Tribune
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Publié le 29 Mai 2013

Moshe Yaalon, ministre de la Défense israélienne écarte la probabilité d'un danger syrien, mais lance un avertissement

Par Hélène Keller-Lind

 

À un mois de la Conférence de paix prévue sur la Syrie, face à une situation des plus fluctuantes et préoccupante et la perspective de voir le Liban entrainé dans le conflit existant en raison d'attaques contre des bastions du Hezbollah, le ministre de la Défense israélien, Moshe Yaalon, ne voit pas actuellement en Assad un danger pour Israël. Mais il lance un avertissement : si des missiles russes S-300 étaient livrés à la Syrie, « Israël saurait quoi faire ». 

L'État hébreu se tient prêt alors que la région connaît de graves turbulences allant crescendo

 

En déplacement à Ramle, au centre d'Israël, le ministre de la Défense Moshe Yaalon, s'est rendu le 28 mai au quartier général du Commandement du Front intérieur de Tsahal. Alors que se déroulent dans le pays des exercices, prévus de longue date, dans le cadre de la « semaine d'urgence » destinée à assurer une meilleure communication entre les divers services concernés et la population en cas d'attaque à l'intérieur même d'Israël. Un élément crucial, compte tenu des menaces de tirs visant des centres urbains. L'État hébreu se tenant « prêt à toute éventualité » alors que la région connaît de graves turbulences http://www.desinfos.com/spip.php?article35954.

 

En effet, outre la guerre civile qui fait rage en Syrie avec ses milliers de morts et de réfugiés, on craint aujourd'hui que le Liban soit entraîné dans le conflit, des bastions du Hezbollah, groupe terroriste chiite libanais, bras armé de l'Iran, ayant été touchés par des tirs d'obus. Vraisemblablement tirés par des rebelles pour tenter de faire cesser les attaques menées contre eux par des hommes armés appartenant à cette milice et qui soutiennent Assad. Alors que certains s'efforcent de vouloir désigner Israël à la vindicte d'Assad, prétendant contre toute vraisemblance qu'il y aurait un complot américano-israélo-qatari pour le faire tomber. La réalité étant qu'Israël se garde bien d'intervenir en Syrie et que les frappes qui lui ont été récemment attribuées visaient des armes qui étaient envoyées au Hezbollah en transitant par le territoire syrien ou, dans un cas, ce qui aurait été un centre d'armement chimique.  http://www.desinfos.com/spip.php?article35954

 

Autre facteur qui complique une situation déjà inextricable, la décision de l'UE d'autoriser ses pays membres à livrer des armes aux rebelles, même si cela ne s'appliquera pas dans l'immédiat. Or, parmi ces rebelles, des groupes jihadistes qui, a pu dire le Premier ministre israélien, haïssent Israël plus encore que ne le fait Assad...http://www.desinfos.com/spip.php?article35995

 

Pour Moshe Yaalon, Assad n'utilisera pas des armes non conventionnelles contre Israël

 

C'est dans ce contexte que  le ministre de la Défense Moshe Yaalon, interrogé sur la probabilité d'un conflit avec Assad et la Syrie, déclarait : « Ce n'est pas l'évaluation qu'en font les services de renseignement. Le régime syrien ne nous traite pas de la même manière qu'il traite ses citoyens. Nous avons une force de dissuasion que n'ont pas ses citoyens. Nous serons préparés et prêts pour tout développement à venir. Selon notre évaluation, nous ne voyons pas quelqu'un qui est sur le point d'essayer de nous défier dans le domaine d'attaques non conventionnelles dans un avenir prévisible ».

 

« Israël saura quoi faire » si des missiles S-300 étaient livrés à la Syrie
 

En réponse à une question qui lui était posée sur le système de missiles S-300, le ministre Yaalon déclarait : «En ce qui concerne les S-300, la question s'est évidemment posée parce que la Russie a l'intention de fournir ce système de missile à  la Syrie. Il est clair que ce projet représente une menace pour nous, même si à ce stade, je ne peux pas dire qu'il y a eu une augmentation dans les livraisons de S-300. Des livraisons n'ont pas eu lieu, je peux en attester, et j'espère qu'il n'y en aura pas. Mais si, par un malheur, ils arrivaient en Syrie, nous saurions quoi faire ».

 

Le S-300 est un missile sol-air à longue portée, une arme redoutable contre les avions. Benyamin Netanyaou n'avait pas réussi à persuader la Russie de ne pas en fournir à la Syrie lors d'un déplacement en Russie et d'une rencontre avec Vladimir Poutine à la mi-mai http://www.desinfos.com/spip.php?article35949 On voit ici qu'Israël suit la situation de très près...