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Cette tentation du lâcher-prise, cet abandon de l'éthique passe par une phobie du politiquement correct. Nous, antiracistes, passons donc pour des vociférateurs, réducteurs de libertés. Car être de son temps serait de choisir de faire la leçon à ceux qui combattent le racisme, illégitimes héritiers d'une lutte passée sublimée. Démissionnant d'un engagement qui deviendrait rétrograde, des figures d'autorité intellectuelle et politique choisissent la minimisation de la libération de la parole raciste. "Il faut pouvoir tout dire et dire ce qui pose problème".
De cette triste réalité, le Front National est évidemment l'un des responsables. Depuis plusieurs décennies ce parti politique a mobilisé ruses et moyens puissants pour imposer sa vision d'une France attaquée par d'autres trop nombreux, trop dangereux, trop différents; une France qui n'ose dire ce dont elle est victime. Les autres formations politiques, qui ont pu, ou du sans doute, jouer avec cette flamme qui a dérobé le bleu blanc rouge à ceux qui y voient des valeurs universelles, ont sans doute aussi une part de responsabilité... Lire la suite.