Richard Prasquier

Ancien Président du CRIF

Le billet de Richard Prasquier - Une effarante interview présidentielle

16 Novembre 2023 | 334 vue(s)
Catégorie(s) :
France

Il faut croire que certaines alertes ne veulent pas être entendues à temps

Souvent l’on oublie de parler d’eux

Au moins 128 morts à déplorer dans la vague d'attentats qui a frappé Paris vendredi 13 novembre

Portrait de Dov Maimon
Paradoxes de la politique israëlienne
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09 Novembre 2015
Catégorie : France

"A vos crayons citoyens, à la politique citoyens. Si nous voulons que les choses se fassent il va falloir que certains d’entre nous se bougent."

Tel Aviv sur Seine : succès sur les berges et sur le net, opération réussie !

Portrait de Virginie Guedj-Bellaïche
Le dialogue renoué
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29 Juillet 2015
Catégorie : France

Mars 2015, je suis à Bruxelles pour présenter mon livre écrit sous le pseudo de Sefwoman, « Je suis juive mais je me soigne ». Au fond de la salle, 3 garçons se marrent. Je parle de ma grand-mère et de service 98 pièces au liseré doré, de son refus de me parler de l’Algérie, des plats typiques, je les vois acquiescer. A la fin de la présentation, ils ont tous les trois le livre en main. « La dédicace c’est pour qui ? », « Ismaël ».

Célébrer le 14 juillet à Tel-Aviv – une occasion de célébrer la double appartenance culturelle et nationale sur un mode festif et joyeux.

12 juillet 1906, Alfred Dreyfus  est réhabilité par la cour de cassation de Rennes. C’était il y a 109 ans, autant dire une éternité.  

INTERNATIONAL - Le boycott des produits israéliens (nous) glace le sang, parce que l'Etat juif est (toujours) considéré et traité quelque part comme le Juif des Etats.
Le boycott des produits israéliens (nous) glace le sang, parce que l'Etat juif est (toujours) considéré et traité quelque part comme le Juif des Etats. Rappelons à ce sujet qu'une campagne BDS -pour Boycott-Désinvestissement-Sanctions- tente de s'implanter en France, en incitant à boycotter les personnes et les produits provenant de ce pays. Expliquons.


Artcile publié dans le Huffinghton Post http://www.huffingtonpost.fr/marc-knobel/boycott-produits-israeliens_b_7...

Un entretien entre Marc Knobel et Michaël de Saint Cheron, philosophe des religions.

Marc Knobel livre une analyse de l'opinion publique à l'égard de l'antisémitisme et d'autres sujets (avant et après les attentats de Janvier 2015).

Franck Guillory, journaliste, auteur et réalisateur de documentaires s'est rendu à Auswithz en Avril dernier, il nous raconte son expérience et ses souvenirs dans un article publié sur son blog.

Compte-rendu d'un magnifique livre de Benjamin Stora qui raconte son enfance juive à Constantine.

 

Des centaines de tombes ont été profanées au cimetière juif de Sarre-Union (Bas-Rhin), dimanche 15 février 2015, a annoncé le ministre de l’Intérieur, Bernard Cazeneuve, dans un communiqué de presse

Neuf ans après l’assassinat d’Ilan Halimi, voici la « chronique d’une barbarie et de ses conséquences médiatiques, politiques et judiciaires »,  par Marc Knobel, historien, chercheur, directeur des Études du CRIF

 

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Actualité
 
"La culture est ce qui a fait de l'homme autre chose qu'un accident de l'univers", déclarait André Malraux. C'est pour toutes ses vertus que la culture est grande et qu'elle reste et doit rester un rempart contre l'obscurantisme, le racisme, l'antisémitisme et l'homophobie. De chaque création artistique doit jaillir une lumière. C'est à cela que doit aspirer chacun de ceux qui ont le bonheur de pouvoir créer ou d'interpréter une oeuvre. 

 

"Le terrorisme et l'antisémitisme ont marqué cette année passée"

L’Amitié judéo-chrétienne de France - dont plusieurs militants du Crif sont membres du Comité Directeur - a tenu dimanche 29 janvier son Conseil national, l’occasion pour nous de donner quelques nouvelles du front du dialogue.

Je me suis exprimé sur les enjeux de l'élection présidentielle pour la communauté juive française.

Un livre de Victoria Klem

Suite au vote le 16 décembre 2016 du conseil municipal de Clermont-Ferrand au vœu présenté par les groupes communistes, Front de gauche et Europe écologie, vœu relatif au boycott des produits israéliens fabriqués dans « les territoires palestiniens occupés », le Maire de Clermont-Ferrand a fait paraître dans le journal local la Montagne un communiqué. La présidente du CRIF Auvergne-Rhône- Alpes lui répond…

Au lendemain des déclarations du ministre israélien de la défense, lundi 26 décembre, qualifiant la conférence de paix sur le Proche-Orient qui doit se tenir prochainement à Paris de nouveau « procès Dreyfus », le Crif a condamné des propos « maladroits ».

 
 
 

J'ai répondu aux questions d'Olivier Lerner dimanche 4 décembre lors de notre Convention Nationale

Halte à la discrimination d'Israel, le CRIF proteste suite à la décision d'étiqueter les produits israeliens. 

Suite à l'annonce de l'adoption de la directive de l'E.U sur l'étiquetage des produits israéliens le Crif a réagit à travers un communiqué, j'ai voulu dénoncer la décision française et l'obessession israelienne.

J'ai répondu aux questions de Sputnik news.

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Opinion

Fausses rumeurs, photos ou vidéos truquées… les fausses informations, ou fake news, inondent le net. La désinformation va parfois plus loin, prenant la forme de théories à l’apparence scientifique.

L'exposition CHAGALL, LISSITZKY, MALÉVITCH...L'AVANT-GARDE RUSSE À VITEBSK (1918-1922) est à découvrir juqu'au 16 juillet 2018 au Centre Pompidou.

Scoop : l’appel au boycott est illégal en France

 

Et vous, comment définiriez-vous l’humour juif ?

Pour vous donner le goût des vacances, le Crif vous fait voyager et lance sur ses réseaux la campagne "Juifs du Monde". Ensemble, partons à la découverte des populations juives du monde, de leurs histoires et de leurs traditions. Aujourd’hui, embarquement immédiat pour Hong Kong !

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Le 9 novembre, j’exprimais mon écœurement devant une influenceuse qui faisait de l’humour sur un bébé cuit dans un four et nous avons vu un député La France Insoumise (LFI) prétendre, dans une Tunisie présidée par un antisémite fou furieux, que Israël était responsable de ce crime. 

Je m’étonnais de ces journaux qui, publiant sur Gaza, ne mentionnaient pas la censure impitoyable qui pesait sur leurs correspondants locaux et nous avons vu la photo d’un de ceux-ci embrasser affectueusement Yahia Sinwar, le sanguinaire chef du Hamas. 

 

Qu’un député mélenchoniste en rajoute dans l’ignominie, qu’un journaliste de CNN soit un militant du Hamas, tout cela n’est malheureusement pas surprenant. Mais que le Président de la République française, qui avait jusque-là manifesté tant d’empathie à l’égard d’Israël s’engage dans un discours diffamatoire, ce fut un choc.

 

 

Les déclarations du 10 novembre du Président Macron ont soulevé la stupéfaction en Israël et au sein de la communauté juive de France. Certains ont parlé de coup de poignard dans le dos. La belle lettre du Président contre « l’insupportable résurgence d’un antisémitisme débridé », publiée la veille 

de la grande marche contre l’antisémitisme n’a pas suffi à amortir la colère, d’autant que son absence à cette manifestation a été largement considérée comme une faute politique. 

 

S’exprimant dans une langue anglaise suffisamment fluide pour qu’on n’incrimine pas une insuffisance de vocabulaire, Emmanuel Macron a dit dans son interview qu’il se gardait de « juger » une démocratie qui était aussi un État ami ; il a de plus approuvé la nécessité pour Israël de se débarrasser d’un terrorisme que la France avait déjà eu elle-même à subir. Mais dans un « en même temps » insupportable, il condamnait Israël et semblait chercher à le priver de ses moyens d’action.

 

Il y avait dans ce qu’il a dit trois oublis et deux déclarations choquantes.

 

Le premier oubli, c’est celui des otages enlevés par le Hamas, dont huit sont de nationalité française. Je suis sûr que, dans l’ombre, la France s’active à leur sujet, mais le Président s’exprimait dans le cadre d’un Forum pour la paix ; cela suggère que la prise d’otages n’a rien d’incompatible avec la paix, une conception pour le moins moyenâgeuse…

 

Le second oubli, c’est celui des habitants de Gaza, dans la mesure où ils sont partiellement les otages du Hamas qui les empêche, ou plutôt qui les a empêchés, de se mettre en sûreté vers la zone sud quand l’armée israélienne les alertait avant ses bombardements, ce qu’aucune armée au monde n’a fait d’une façon aussi systématique.  

 

Le troisième oubli a été de s’en tenir à la nécessité de se débarrasser du terrorisme sans même prononcer le nom du Hamas, ni bien entendu celui de « terrorisme islamiste ». Cela rend cette lutte d’autant plus abstraite que le Président ne fournit, et pour cause, aucune proposition pour la mener efficacement.

 

Le lendemain, Madame Colonna avait dû rectifier le tir en disant que le Hamas faisait de la population de Gaza la victime de ses propres atrocités. Cette formulation ne rappelle pas cependant que c’est en Israël et non à Gaza qu’habitaient les victimes du Hamas. Mais peut-être le Quai d’Orsay, dans un sursaut de lucidité, a-t-il évalué que le Hamas avait depuis qu’il est au pouvoir assassiné encore plus de Palestiniens que d’Israéliens…

 

Le dimanche 12 novembre, l’Union européenne condamnait l’utilisation par le Hamas d'hôpitaux et de civils comme boucliers humains. La Maison Blanche en a fait de même. Les preuves en sont désormais patentes. Il est dommage que le Président n’en ait pas fait part.

 

 

La première déclaration choquante porte sur les bombardements israéliens, qui, a dit le Président, tuent des bébés et des femmes, cela est malheureusement vrai, des enfants et des femmes ont été tués au cours des bombardements israéliens, mais résumer l’action israélienne à cela devient une accusation scandaleuse. La BBC, dont on connaît le solide partis pris anti-israélien a sauté sur l’occasion, dans un titre sans équivoque : « Macron demande à Israël d’arrêter de tuer des femmes et des enfants ! ». Au point qu’il a dû préciser le lendemain au Président Herzog qu’il n’avait pas insinué qu’Israël le faisait exprès. Ouf ! Mais le mal était fait…

Le Président Macron dit que tuer des civils va contre les lois de la guerre. Il était pourtant à la tête de notre pays quand une coalition internationale, dont la France était un membre actif, a bombardé et détruit à 80 % en 2017, la ville de Raqqa, fief de Daech. Il ne semble pas avoir alors manifesté des états d’âme, et pourtant des femmes et des enfants sont morts aussi dans ces bombardements. La guerre dans les villes avec un ennemi fanatisé ne peut pas épargner les civils. Fallait-il ne pas mener le siège de Berlin contre Hitler parce que la population civile aurait un lourd tribut à payer ?

 

Le choix de bombarder Gaza massivement n’est pas un acte de vengeance de la part d’Israël, mais un choix militaire. Envoyer des commandos d’élite effectuer des raids contre le Hamas, comme le conseille Dominique de Villepin, dont la compétence militaire doit s’arrêter aux Trois Mousquetaires, était une certitude d’hécatombe, dans un combat urbain particulièrement difficile sur un terrain préparé, des rues minées, des immeubles coupe gorges, communiquant par des souterrains qu’on n’aurait pas pu repérer. 

 

L’armée israélienne n’envoie pas ses soldats au massacre ; elle essaie de transformer de façon moins désavantageuse pour elle le terrain des confrontations. La guerre est terrible, mais si un mort est un mort cela ne signifie pas qu’il y a équivalence morale entre les auteurs de la mort, entre celui qui mène une guerre qui n’est pas une guerre de pacotille, mais essaie de limiter les pertes civiles et celui qui fait la guerre en jouissant de torturer et assassiner des civils. 

 

Cela nous amène à la proposition de cessez-le feu du Président Macron, une proposition qui enchante les idiots utiles du Hamas et par laquelle le Président prétend porter les valeurs humanistes de la France. En l’occurrence, il nous parle de la France de Munich…

 

Un cessez-le-feu ferait du Hamas le vainqueur psychologique du conflit… Il renforcerait sa volonté de détruire l’État d’Israël, et au-delà d’entreprendre la conquête du Dar al Islam, ces territoires que l’Islam a dû abandonner à la chrétienté. C’est là l’objectif des Frères Musulmans dont le Hamas n’est qu’une émanation.

 

Pour ceux qui savent ce qu’il y a dans les films diffusés par les membres des commandos du 7 octobre, pour ceux qui constatent que l’armée israélienne ouvre déjà des couloirs humanitaires et respecte des pauses de plusieurs heures par jour, pour ceux qui ont lu la charte du Hamas, l’idée que l’on envisage avec cette organisation un cessez-le-feu qui conduirait à la paix est aussi absurde qu’obscène. Celui qui ne comprend pas que les abominations du 7 octobre ont reconfiguré la pensée de tous les Israéliens n’a rien compris.

 

C’est le chancelier allemand, qui ne se prend ni pour un intellectuel, ni pour un expert de la communication, qui a remis les pendules à l’heure. Il a dit sobrement que le moment n’est pas celui du cessez-le-feu. Il a réduit les paroles erratiques du Président Macron à un parfum d’inconsistance, aussi populaires soient-elles dans le camp des « réalistes » qui ne sont que des défaitistes. J’en suis navré pour la parole de la France dans le monde, je suis heureux que Olaf Scholz ait rétabli l’âpre vérité des faits.

 

 

Richard Prasquier, Président d’honneur du Crif

 

 

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