Richard Prasquier

Ancien Président du CRIF

Le billet de Richard Prasquier - Robert Badinter

15 Février 2024 | 115 vue(s)
Catégorie(s) :
France

Il faut croire que certaines alertes ne veulent pas être entendues à temps

Souvent l’on oublie de parler d’eux

Au moins 128 morts à déplorer dans la vague d'attentats qui a frappé Paris vendredi 13 novembre

Portrait de Dov Maimon
Paradoxes de la politique israëlienne
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09 Novembre 2015
Catégorie : France

"A vos crayons citoyens, à la politique citoyens. Si nous voulons que les choses se fassent il va falloir que certains d’entre nous se bougent."

Tel Aviv sur Seine : succès sur les berges et sur le net, opération réussie !

Portrait de Virginie Guedj-Bellaïche
Le dialogue renoué
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29 Juillet 2015
Catégorie : France

Mars 2015, je suis à Bruxelles pour présenter mon livre écrit sous le pseudo de Sefwoman, « Je suis juive mais je me soigne ». Au fond de la salle, 3 garçons se marrent. Je parle de ma grand-mère et de service 98 pièces au liseré doré, de son refus de me parler de l’Algérie, des plats typiques, je les vois acquiescer. A la fin de la présentation, ils ont tous les trois le livre en main. « La dédicace c’est pour qui ? », « Ismaël ».

Célébrer le 14 juillet à Tel-Aviv – une occasion de célébrer la double appartenance culturelle et nationale sur un mode festif et joyeux.

12 juillet 1906, Alfred Dreyfus  est réhabilité par la cour de cassation de Rennes. C’était il y a 109 ans, autant dire une éternité.  

INTERNATIONAL - Le boycott des produits israéliens (nous) glace le sang, parce que l'Etat juif est (toujours) considéré et traité quelque part comme le Juif des Etats.
Le boycott des produits israéliens (nous) glace le sang, parce que l'Etat juif est (toujours) considéré et traité quelque part comme le Juif des Etats. Rappelons à ce sujet qu'une campagne BDS -pour Boycott-Désinvestissement-Sanctions- tente de s'implanter en France, en incitant à boycotter les personnes et les produits provenant de ce pays. Expliquons.


Artcile publié dans le Huffinghton Post http://www.huffingtonpost.fr/marc-knobel/boycott-produits-israeliens_b_7...

Un entretien entre Marc Knobel et Michaël de Saint Cheron, philosophe des religions.

Marc Knobel livre une analyse de l'opinion publique à l'égard de l'antisémitisme et d'autres sujets (avant et après les attentats de Janvier 2015).

Franck Guillory, journaliste, auteur et réalisateur de documentaires s'est rendu à Auswithz en Avril dernier, il nous raconte son expérience et ses souvenirs dans un article publié sur son blog.

Compte-rendu d'un magnifique livre de Benjamin Stora qui raconte son enfance juive à Constantine.

 

Des centaines de tombes ont été profanées au cimetière juif de Sarre-Union (Bas-Rhin), dimanche 15 février 2015, a annoncé le ministre de l’Intérieur, Bernard Cazeneuve, dans un communiqué de presse

Neuf ans après l’assassinat d’Ilan Halimi, voici la « chronique d’une barbarie et de ses conséquences médiatiques, politiques et judiciaires »,  par Marc Knobel, historien, chercheur, directeur des Études du CRIF

 

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Actualité
 
"La culture est ce qui a fait de l'homme autre chose qu'un accident de l'univers", déclarait André Malraux. C'est pour toutes ses vertus que la culture est grande et qu'elle reste et doit rester un rempart contre l'obscurantisme, le racisme, l'antisémitisme et l'homophobie. De chaque création artistique doit jaillir une lumière. C'est à cela que doit aspirer chacun de ceux qui ont le bonheur de pouvoir créer ou d'interpréter une oeuvre. 

 

"Le terrorisme et l'antisémitisme ont marqué cette année passée"

L’Amitié judéo-chrétienne de France - dont plusieurs militants du Crif sont membres du Comité Directeur - a tenu dimanche 29 janvier son Conseil national, l’occasion pour nous de donner quelques nouvelles du front du dialogue.

Je me suis exprimé sur les enjeux de l'élection présidentielle pour la communauté juive française.

Un livre de Victoria Klem

Suite au vote le 16 décembre 2016 du conseil municipal de Clermont-Ferrand au vœu présenté par les groupes communistes, Front de gauche et Europe écologie, vœu relatif au boycott des produits israéliens fabriqués dans « les territoires palestiniens occupés », le Maire de Clermont-Ferrand a fait paraître dans le journal local la Montagne un communiqué. La présidente du CRIF Auvergne-Rhône- Alpes lui répond…

Au lendemain des déclarations du ministre israélien de la défense, lundi 26 décembre, qualifiant la conférence de paix sur le Proche-Orient qui doit se tenir prochainement à Paris de nouveau « procès Dreyfus », le Crif a condamné des propos « maladroits ».

 
 
 

J'ai répondu aux questions d'Olivier Lerner dimanche 4 décembre lors de notre Convention Nationale

Halte à la discrimination d'Israel, le CRIF proteste suite à la décision d'étiqueter les produits israeliens. 

Suite à l'annonce de l'adoption de la directive de l'E.U sur l'étiquetage des produits israéliens le Crif a réagit à travers un communiqué, j'ai voulu dénoncer la décision française et l'obessession israelienne.

J'ai répondu aux questions de Sputnik news.

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Opinion

Fausses rumeurs, photos ou vidéos truquées… les fausses informations, ou fake news, inondent le net. La désinformation va parfois plus loin, prenant la forme de théories à l’apparence scientifique.

L'exposition CHAGALL, LISSITZKY, MALÉVITCH...L'AVANT-GARDE RUSSE À VITEBSK (1918-1922) est à découvrir juqu'au 16 juillet 2018 au Centre Pompidou.

Scoop : l’appel au boycott est illégal en France

 

Et vous, comment définiriez-vous l’humour juif ?

Pour vous donner le goût des vacances, le Crif vous fait voyager et lance sur ses réseaux la campagne "Juifs du Monde". Ensemble, partons à la découverte des populations juives du monde, de leurs histoires et de leurs traditions. Aujourd’hui, embarquement immédiat pour Hong Kong !

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Robert Badinter rejoindra bientôt Simone Veil au Panthéon. Avec Jean Monnet, ils seront les seules personnalités politiques de l’après guerre à avoir cet honneur. Une femme et un homme qui avaient la France et la justice chevillées au corps et qui proclamaient leur judéité sans réticence mais sans ostentation.

Il faut avoir vu l’émotion de Robert Badinter parlant de ses attentes au Lutetia à la recherche de son père déporté ou du Kaddish qu’il prononça en sa mémoire à Sobibor, où son père avait été gazé après avoir été arrêté en 1943 à Lyon par les agents de Barbie, au siège de l’UGIF dans la rue Sainte Catherine, un autre 9 février. « Je rêvais, je rêve toujours à mon père comme à un Juste, au sens le plus fort que les juifs donnent à ce mot. Sa mort m'était une blessure secrète, toujours à vif. Elle était le signe de l'injustice, toujours présente ».  

 La lutte contre l’injustice fut le moteur de la vie de Robert Badinter, 

Son père, qui avait changé son prénom Samuel en Simon à son arrivée en France, était un patriote convaincu. Son monde s’est effondré après la défaite inattendue, vite suivie du Statut des Juifs et de la spoliation de son entreprise de fourrure. Sa mère, Chiffra, née Rosenberg, devenue Charlotte, vénérait l’école française où elle avait réussi le certificat d’études. Elle s’était cachée avec ses deux fils près de Chambéry. Les Allemands remplacèrent la nonchalante occupation italienne, la Milice traquait les Juifs et son chef s’appelait Touvier, mais Robert Badinter a insisté sur le fait que dans la population de ce petit village de Cognin où chacun avait compris que Mme Charlotte Rosier et ses deux garçons étaient Juifs, personne n’a parlé.

Des « gens bien ». 

Ce ne fut pas le cas  pour son oncle maternel, assassiné à Auschwitz comme d’autres membres de la famille, après avoir été dénoncé par une voisine désireuse de mettre la main sur ses meubles.  

Robert Badinter a laissé un merveilleux témoignage sur sa grand-mère maternelle. Idiss. Venue de son shtetl bessarabien, restée analphabète, elle ne vivait que pour l’amour des siens et était stupéfaite de la liberté des Juifs en France. Mais elle mourut en 1942  dans un Paris où l’antisémitisme était devenu bien pire que dans sa jeunesse tsariste.

 

D’autres plus compétents que moi ont qualifié de capitale l’oeuvre de Robert Badinter comme Ministre de la Justice puis Président du Conseil Constitutionnel, sans compter son rôle à la tête d’organisations internationales, notamment lors de la guerre dans l’ex- Yougoslavie. Outre l’abolition de la peine de mort qu’il a beaucoup contribué plus tard à faire inscrire dans la Constitution, par un vote quasi-unanime du Congrès, il y a eu des lois sur la dépénalisation de l’homosexualité, sur les droits des victimes, sans parler des réformes des Codes. il avait été un avocat et un professeur de droit exceptionnel, mais aussi un historien, qui avec son épouse a fait  revivre la grande figure  de Condorcet.. Ayant, comme Simone Veil, la démagogie en horreur, Robert Badinter est devenu aussi une icône, après avoir, comme elle, été dénigré et même haï. En Allemagne, ils ont la bande à Baader, en France, nous avons la bande à Badinter, disait le célèbre général Bigeard. 

Il répugnait, a-t-il dit, à montrer ses plaies en public. A la commémoration annuelle de la rafle de la rue Sainte Catherine, il vient mais reste presque toujours silencieux.  Il a assisté en journaliste au procès Eichmann et, à une époque où celui-ci était attaqué, il a fortement défendu le principe de l’imprescriptibilité des crimes contre l’humanité. Non pas tant pour punir des hommes qui sont alors des vieillards  ( il soutiendra une libération anticipée de Papon, suscitant une réplique de Serge Klarsfeld), mais pour marquer clairement où est le mal. Ministre, il a contribué à l’extradition et au procès de Barbie, mais n’a pas voulu s’impliquer personnellement contre l’homme responsable de la mort de son père.

Plaidant contre Faurisson, Badinter l’appelle « faussaire de l’histoire ». 30 ans plus tard, attaqué lui-même par Faurisson en diffamation il garde ce qualificatif dans une intervention très émouvante.

En 1992, à la commémoration du 50ème anniversaire de la rafle du Vel d’Hiv, où l’avait accompagné François Mitterrand, qui venait de refuser d’y reconnaitre la responsabilité de la France au motif que l’Etat français n’était pas la République, il pique une colère célèbre face aux sifflets destinés au Président.

Plus tard, quand les relations de Mitterrand avec Bousquet seront révélées, il aura avec lui une explication dont il dira qu’elle a été pénible pour les deux amis qu’ils étaient et ne voudra pas la rendre publique. Il épluchera avec colère ce procès de 1949 qui a transformé Bousquet en innocent, tout simplement parce que à l’époque on ne s’intéressait pas au sort des Juifs pendant la guerre.

« Quand vous êtes d’un naturel passionné, disait Robert Badinter, il vaut mieux être réservé et préserver votre passion pour le moment opportun ». A la fin de sa vie, c’est avec passion qu’il s’est exprimé contre la résurgence de l’antisémitisme. Il était interloqué par la dérive de Jean-Luc Mélenchon, qu’il avait côtoyé au Sénat. On sait que les LFI sont venus à la cérémonie d’hommage malgré la demande expresse de la famille. Marine Le Pen n’a pas eu cette inélégance.

En ce qui concerne Israël, où ses amitiés s’appelaient Peres ou Rabin et pas Netanyahu, il redoutait que les attentats monstrueux du 7 octobre ne marquent un échec de la mission historique de ce pays, être pour les Juifs une protection. 

 

Espérons que ses craintes ne seront pas fondées. Elles proviennent d’un homme qui a voulu se conduire en « homme bien » et qui mérite le qualificatif de Juste qu’il avait attribué à son père. 

 

Richard Prasquier, Président d’honneur du Crif 

 

 

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