Jean Pierre Allali

Jean-Pierre Allali

Lectures de Jean-Pierre Allali - La maison Rozenbaum, de Evelyne Lagardet

20 Juin 2018 | 183 vue(s)
Catégorie(s) :
France

Vendredi 9 août 2024, s'est tenue la cérémonie en hommage aux victimes de l'attentat terroriste de la rue des Rosiers, organisée par le Crif en collaboration avec la Mairie de Paris. La cérémonie s'est tenue devant l'ancien restaurant Jo Goldenberg, au 7 rue des Rosiers. À cette occasion, le Président du Crif a prononcé un discours fort et engagé dans la lutte contre l'antisémitisme sous toutes ses formes, en dénonçant notamment celle qui se cache derrière la détestation de l'Etat d'Israël.

Mardi 16 juillet 2024, s'est tenue la cérémonie nationale à la mémoire des victimes des crimes racistes et antisémites et d'hommage aux Justes de France, commémorant la rafle du Vél d'Hiv organisée par le Crif en collaboration avec le Ministère des Armées. Cette année, à l'approche des Jeux Olympiques, la cérémonie s'est tenue au Mémorial de la Shoah. À cette occasion, le Président du Crif a prononcé un discours fort et engagé, dans un contexte national et international difficile.

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La maison Rozenbaum*, de Evelyne Lagardet 

Nous avons déjà présenté dans ces pages, des ouvrages d’Evelyne Lagardet.  On lui doit notamment « Un rêve français » (1) et, en collaboration  avec Michel Tubiana, « Contes philosophiques de la diversité » (2)

C’est un tout autre sujet qu’elle aborde avec son nouveau livre, celui de la vie en maison de retraite et, dans le cas de la Maison Rozenbaum, au sein d’un établissement « juif ».

Sarah Blumberg, malgré son âge avancé et une mémoire qui défaille, file, depuis cinquante ans, le parfait amour avec Albert Vidal, un Juif originaire de Salonique. Veuve depuis le lendemain de la Guerre qui avait vu son époux emporté par un cancer foudroyant, elle avait refait sa vie et maintenait de bonnes relations avec ses deux garçons, Bobby et Jean-Robert, dit J.R.

Mais voilà qu’un jour, comme cela arrive souvent dans toutes les « bonnes familles », Bobby et J.R. se mettent en tête de placer leur mère en maison de retraite. Ils choisissent le top du top, la plus sophistiquée et même la plus couteuse, du moins si l’on en croît les publicités consultées : la Maison Rozenbaum. Il en avait fallu de la patience pour convaincre la responsable des admissions, Madame Raousse, de leur trouver une place pour Sarah en plaçant son dossier au-dessus de la pile.

On découvre peu à peu les protagonistes de cette étonnante histoire : le directeur, Trognon, qui vient de remplacer Madame Cohen, le docteur Wolf, médecin-chef, le docteur Geneviève Angst, Madame Tordeux, psychologue et surveillante, Andreï Radovan, l’homme à tout faire venu de Moldavie, Loubna, infirmière maghrébine et Malika, sa consoeur  et, parmi les pensionnaires, Suzy Moinel, ex-danseuse aux Folies-Bergère, Madame Assous, originaire d’Algérie, Monsieur Bensaïd, Madame Partouche et bien d’autres.

A la Maison Rozenbaum, on mange kascher, bien entendu, et chacun peut, à loisir, aménager sa chambre à son goût, mais ce n’est pas un argument suffisant pour Sarah pour la convaincre d’accepter d’y passer le restant de ses jours. Dès lors, avec la complicité d’Albert, elle va tout faire pour tenter de fuir de la prison dorée où ses enfants ont voulu l’enfermer pour, d’une certaine manière, se débarrasser d’elle.

Dans le monde sans pitié que se révèle être la Maison Rozenbaum, avec les grandes et les petites combines des uns et des autres, Sarah et Albert  vont monter un véritable réseau de « résistance ». Amusant et angoissant à la fois. Un roman très original.

Jean-Pierre Allali

 

(*) Editions Plon. Mars 2018. 456 pages. 19,90 €.

(1) Editions Flammarion, 2007. Voir la Newsletter du 30-05-2008.

(2) Editions Eyrolles, 2010. Voir la Newsletter du 31-01-2011.