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Ca y est ! Voilà Omar Sy première personnalité préférée des Français à la suite d’un film, Intouchables, qui charrie derrière le rire des clichés d’une banlieue présentée comme malaimée et morose à laquelle ce phénomène cinématographique redonne une place tout sourire et d’énergie ! Le comédien hissé au sommet de ce podium, à forte portée symbolique, n’en revient pas de sa réussite sans anicroche. Il donne il est vrai l’image des valeurs de respect et de modestie avec une bonne humeur explosive, qu’apprécient hautement les Français. Il y côtoie Gad Elmaleh, son dauphin, puis Yannick Noah, Jamel Debbouze ou encore Zinédine Zidane et Nicolas Anelka…
« Omar Sy est l’exemple même du héros consensuel : leader chez les hommes et les femmes, chez les jeunes et les sympathisants de gauche mais aussi deuxième à droite ! (…) Plus qu’un symbole du métissage (le black-blanc-beur des années 1998), Frédéric Dabi directeur général adjoint de l’Ifop avance l’hypothèse que le succès d’Omar Sy valide l’idée d’un modèle républicain, la réussite, l’ascension sociale des enfants de banlieue. » (1)
De quoi faire faire des cauchemars aux obsédés de la victimisation qui, de façon permanente, font le procès d’une France jugée raciste que l’on ne cesse de culpabiliser, du passé colonial mille fois remixé à l’ascenseur social dit « en panne » de notre République. Selon une étude récente de l’Observatoire des inégalités, les enfants d’immigrés d’origine maghrébine réussissent aussi bien que les petits Français d’origine (37%). Un autre camouflet à ceux qui ont pour seules réponses la discrimination positive et les séparations multiculturelles, le communautarisme, rien que de l’archaïsme. Le modèle républicain tient bon face à la volonté de renvoyer chacun à sa différence pour seule référence, selon sa religion, son origine ou sa couleur.
Effectivement, ce Top 50 des personnalités préférées des Français est bien à l’image d’une République laïque et sociale, qui fait prévaloir l’égalité d’avoir tous les mêmes droits et l’intérêt général sur les différences, qui par là-même favorise le mélange, en reflet de ce creuset français qui a intégré des générations de migrants. Il n’est nullement question ici le nier les différences mais de leur réserver une place qui ne vienne pas mettre en péril le sens du bien commun, l’idée de faire peuple pour pouvoir exercer ensemble la responsabilité du destin commun, garant de tous les droits.
D’Omar Sy, et ce qu’il représente de positif pour tout un peuple, à Nolwenn Leroy qui se classe 24e, grâce au succès de ses albums pop-folk-celtes qui lui ont conféré cette part d’authenticité et d’originalité qu’apprécient les Français, il y a de la diversité telle que la France l’aime, lorsque qu’elle rassemble et sert par delà tous les préjugés, à ne faire qu’un ! Tout cela a comme un petit air de France républicaine…
1- Le JJD. 30 décembre 2012.
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Guylain Chevrier est docteur en histoire, enseignant, formateur et consultant. Il est membre du groupe de réflexion sur la laïcité auprès du Haut conseil à l’intégration.