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Published on 3 October 2019

France - Attaque dans la Préfecture de police de Paris : quatre personnes assassinées

Un agent administratif de la Préfecture de police a mené une attaque au couteau, tuant trois policiers et une fonctionnaire. Lui-même a été abattu. Le président Emmanuel Macron s’est rendu sur place. Le Crif adresse son entière solidarité aux forces de l'ordre. Nos pensées vont aux familles des victimes et à leurs proches.

Le Crif a réagi sur Twitter.

Publié le 3 octobre dans Le Monde

Un agent administratif de la Préfecture de police de Paris a tué quatre personnes dans une attaque au couteau à l’intérieur de la préfecture, sur l’île de la Cité, jeudi 3 octobre en début d’après-midi. « L’assaillant a d’abord agressé trois policiers de la direction du renseignement de la Préfecture de police de Paris, avant d’agresser deux femmes dans l’escalier avec un couteau de cuisine », a indiqué une source policière.

Les trois policiers sont morts, ainsi qu’une agente administrative, membre de la Direction de la sécurité de proximité de l’agglomération parisienne (DSPAP). La seconde femme, qui travaille au sein de la direction des ressources humaines, a été héliportée à l’hôpital d’instruction des armées Percy, à Clamart, en urgence absolue.

L’auteur de l’attaque a été abattu dans la cour de la préfecture par un policier de la direction de l’ordre public et de la circulation (DOPC), qui a fait feu avec son arme de service après lui avoir intimé l’ordre de lâcher son couteau. Il s’agirait d’un homme né à Fort-de-France en 1974 qui travaillait comme informaticien du département technique à la direction des renseignements (DRPP). Il est mort après avoir été touché à la tête.

Des sources policières et syndicales évoquent la piste d’un différend interne. Le parquet antiterroriste n’a pas été saisi à ce stade. Une enquête a été ouverte par le parquet de Paris des chefs d’homicide volontaire et de tentative d’homicide volontaire sur personne dépositaire de l’autorité publique. « Une perquisition est en cours au domicile » de l’agresseur, a précisé le procureur de Paris, Rémy Heitz, lors d’une conférence de presse en milieu d’après-midi.

Emmanuel Macron sur place

Le président Emmanuel Macron s’est rendu à la préfecture de police de Paris « pour témoigner son soutien et sa solidarité à l’ensemble des personnels », a fait savoir l’Elysée. Alors qu’il devait se rendre en Turquie, le ministre de l’intérieur Christophe Castaner a repoussé son déplacement et s’est lui aussi rendu sur place, tout comme le procureur de Paris, le premier ministre Edouard Philippe et la maire de Paris Anne Hidalgo.

Mme Hidalgo a déploré une « effroyable attaque » et un « lourd bilan », ajoutant qu’un hommage aux victimes sera rendu lors du Conseil de Paris. Ce dernier a suspendu ses travaux jusqu’à 16 heures. L’Assemblée nationale a observé un « moment de recueillement », en ouvrant sa séance de l’après-midi. Les députés se sont levés puis la garde des sceaux, Nicole Belloubet, a pris la parole pour « assurer les victimes et leurs familles de toutes nos pensées ».

En début d’après-midi, l’ensemble de l’île de la Cité et de l’île Saint-Louis a été fermé à la circulation avec un impressionnant dispositif de sécurité. Un hélicoptère de la sécurité civile a été positionné au niveau du Pont Marie et une dizaine de camions de pompiers étaient sur place.

Au Palais de justice, en face de la préfecture, un message a été diffusé peu avant 14 heures dans les haut-parleurs : « Une agression s’est produite à la préfecture de police. La situation est maîtrisée. Le secteur de la Cité reste sous surveillance », a mis en garde le message. « Ça courait partout, ça pleurait partout », a témoigné à l’AFP Emery Siamandi, un interprète présent à l’intérieur de la préfecture au moment de l’attaque. « J’ai entendu un tir, j’ai compris que c’était à l’intérieur, a-t-il raconté. Quelques instants après, j’ai vu des policières qui pleuraient. Elles étaient en panique ».

Cette attaque intervient au lendemain d’une « marche de la colère » des policiers, qui a rassemblé 27 000 personnes selon les organisateurs, sur fond de malaise de l’institution, de hausse des suicides et de réforme des retraites.