Jean Pierre Allali

Membre du Bureau Exécutif du CRIF, Jean-Pierre Allali préside la Commission des Relations avec les Syndicats, les ONG et le Monde Associatif.

Lectures de Jean-Pierre Allali - Négritude et Judéité. Balades en noir et blanc, par Maurice Dorès

13 Septembre 2022 | 122 vue(s)
Catégorie(s) :
Opinion

Jean-Pierre Allali partage avec vous ses appréciations littéraires au fil de ses lectures. Aujourd'hui, il nous parle du livre de Techouva, de Frédéric Lauze.

Jean-Pierre Allali partage avec vous ses appréciations littéraires au fil de ses lectures. Aujourd'hui, il nous parle du livre de Dina Porat, Le Juif qui savait Wilno-Jérusalem : la figure légendaire d’Abba Kovner, 1918-1987.

"On s'est dit au-revoir. C'était un au-revoir mais qu'y avait-il derrière cet au-revoir ?"

En 2017, Roger Pinto, sa femme et son fils ont été séquestrés, violentés et détroussés à leur domicile de Livry-Gargan (Seine-Saint-Denis), "une agression antisémite" condamnée par le Crif et le ministre de l'Intérieur. Une première ?

Thierry Noël-Guitelman est un journaliste, membre de l'association Hébraïca à Toulouse. Il a engagé, en 2004, des recherches familiales sur l'étoile jaune, sa tante Ida Seurat-Guitelman, ayant obtenu une exemption.

Portrait de Gil Taïeb
Nous sommes debout
|
03 Avril 2017
Catégorie : France, Actualité, Opinion

Samedi 1er avril place du Châtelet se sont réunies une centaine de membres du Collectif Boycott Israël

On ne le dira jamais assez : la parution d’ouvrages de poésie, en général et dans le domaine juif en particulier est devenue assez rare pour qu’on ne salue pas avec plaisir la sortie d’un nouveau recueil. Dans ce nouveau livre, la peintre et poétesse Sarah Mostrel nous offre un ensemble de textes inspirés de la Bible et des textes fondamentaux du judaïsme.

Pages

Négritude et Judéité. Balades en noir et blanc, par Maurice Dorès (*)

 

Maurice Dorès, c’est l’immense auteur qui, dans le sillage de Jacques Faïtlovitch, nous fit découvrir, en 1992, avec « La beauté de Cham, mondes juifs, mondes noirs » (Balland), la richesse et la diversité du judaïsme longtemps méconnu de populations africaines et noires en général.

Étonnant Dorès avec ses multiples facettes : médecin psychiatre, ethnologue, ancien directeur de recherches à l’université Paris VIII et cinéaste auquel on doit, notamment « Black Israël » (2003) et « Jacques Faïtlovitch et les tribus perdues » (2012).

Maurice Dorès a véritablement sillonné la planète, de Dakar à Jérusalem en passant par les Antilles, les États-Unis et bien d’autres contrées.

Ce n’est que récemment, dans les années soixante-dix, que le monde a découvert l’existence de Juifs noirs en Éthiopie, les Falashas ou Beta Israël. Pourtant, bien avant, en 1904, Jacques Faïtlovitch, un Juif natif de Lodz en Pologne, poussé par son professeur, Joseph Halévy, avait fait le voyage africain et découvert, dans la région du Gondar, ces « Noirs qui se disent Juifs » et qui, de nos jours, ont pratiquement tous, choisi de rejoindre la Terre promise, Israël. C’est là, désormais, qu’ils célèbrent en grande pompe et en fanfare leur fête principale, le « Sigd ».

Comme le dit Dorès, digne héritier de Faïtlovitch, « Les Juifs et les Noirs se connaissent depuis longtemps. La terre n’est pas si grande qu’ils n’aient pu se rencontrer depuis les temps les plus reculés. L’Afrique n’est pas loin de la Judée. Les Ethiopiens sont très présents dans les textes anciens de la tradition juive ». « Kouch », l’Éthiopie, apparaît souvent dans les textes sacrés. Sans oublier Ibn Ezra selon lequel la Sulamite est belle comme une Éthiopienne et Tsipporah, la femme « noire » de Moïse.

Par-delà les Falashas et les Falashmuras , Falashas convertis au christianisme mais qui sont revenus à la foi de leurs ancêtres et vivent désormais eux-aussi, en Israël, Maurice Dorès nous parle des travailleurs immigrés africains qui vivent difficilement en Israël, notamment dans le sud de Tel Aviv. Des Soudanais et des Érythréens, des Ghanéens et des Nigérians, des Kenyans, des Congolais et des Ivoiriens.

Et voici aussi les Hébreux noirs de Ben Ami Carter, les familles afro-palestiniennes de Jérusalem, les Bédouins noirs, les Juifs du Cap Vert, les Afro-brésiliens, les Juifs du Nigéria et ceux du Ghana, les Abayudayas de l’Ouganda, les Lembas d’Afrique du Sud, les Juifs du Congo, les Ibos et bien d’autres.

Un chapitre très intéressant est consacré aux Juifs noirs de France désormais regroupés en associations.

Des portraits savoureux de personnages truculents nous sont proposés au fil des pages de ce remarquable ouvrage. Nathan Gamzédé, petit-fils d’un roi du Zimbabwe et fils d’ambassadeur, qui a choisi d’être un Juif haredi, strictement observant et qui vit à Safed. Yonah Zlanga, Centrafricain qui a abandonné sa langue natale, le sango pour l’hébreu et qui est désormais israélien et juif. Haï Ben Daniel, venu du Nigéria et désormais harédi lui aussi avec sa redingote et son chapeau noir…

Un beau livre pleins d’enseignements à découvrir sans tarder.

 

Jean-Pierre Allali

(*) Éditions Les Indes Savantes. Janvier 2021. 178 pages. 20 €.