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Publié le 2 Avril 2014

La CNCDH remet son rapport annuel sur le racisme et l’antisémitisme

Par Marc Knobel

Le CRIF a pris connaissance des premiers articles qui ont été publiés autour du rapport annuel sur « la lutte contre le racisme, l’antisémitisme et la xénophobie » qu’a remis ce mardi 2 avril 2014 la Commission nationale consultative des droits de l'homme (CNCDH). Aussi précieuses que soient les statistiques ou les données chiffrées établies par les différents ministères et les associations qui observent les manifestations de racisme et d’antisémitisme, la CNCDH considère qu’il est nécessaire, pour avoir une vision plus juste de ces phénomènes, de les compléter par une approche de nature plus sociologique. 

Depuis l’année 1990, la CNCDH procède donc à une enquête sur l’état de l’opinion publique en France à l’égard de ces phénomènes. Pour l’année 2013, les principaux enseignements de ce rapport sont les suivants :

1)         35% des Français se disent plutôt ou « un peu » racistes ».

2)         La parole raciste s'est banalisée l'an dernier, notamment à l'égard des musulmans et des Roms, analyse le rapport annuel.

3)         Les chiffres de l’année 2013 selon le ministère de l’Intérieur font apparaître une baisse quantitative notable (31 points entre 2012 et 2013), du nombre des actes antisémites. Mais, selon la CNCDH, « ces chiffres ne dévoilent que l’écume des phénomènes ».

4)         Les Français condamnent sans équivoque l'antisémitisme et « l'indice d'acceptation » des juifs « reste de très loin supérieur à celui de tous les autres groupes », selon une étude qualitative de l'institut CSA, qui a mené 30 entretiens semi directifs en face à face du 9 au 17 décembre 2013.

5)         85% des sondés estiment que les juifs sont des Français comme les autres (contre 65% pour les musulmans). Les clichés, comme la thèse d'un rapport particulier des juifs à l'argent, restent cependant très persistants et partagés, relève l'étude.

Ces données appellent à un certain nombre d’observations :

1)         Concernant l’antisémitisme et comme le soulignait récemment le Service de Protection de la Communauté Juive (SPCJ), 40% des violences racistes commises en France en 2013 sont dirigées contre des Juifs. Or, les Juifs en France représentent un peu moins de 1% de la population. Cela signifie que moins de 1% des citoyens du pays a concentré 40% des violences physiques racistes commis en France.

2)         Le mobile antisémite ne fait aucun doute dans la quasi-totalité des cas. Lors de certaines agressions commises dans le cadre de la délinquance générale, il aggrave le mobile crapuleux. L’étude des agressions physiques indique une importante quantité de faits violents à l’encontre de mineurs ou de jeunes.

3)         Bien qu’en baisse notable, l’antisémitisme s’est ancré de façon structurelle et il n’est plus lié qu’à des situations conjoncturelles. On constate un retour aux formulations antisémites de plus traditionnelles, portant sur la religion, la notion de race et la collusion entre les Juifs, le pouvoir et l’argent.

4)         Cette année encore les villes de Paris, Marseille, Lyon, Toulouse, Sarcelles, Strasbourg et Nice sont les villes les plus touchées par le nombre d’actes antisémites recensés en France.

5)         Inquiet par la multiplication de sites antisémites, le CRIF demande à l’Etat de continuer de se doter de moyens conséquents permettant de lutter contre le racisme et l’antisémitisme sur le Net.

6)         Le CRIF appuie la demande de la Commission Nationale Consultative des Droits de l’Homme, qui préconise la création d'un observatoire du racisme, de l'antisémitisme et de la xénophobie sur Internet, regroupant les pouvoirs publics et des spécialistes.

En attendant de lire plus en avant le rapport annuel de la CNCDH, voici les premières constatations que l’on peut faire.

Nous reviendrons sur ce sujet ultérieurement. 

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