrême droite, le gouvernement du premier ministre conservateur hongrois Viktor Orban se distingue désormais par son zèle sur le sujet, et veut encourager un travail de mémoire dans le pays à l'occasion du 70e anniversaire des déportations en Hongrie, au printemps 2014.

La conférence sur l'antisémitisme organisée au Parlement de Budapest, début octobre, avec l'Institut Tom-Lantos -– du nom d'un Américain d'origine hongroise, rescapé des persécutions nazies -– a marqué un tournant, par la fermeté des discours du vice-premier ministre, Tibor Navracsics, et du chef de la diplomatie, Janos Martonyi. L'un et l'autre ont exprimé l'engagement du gouvernement à protéger tous les citoyens « de ceux qui veulent inciter à la haine » raciale, et à renforcer l'enseignement de la Shoah dans les écoles, pour que les horreurs du passé « ne puissent plus jamais se répéter ».

 

« Nous sommes aussi responsables de la Shoah », a déclaré M. Navracsics, rompant avec la thèse commode –- assumée de façon implicite dans le préambule de la Constitution de 2011 –- selon laquelle la déportation de 600 000 juifs et Tziganes hongrois a été le fait des occupants nazis et des fascistes locaux, l'amiral Miklos Horthy, régent de Hongrie et allié de l'Allemagne hitlérienne, ayant stoppé le massacre… Lire la suite.