Read in the news
|
Published on 12 November 2020

Monde - Arabie saoudite : ce que l'on sait sur l'attentat contre des diplomates occidentaux

Deux personnes ont été blessées dans un attentat, lors d'une cérémonie commémorant l'armistice du 11-Novembre, réunissant des diplomates occidentaux.

Publié le 11 novembre dans L'Express

Les intérêts français à Jeddah ont de nouveau été pris pour cible ce mercredi. Deux personnes ont été blessées mercredi dans un attentat à l'explosif au cimetière non musulman de la ville saoudienne de Jeddah, lors d'une cérémonie commémorant l'armistice du 11 novembre 1918, réunissant des diplomates occidentaux. 

"Les services de sécurité ont lancé une enquête sur la lâche agression pendant un rassemblement de consuls étrangers", a indiqué le gouvernorat de La Mecque, dont dépend Jeddah dans l'ouest de l'Arabie saoudite. "Un employé consulaire grec et un policier saoudien ont été légèrement blessés", précise le gouvernorat dans un communiqué. 

Il s'agit de la deuxième attaque de ce type après celle du 29 octobre contre un vigile du consulat de France, sur fond d'une série d'attentats djihadistes en France mais aussi à Vienne le 2 novembre, liés en partie aux caricatures du prophète Mahomet. 

La France condamne "fermement ce lâche attentat"

Dans un communiqué conjoint, les consulats représentés lors de la cérémonie mercredi ont "condamné avec force cette lâche attaque contre des gens innocents". Il s'agit des consulats de France, de Grèce, d'Italie, de Grande-Bretagne et des Etats-Unis.  

"La cérémonie annuelle commémorant la fin de la Première guerre mondiale au cimetière non musulman de Jeddah, associant plusieurs consulats généraux [d'autres pays] dont le consulat de France, a été la cible d'une attaque à l'engin explosif ce matin, qui a causé plusieurs blessés", a indiqué pour sa part le Quai d'Orsay, sans plus de précisions sur l'identité et la nationalité des victimes. 

"La France condamne fermement ce lâche attentat que rien ne saurait justifier", a ajouté la diplomatie française, en appelant les autorités saoudiennes "à faire toute la lumière" sur cet acte et en "identifier et poursuivre les auteurs". 

Des routes conduisant au cimetière situé dans le centre de Jeddah ont été fermées par la police saoudienne. "J'étais sur place ce matin", a témoigné Nadia Chaaya sur BFMTV, précisant que l'explosion s'était produite à la fin du discours du consul de France. "Sur le coup, on n'a pas très bien compris mais on a senti qu'on était pris pour cible", a-t-elle encore dit, indiquant que les personnes présentes, qui craignaient une deuxième attaque, ont ensuite quitté les lieux. Plusieurs pays, dont la France et la Belgique, célèbrent mercredi le 102e anniversaire de l'armistice conclu entre l'Allemagne et les Alliés, qui marqua la fin de la Première guerre mondiale.  

La colère contre Macron toujours vive dans le monde musulman

Des propos du président français Emmanuel Macron sur le droit à la caricature au nom de la liberté d'expression ont déclenché la colère au Moyen-Orient et plus largement dans le monde musulman. Emmanuel Macron avait promis ne pas "renoncer aux caricatures" lors d'un hommage national au professeur Samuel Paty, décapité par un islamiste le 16 octobre, pour avoir montré des caricatures du prophète Mahomet dans un cours sur la liberté d'expression. 

Dans certains pays à majorité musulmane, des fidèles ont réagi avec colère aux propos d'Emmanuel Macron dont des portraits ont été brûlés lors de manifestations et une campagne a été lancée pour boycotter les produits français. Le président français a tenté d'apaiser la colère qui monte dans le monde musulman en assurant comprendre, dans un entretien à la chaîne Al-Jazeera, que des musulmans puissent être "choqués" par les caricatures de Mahomet, tout en dénonçant les "manipulations" et "la violence". 

La France, l'Autriche, l'Allemagne et l'Union européenne (UE) ont tenu un mini-sommet par visioconférence mardi pour tenter de muscler la réponse européenne au terrorisme, après les derniers attentats en France et à Vienne. Le royaume saoudien, critiqué pour sa promotion d'un islam rigoriste, le wahhabisme, tente pour sa part de se présenter sous un nouveau jour, avec des réformes sociales libérales entreprises ces dernières années sous l'impulsion de Mohammed ben Salmane, qui a dans le même temps accentué la répression des voix dissidentes depuis son accession au statut de prince héritier en 2017.