Richard Prasquier

Ancien Président du CRIF

Le billet de Richard Prasquier - Robert Badinter

15 Février 2024 | 115 vue(s)
Catégorie(s) :
France
Les vidéos de la mort, par Marc Knobel
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21 Juillet 2016
Catégorie : France

Dans quel monde vivons-nous et de quelle inhumanité est faite le monde ?

Retour sur le déchaînement de haines antisémites qui s’est produit l’été 2014, en France.

Ce sont toutes les plumes que l'on veut briser...

Une compilation exhaustive, à ce jour, des articles et des interviews que j'ai données à la presse française et internationale.

I was interviewed in English and French, on EJP , Tuesday, May 31, 2016.

J'ai été interviewé, en anglais et en français, sur EJP, mardi 31 mai 2016.

Suite à mon élection à la Présidence du Crif, j'ai répondu aux questions de Paul Amar, sur tous les sujets de préoccupations des Juifs de France.

J'ai été interviewé par Marc-Olivier Fogiel et Eléanor Douet, sur RTL, lundi 30 mai 2016, à la suite de mon élection à la Présidence du Crif.

A l'occasion de l'assemblée générale du Crif réunie le 29 mai 2016, j'ai prononcé mon discours de candidature.

Portrait de Jean Pierre Allali
LES STADES ET LE DATA
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25 Mai 2016
Catégorie : France

Marc Perelman, auteur d'un livre percutant sur le passé trouble du célèbre architecte Le Corbusier, est aussi un spécialiste des excès du monde du football et, en général, des stades. Dans un petit ouvrage bien documenté, il se penche sur l'influence des "data" sur le public.

 

 

Portrait de Jean Pierre Allali
LECTURES
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24 Mai 2016
Catégorie : France, Antisémitisme

Malka Marcovich et Jean-Marie Dubois publient un ouvrage original sur un thème peu exploré jusqu'ici:la contribution de la société des transports parisiens à l'organisation de la déportation des Juifs de France aux heures sombres de l'Occupation nazie

Lors du 9ème Salon du Livre de la Licra, deux écrivains ont reçu un prix

La cérémonie se déroulera demain mardi 19 avril à 17h30 au Mémorial de la Shoah à Paris en présence des ambassadeurs de Pologne et d’Israël.

A l'heure où le Front National réalise des scores historiques, la fête de Hanoukah rappelle que les forces politiques qui ne respectent pas les particularismes sont dangereuses

L'EI ne lésine pas sur les moyens et diffuse sur Internet sa propagande ignominieuse...

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Actualité

"On s'est dit au-revoir. C'était un au-revoir mais qu'y avait-il derrière cet au-revoir ?"

Dans leur numéro de janvier, le magazine Youpi, destiné aux enfants de 5 à 8 ans, a clairement laissé entendre à ses jeunes lecteurs qu' "Israel n'était pas un vrai pays".

"Je m’en vais vous mander la chose la plus étonnante, la plus surprenante, la plus merveilleuse, la plus miraculeuse, la plus triomphante, la plus étourdissante, la plus inouïe…"
 

 

En juin 2017, quelques mois après l'assassinat de Sarah Halimi, Francis Kalifat, Président du Crif, publiait cette tribune en hommage à Sarah Halimi, devenue le triste symbole de l'antisémitisme qui tue. 

Sarah Halimi, une retraitée a été battue à mort à Paris, le 4 avril 2017 et son calvaire a duré plus d'une heure. Et, il s'agit bien d'un meurtre antisémite.

Thierry Noël-Guitelman est un journaliste, membre de l'association Hébraïca à Toulouse. Il a engagé, en 2004, des recherches familiales sur l'étoile jaune, sa tante Ida Seurat-Guitelman, ayant obtenu une exemption.

Portrait de Gil Taïeb
Nous sommes debout
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03 Avril 2017
Catégorie : France, Actualité, Opinion

Samedi 1er avril place du Châtelet se sont réunies une centaine de membres du Collectif Boycott Israël

Francis Kalifat, the Crif President gave a speech at the annual Crif's dinner 2017. 

Le judaïsme indien est assez méconnu en France. Pourtant, il est d'une implantation millénaire. Il y avait environ 35 000 Juifs aux Indes lors de la création de l'État d'Israël

Johnny est malade. Oui, le grand Johnny. Lundi, la fille de Johnny Hallyday avait annoncé que son père souffrait d'un cancer avant de crier au piratage de son compte. Ce mercredi soir, c'est finalement le chanteur lui-même qui prend soin d'envoyer un mot sur Twitter pour rassurer ces fans. Si on lui a dépisté « des cellules cancéreuses » pour lesquelles il est « traité », il assure être confiant sur son suivi. "Mes jours ne sont pas aujourd'hui en danger, rappelle L’Express du 9 mars.

Cela paraîtra peut-être étrange à certains de mes lecteurs, mais j’aime Johnny, j’aime son timbre de voix, j’aime aussi certaines de ces chansons, je suis presque, presque un fan.

Pourquoi dans cette affaire, est-ce Bensoussan qui seul est poursuivi en justice et non pas simultanément Smaïn Laacher ?

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Opinion

Par Chloé Blum

Portrait de Invité
Blog du Crif - Noé, reviens !
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11 Octobre 2018
Catégorie : France, Opinion

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Robert Badinter rejoindra bientôt Simone Veil au Panthéon. Avec Jean Monnet, ils seront les seules personnalités politiques de l’après guerre à avoir cet honneur. Une femme et un homme qui avaient la France et la justice chevillées au corps et qui proclamaient leur judéité sans réticence mais sans ostentation.

Il faut avoir vu l’émotion de Robert Badinter parlant de ses attentes au Lutetia à la recherche de son père déporté ou du Kaddish qu’il prononça en sa mémoire à Sobibor, où son père avait été gazé après avoir été arrêté en 1943 à Lyon par les agents de Barbie, au siège de l’UGIF dans la rue Sainte Catherine, un autre 9 février. « Je rêvais, je rêve toujours à mon père comme à un Juste, au sens le plus fort que les juifs donnent à ce mot. Sa mort m'était une blessure secrète, toujours à vif. Elle était le signe de l'injustice, toujours présente ».  

 La lutte contre l’injustice fut le moteur de la vie de Robert Badinter, 

Son père, qui avait changé son prénom Samuel en Simon à son arrivée en France, était un patriote convaincu. Son monde s’est effondré après la défaite inattendue, vite suivie du Statut des Juifs et de la spoliation de son entreprise de fourrure. Sa mère, Chiffra, née Rosenberg, devenue Charlotte, vénérait l’école française où elle avait réussi le certificat d’études. Elle s’était cachée avec ses deux fils près de Chambéry. Les Allemands remplacèrent la nonchalante occupation italienne, la Milice traquait les Juifs et son chef s’appelait Touvier, mais Robert Badinter a insisté sur le fait que dans la population de ce petit village de Cognin où chacun avait compris que Mme Charlotte Rosier et ses deux garçons étaient Juifs, personne n’a parlé.

Des « gens bien ». 

Ce ne fut pas le cas  pour son oncle maternel, assassiné à Auschwitz comme d’autres membres de la famille, après avoir été dénoncé par une voisine désireuse de mettre la main sur ses meubles.  

Robert Badinter a laissé un merveilleux témoignage sur sa grand-mère maternelle. Idiss. Venue de son shtetl bessarabien, restée analphabète, elle ne vivait que pour l’amour des siens et était stupéfaite de la liberté des Juifs en France. Mais elle mourut en 1942  dans un Paris où l’antisémitisme était devenu bien pire que dans sa jeunesse tsariste.

 

D’autres plus compétents que moi ont qualifié de capitale l’oeuvre de Robert Badinter comme Ministre de la Justice puis Président du Conseil Constitutionnel, sans compter son rôle à la tête d’organisations internationales, notamment lors de la guerre dans l’ex- Yougoslavie. Outre l’abolition de la peine de mort qu’il a beaucoup contribué plus tard à faire inscrire dans la Constitution, par un vote quasi-unanime du Congrès, il y a eu des lois sur la dépénalisation de l’homosexualité, sur les droits des victimes, sans parler des réformes des Codes. il avait été un avocat et un professeur de droit exceptionnel, mais aussi un historien, qui avec son épouse a fait  revivre la grande figure  de Condorcet.. Ayant, comme Simone Veil, la démagogie en horreur, Robert Badinter est devenu aussi une icône, après avoir, comme elle, été dénigré et même haï. En Allemagne, ils ont la bande à Baader, en France, nous avons la bande à Badinter, disait le célèbre général Bigeard. 

Il répugnait, a-t-il dit, à montrer ses plaies en public. A la commémoration annuelle de la rafle de la rue Sainte Catherine, il vient mais reste presque toujours silencieux.  Il a assisté en journaliste au procès Eichmann et, à une époque où celui-ci était attaqué, il a fortement défendu le principe de l’imprescriptibilité des crimes contre l’humanité. Non pas tant pour punir des hommes qui sont alors des vieillards  ( il soutiendra une libération anticipée de Papon, suscitant une réplique de Serge Klarsfeld), mais pour marquer clairement où est le mal. Ministre, il a contribué à l’extradition et au procès de Barbie, mais n’a pas voulu s’impliquer personnellement contre l’homme responsable de la mort de son père.

Plaidant contre Faurisson, Badinter l’appelle « faussaire de l’histoire ». 30 ans plus tard, attaqué lui-même par Faurisson en diffamation il garde ce qualificatif dans une intervention très émouvante.

En 1992, à la commémoration du 50ème anniversaire de la rafle du Vel d’Hiv, où l’avait accompagné François Mitterrand, qui venait de refuser d’y reconnaitre la responsabilité de la France au motif que l’Etat français n’était pas la République, il pique une colère célèbre face aux sifflets destinés au Président.

Plus tard, quand les relations de Mitterrand avec Bousquet seront révélées, il aura avec lui une explication dont il dira qu’elle a été pénible pour les deux amis qu’ils étaient et ne voudra pas la rendre publique. Il épluchera avec colère ce procès de 1949 qui a transformé Bousquet en innocent, tout simplement parce que à l’époque on ne s’intéressait pas au sort des Juifs pendant la guerre.

« Quand vous êtes d’un naturel passionné, disait Robert Badinter, il vaut mieux être réservé et préserver votre passion pour le moment opportun ». A la fin de sa vie, c’est avec passion qu’il s’est exprimé contre la résurgence de l’antisémitisme. Il était interloqué par la dérive de Jean-Luc Mélenchon, qu’il avait côtoyé au Sénat. On sait que les LFI sont venus à la cérémonie d’hommage malgré la demande expresse de la famille. Marine Le Pen n’a pas eu cette inélégance.

En ce qui concerne Israël, où ses amitiés s’appelaient Peres ou Rabin et pas Netanyahu, il redoutait que les attentats monstrueux du 7 octobre ne marquent un échec de la mission historique de ce pays, être pour les Juifs une protection. 

 

Espérons que ses craintes ne seront pas fondées. Elles proviennent d’un homme qui a voulu se conduire en « homme bien » et qui mérite le qualificatif de Juste qu’il avait attribué à son père. 

 

Richard Prasquier, Président d’honneur du Crif 

 

 

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