News
|
Published on 5 April 2017

#Opinion - Philippe Val : « Bien que je ne sois pas juif, je me sens citoyen d’Israël »

L’ancien directeur de Charlie Hebdo et de France Inter publie un nouvel essai chez Grasset intitulé: « Cachez cette identité que je ne saurais voir »

Un plaidoyer écrit dans un style fluide mais dense qui se déroule comme un long dialogue et qui rappelle le rôle des racines judéo-grecques dans l’avènement des démocraties modernes.

Actualité Juive : Votre livre retrace le long passé de la France. Pourquoi l’écrire aujourd’hui ?

Philippe Val : L’un des grands problèmes de notre civilisation est qu’elle n’a, de son histoire, ni la connaissance ni la reconnaissance. Si elle l’avait, la société se porterait mieux, parce qu’elle comprendrait d’où elle vient et beaucoup de malentendus dans le discours politique seraient écartés. On aurait des bases d’entente, car c’est une histoire commune qui peut mettre tout le monde d’accord. Comme je l’explique dans ce livre, l’histoire européenne est le produit de l’hybridation du miracle grec et de la grande pensée juive. Dans la religion juive, il y a une pensée de l’intériorité, qui a en commun avec la raison grec, le fameux « connais-toi toi-même ». Ces racines sont plutôt juives que grecques d’ailleurs, car la pensée grecque est très vite relayée par des gens qui ne sont plus grecs tandis que la pensée juive continue de perdurer avec des penseurs juifs lesquels, pendant des siècles, continuent à travailler sur la pensée grecque. Le christianisme, qui dérive de la pensée judéo-grecque, est une sorte de judaïsme pour tous. 

A.J.: La recherche de l’identité n’est-il pas un marqueur de droite ?

P.V. : Non, je crois que notre identité est fondamentalement progressiste : elle s’élabore au siècle des Lumières. Les idéaux des Lumières sont des idées progressistes, d’émancipation.  L’identité de la France est le fruit de tout cela. J’y suis restée fidèle. Lorsque je vois par exemple Benoît Hamon tenir le discours qu’il tient, je me dis que c’est lui qui a dévoyé les Lumières, pas moi.

Publié dans l'Actu J, le 4 Avril 2017, lire la suite ici