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Publié le 18 Juin 2019

Crif - Affaire Sarah Halimi : Le parquet demande un procès du suspect pour meurtre antisémite

Le parquet de Paris a requis ce lundi la mise en accusation du voisin de Sarah Halimi devant la Cour d’assises. L'homme est soupçonné d’avoir tué la retraitée juive à Paris en 2017. La circonstance aggravante de l’antisémitisme avait été retenue dans l'affaire en 2018. Au regard de ce nouvelle avancée dans l'affaire, le Président du Crif, Francis Kalifat, s'est entretenu avec le frère de la victime.

Lundi 17 juin, le parquet de Paris a requis le renvoi aux assises de Kobili Traoré pour le meurtre à caractère antisémite de sa voisine Sarah Halimi. Au cours de l'enquête, trois expertises psychiatriques ont été réalisées. Leurs conclusions contradictoires, divergent sur la question de l'abolition ou de l'altération du discernement du suspect. Il revient désormais à la juge d'instruction de déterminer si elle s'accorde avec le parquet ou bien si elle prononce un non-lieu. Car Kobili Traoré pourrait toujours être reconnu pénalement irresponsable.

Le Crif est satisfait de cette annonce. Il s'agit là d'une première victoire. Néanmoins, le Crif reste attentif au déroulement de l'affaire et attend avec prudence la décision de la juge d'instruction quant à l'aptitude du suspect à être jugé.

Rappel des faits :

C’était il y a un peu plus de deux ans. Le 4 avril 2017, Sarah Halimi, une femme juive sexagénaire était tuée par son voisin. Ce dernier avait alors tenté de mettre en scène son suicide : « Attention, il y a une femme qui va se suicider », avait-t-il prévenu, avant de la jeter de son balcon et de se féliciter en déclarant : « J’ai tué la Sheitan (diable en arabe) du quartier !». 

Selon la procédure, la juge a réclamé une première expertise psychiatrique qui, six mois plus tard, a conclu que le discernement de l'accusé n’était pas aboli. Quant au mobile antisémite, réclamé par le parquet et par les parties civiles depuis des mois, il avait été retenu le 27 février 2018.  

Or, la juge d’instruction en charge du dossier a décidé de demander une nouvelle expertise à un collège d’experts, qui concluaient cette fois à une abolition totale du discernement de l'accusé le soir du meurtre, du fait de la consommation de cannabis. Cette nouvelle expertise affirmait alors que le suspect n'était pas atteint d'une maladie mentale, mais que le soir des faits, il a été pris d'une "bouffée délirante aiguë d'origine exotoxique". 

Ce rapport fermait la porte au procès que nous attendions, interrompant le difficile et douloureux travail de deuil démarré à l’annonce de la reconnaissance du caractère antisémite de ce meurtre.

Le Crif avait vivement réagi à cette annonce : "Comme les enfants et la famille de Sarah Halimi, nous attendions ce procès pour que justice leur soit rendue et pour que l'antisémitisme qui tue en France aujourd'hui soit aussi sur le banc des accusés". 

"Désormais nous attendons avec gravité et impatience le résultat d’une troisième expertise, à nouveau demandée par la juge d’instruction, qui viendra nous l’espérons enfin ouvrir la voie au procès" avait alors déclaré Francis Kalifat.

Lundi 17 juin, le parquet de Paris a requis le renvoi aux assises de Kobili Traoré pour le meurtre à caractère antisémite de sa voisine Sarah Halimi. Il revient désormais à la juge d'instruction de décider de la tenue ou non de ce procès.

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Publié le 18 juin sur i24News, sous le titre : Sarah Halimi: le parquet demande un procès du suspect pour meurtre antisémite

Le parquet de Paris a requis lundi le renvoi aux assises du suspect du meurtre à caractère antisémite de Sarah Halimi, une sexagénaire morte en 2017 après avoir été jetée par dessus son balcon par son voisin.

Il revient désormais à la juge d'instruction de décider de la tenue ou non de ce procès, alors que trois expertises psychiatriques contradictoires font craindre aux parties civiles que le suspect de 29 ans, Kobili Traoré, soit reconnu comme pénalement irresponsable et bénéficie d'un non-lieu.

Dans la nuit du 3 au 4 avril 2017 à Paris, Kobili Traoré, pris d'une "bouffée délirante" selon les experts, s'était introduit chez sa voisine Lucie Attal - aussi appelée Sarah Halimi - au troisième étage d'un immeuble HLM du quartier populaire de Belleville, après avoir traversé l'appartement d'autres voisins qui s'étaient barricadés dans une chambre. 

Aux cris d'"Allah Akbar", entrecoupés d'insultes et de versets du coran, ce jeune musulman l'avait rouée de coups sur son balcon avant de la précipiter dans la cour.

Trois expertises psychiatriques réalisées au cours de l'enquête concordent pour dire que le jeune homme, sans antécédent psychiatrique, ne souffre pas de maladie mentale mais qu'il a agi lors d'une "bouffée délirante" provoquée par une forte consommation de cannabis. Elles divergent cependant sur la question de l'abolition ou de l'altération du discernement du suspect.

 

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