Tribune
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Publié le 25 Février 2014

Syrie : l’atroce indifférence

Tribune anonyme publiée dans le Monde le 24 février 2014

 

Imaginons qu’un camp de réfugiés palestiniens, installé depuis plus d’un demi-siècle dans une capitale arabe, soit soumis par le gouvernement de ce pays à un siège impitoyable avec un seul objectif : affamer les malheureux réfugiés. Imaginons que ce même gouvernement soit accusé par l’ONU – dans un rapport dûment estampillé « Nations unies » – d’emprisonner des enfants de 11 ans, de les faire violer et torturer devant des membres de leurs familles, cela afin de terroriser une partie de sa population. Imaginons que ledit gouvernement fasse en ce moment assiéger plusieurs centaines de milliers de ses ressortissants, tous civils, sur son propre territoire, avec, cette fois, pour objectif de les empêcher de bouger. Et d’en faire ainsi les cibles de bombardements aériens quotidiens au moyen de bidons chargés d’explosifs qui vont, à l’impact, larguer à l’horizontale des milliers de clous et de pièces d’acier. Imaginons que, grâce à cette technique, ce gouvernement arrive à tuer, en ce moment même, entre 80 et 200 personnes par jour.

Il n’y a rien d’imaginaire dans la liste des crimes de guerre évoqués ci-dessus. Elle est une réalité bien « réelle », décrite en pages intérieures des journaux, jour après jour, à la rubrique « Syrie ». Elle est imputée, sans contestation aucune, au régime de Bachar Al-Assad.

 

Le rapport de l’ONU sur les enfants date du lundi 3 février. Onze mille Syriens de moins de 16 ans ont été tués depuis le début de la guerre civile. Ces derniers mois, il ne se passe pas de semaine sans que l’ONU dénonce les différents sièges auxquels la population est soumise… Lire la suite.