Richard Prasquier

Ancien Président du CRIF

Le billet de Richard Prasquier - Vladimir Kara-Mourza

20 Avril 2023 | 91 vue(s)
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Actualité

J'ai été interviewé, en anglais et en français, sur EJP, mardi 31 mai 2016.

Suite à mon élection à la Présidence du Crif, j'ai répondu aux questions de Paul Amar, sur tous les sujets de préoccupations des Juifs de France.

Prix Nobel de littérature en 2002, l'écrivain hongrois Imre Kertèsz est mort à Budapest le 31 mars 2016. Son dernier livre, "L'ultime auberge" a reçu, le 22 mai 2016, le Prix Spécial du Jury 2016 du Salon du Livre de la Licra-Paris

Voici le discours que j'ai prononcé après le vote de l'assemblée générale du Crif.

A l'occasion de l'assemblée générale du Crif réunie le 29 mai 2016, j'ai prononcé mon discours de candidature.

Lors du 9ème Salon du Livre de la Licra, deux écrivains ont reçu un prix

Là-bas, la crainte d'une menace russe est la principale raison qui exacerbe les passions identitaires.

 
Lors d’une allocution devant le Conseil de sécurité, Rafael Ramirez, représentant du Venezuela auprès des Nations-Unies, a lancé… « Qu’est-ce qu’Israël a l’intention de faire avec les Palestiniens ? Vont-ils disparaître ? Est-ce qu’Israël cherche à imposer une Solution finale sur les Palestiniens ? » 
 

Décryptage.

 

Des 27 avril au 10 juin 2016, se tiendront les journées nationales des Mémoires de la traite de l’esclavage et de l’abolition.  Souvenons-nous.

Nouvelle erreur de casting - Au lendemain de l'émission Dialogues Citoyens, retour sur Marwen Belkaid, un invité pas comme les autres.

Seuls, nous ne pouvons rien. Tous unis nous pouvons tout.

Seuls, nous ne pouvons rien. Tous unis nous pouvons tout.

Réaction à la célébration du 20ème anniversaire de la mort de François Mitterand

Réaction à la célébration du 20ème anniversaire de la mort de François Mitterand

A quelques jour de notre Convention Nationale j'ai répondu aux questions de Sara Mesnel pour L'Arche 

Pages

Opinion

Jean-Pierre Allali partage avec vous ses appréciations littéraires au fil de ses lectures. Aujourd'hui, il nous parle du livre de Techouva, de Frédéric Lauze.

Jean-Pierre Allali partage avec vous ses appréciations littéraires au fil de ses lectures. Aujourd'hui, il nous parle du livre de Dina Porat, Le Juif qui savait Wilno-Jérusalem : la figure légendaire d’Abba Kovner, 1918-1987.

"On s'est dit au-revoir. C'était un au-revoir mais qu'y avait-il derrière cet au-revoir ?"

En 2017, Roger Pinto, sa femme et son fils ont été séquestrés, violentés et détroussés à leur domicile de Livry-Gargan (Seine-Saint-Denis), "une agression antisémite" condamnée par le Crif et le ministre de l'Intérieur. Une première ?

Thierry Noël-Guitelman est un journaliste, membre de l'association Hébraïca à Toulouse. Il a engagé, en 2004, des recherches familiales sur l'étoile jaune, sa tante Ida Seurat-Guitelman, ayant obtenu une exemption.

Portrait de Gil Taïeb
Nous sommes debout
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03 Avril 2017
Catégorie : France, Actualité, Opinion

Samedi 1er avril place du Châtelet se sont réunies une centaine de membres du Collectif Boycott Israël

On ne le dira jamais assez : la parution d’ouvrages de poésie, en général et dans le domaine juif en particulier est devenue assez rare pour qu’on ne salue pas avec plaisir la sortie d’un nouveau recueil. Dans ce nouveau livre, la peintre et poétesse Sarah Mostrel nous offre un ensemble de textes inspirés de la Bible et des textes fondamentaux du judaïsme.

Remi Huppert est un spécialiste des Juifs de Chine. On lui doit notamment Destin d’un Juif de Chine (1). Dans son nouveau roman, le judaïsme est toujours présent.

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Il a 41 ans, il est Russe orthodoxe, mais son nom, qui signifie « prince noir », témoigne d’une ascendance tartare. Son père était déjà un défenseur des droits de l’homme et sa mère, dit-on, est juive. Emprisonné depuis un an, il vient d’être condamné à Moscou à 25 ans de régime carcéral sévère pour haute trahison, donc, à terme, vraisemblablement à la mort, chez cet homme déjà handicapé par une neuropathie périphérique, séquelle non pas d’une, mais de deux tentatives d’empoisonnement, en 2015 et en 2017, et qui a déjà perdu 20kg en prison.

Vladimir Kara-Mourza avait été arrêté en avril de l’an dernier pour désobéissance à la police et dissémination de calomnies sur l’armée russe. Puis, sans argument nouveau, on y a ajouté la rubrique de haute trahison, ce qui a donné un prétexte à l’extrême sévérité de la peine.

 

Son épouse, Evguenia, que j’ai rencontrée au gala d’UN Watch où Vladimir Kara-Mourza était honoré, est réfugiée aux États-Unis avec leurs trois enfants.  Elle explique aujourd’hui que son mari, à qui ses amis avaient conseillé de partir, ne se sentait pas le droit moral de protester de l’extérieur en abandonnant ceux qui luttaient contre la dictature à l’intérieur de la Russie. Evguenia reprend les mises en garde de son époux contre les tentations d’apaisement : « Satisfaire les dictateurs ne mène jamais à rien. Poutine attaquera de nouveau. Et si ce n’est pas l’Ukraine, la fois prochaine, ce sera la Moldavie ou un autre pays ».

 

Kara-Mourza est un militant de toujours de la démocratie parlementaire, longtemps journaliste dans le monde anglophone, proche du chef de l’opposition politique, Boris Nemtsov, qui fut assassiné près du Kremlin en février 2015. Il a contribué à l’adoption par le Congrès américain d’une loi, dite « loi Magnistky » en l’honneur de ce juriste russe qui, pour avoir dévoilé un réseau de fraude fiscale impliquant les plus hauts niveaux de la société fut arrêté, condamné, torturé et laissé à agoniser en prison. La fermeté de Vladimir Kara-Mourza avait tellement impressionné à l’époque le Sénateur John Mc Cain que ce dernier, sachant  sa mort prochaine,  avait demandé qu’il  soit l’un des porteurs de son cercueil.

À son procès, il a non seulement refusé de plaider coupable, mais, depuis la cage où il était enfermé, il prononça à l’issue du verdict quelques phrases admirables qui ont pu être retranscrites et diffusées. Son seul regret, disait-il entre autres, était de ne pas être parvenu à convaincre un nombre suffisant de ses concitoyens du danger que représentait Poutine pour son pays et pour le monde.

 

La détermination de Kara-Mourza évoque celle, plus spectaculaire médiatiquement, de Alexeï Navalny, lui aussi emprisonné, mais pour une durée théoriquement nettement moins longue. Alors qu’on a pu extraire des éléments nationalistes dans le discours de Navalny et l’attaquer sur ce thème, cela n’a jamais été le cas avec Kara-Mourza. 

Celui-ci fait penser à un autre prisonnier indompté, Natan Sharansky, incarcéré entre 1979 et 1986. La comparaison n’est pas fortuite. Vladimir Kara-Mourza, dans sa jeunesse, est allé en Israël interviewer Sharansky. De plus, son avocat a dit après le procès que son livre de chevet en prison était l’ouvrage de Sharansky  sur son expérience pénitentiaire,  Fear no evil, « Je n’aurai pas peur » (d’après les paroles d’un Psaume). Un des messages forts de ce livre est « rien de ce que les autres me font ne peut m’humilier, mais je pourrais éventuellement m’humilier moi-même si je n’agissais pas de façon digne ». C’est une règle de vie exigeante, soigneusement respectée.

Interrogé à l’issue du procès de Vladimir Kara-Mourza, Natan Sharansky a souligné que dans les années 80, le KGB d’Andropov et le régime soviétique lui-même n’avaient plus tout à fait le caractère impitoyable qu’ils avaient revêtu à l’époque de Staline. Malheureusement, ajoute-t-il, « Je crois que peu à peu on se dirige en Russie vers la terreur des années 30 ».

Ce sont là des paroles qu’il convient de méditer. Pour ceux qui renvoient dos à dos Russie et Ukraine, et pour ceux qui osent dire, comme je l’ai entendu, que au fond, et contrairement aux Occidentaux, ni les Russes, ni les Chinois, ni les Iraniens n’ont jamais colonisé d’autres peuples, il faut qu’ils assument que les modèles nationaux de ces pays, Staline, Mao et Khomeini figurent parmi les grands assassins de leur siècle.

Honneur par contraste à l’homme inconnu qui tente d’arrêter un char sur la place Tien an Men, honneur à la manifestante anonyme iranienne, honneur à Vladimir Kara-Mourza, héros d’une liberté dont, dans nos pays privilégiés, nous risquons d’oublier le goût.

 

Richard Prasquier, Président d'honneur du Crif 

 

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