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Published on 3 February 2020

Crif/We Remember - Le Crif et le Mémorial de la Shoah ont organisé ensemble un événement pédagogique pour la mémoire

Jeudi 30 janvier 2020, le Crif et le Mémorial de la Shoah organisaient ensemble une journée dédiée à l’enseignement de la Shoah sur le thème « Être un enfant juif en Seine-Saint-Denis pendant la Shoah ».

C’est dans le cadre du 75ème anniversaire de la libération du camp d'Auschwitz-Birkenau et de la campagne internationale We Remember, célébrée il y a quelques jours, et ayant cette année pour thème « Shoah et Éducation », qu’est née cette initiative.

« Shoah et Éducation » : un thème évident mais aussi plein de sens en cette année 2020.

1945, c’était il y a 75 ans, et trois générations.

Parler de la Shoah aux jeunes d’aujourd’hui, revient à aborder un pan de l’Histoire avec un grand H, celle que l’on enseigne à ceux qui ne l’ont pas connu, ni vécu.

Alors, comment faire pour que cette Histoire soit bien comprise malgré sa complexité, intégrée telle une mise en garde et portée sous la forme d’un message de tolérance ?

Comment faire pour que cette histoire ne soit pas si lointaine qu’elle en deviendrait étrangère à leurs identités et à leurs préoccupations ? Comment rendre cette Histoire vivante ?

Car l’histoire de la Shoah, par la tragédie et l’horreur qu’elle a constitué pour les Juifs mais aussi pour la société dans son ensemble, met en évidence une problématique millénaire : l’antisémitisme et le danger qu’il représente, pour les Juifs, pour les libertés, pour nous tous.

Telles étaient nos préoccupations lorsque nous avons décidé de mettre en place notre projet : une journée dédiée à l’enseignement de la Shoah.

 

C’est une classe de 3ème du Collège Lucie Aubrac de Livry-Gargan qui a participé à cette journée exceptionnelle au Mémorial de la Shoah de Drancy.  

Pour l’occasion, nous avons proposé un programme dense et intense. En une journée, les élèves ont pu visiter le Mémorial de la Shoah de Drancy, participer à un atelier pédagogique sur l'histoire et le destin de familles juives originaires de Seine-Saint-Denis et assister au témoignage d’un rescapé de la Shoah, Victor Perahia.

Guidé et accompagné tout au long de la journée par Alix Quéré-Rebufello, Coordinatrice en charge des activités pédagogiques à Drancy, cette journée fut riche en enseignements et en émotions.

De jeunes volontaires en Service civique, ambassadeurs du programme NOÉ, étaient présents pour rencontrer les élèves et participer à cette journée. Formés en amont par le mémorial de la Shoah de Drancy, les jeunes du programme NOÉ ont pu aider les élèves lors de l’atelier sur le thème « Être Juif en Seine-Saint-Denis pendant la Deuxième Guerre mondiale ».

 

Être un Juif en Seine-Saint-Denis pendant la Deuxième Guerre mondiale

Répartis en 6 groupes, les élèves devaient retracer les parcours de familles juives qui vivaient dans le département pendant la Shoah à partir de document d’archives.

Chaque groupe a travaillé sur une famille dont ils n’avaient que le nom, accompagné de dizaines de documents d’archives (papiers d’identité, photos individuelles ou familiales, fiches de recensements, lettres…). 

Tout cela entre les mains, ces collégiens ont fait un travail d’historien et d’enquête, afin de reconstituer les destins de ces familles juives de Seine-Saint-Denis pendant la guerre et découvrir ce qui leur était arrivé. 

Une fois cette démarche terminée, chaque groupe a présenté le parcours de la famille étudiée devant le reste de la classe.

 

Enfin, les élèves ont rencontré Victor Perahia, ancien déporté au camp de Drancy et rescapé du camp de Bergen-Belsen. Ils ont assisté à son témoignage bouleversant. 

Victor Perahia a été arrêté avec ses parents à l’âge de 9 ans et a passé près de 20 mois au camp de Drancy. 

De la séparation avec son père jusqu’à son retour du camp de Bergen-Belsen, Victor a raconté à ces élèves ses années difficile, la déportation, la maladie, la faim, le froid…

Les élèves ont été très émus par son histoire.

Ce fut un réel honneur et plaisir de l'avoir avec nous pour cette journée, et un privilège de conclure la visite du camp en sa présence et avec ses explications. 

 

Cette journée a été un véritable succès, les élèves ayant su tirer profit des enseignements et de la valeur qu’une telle journée représente.

Nous sommes ravis de ce partenariat avec le Mémorial de la Shoah, ainsi que d'avoir fait participer le programme du FSJU Noé pour la jeunesse.

Nous saluons également le travail remarquable de préparation de la professeure d'Histoire-géographie du collège Lucie Aubrac qui a permis à ses élèves de participer à cette journée dans les meilleures conditions.

Ensemble, faisons ce travail de mémoire pour ne jamais oublier.