Yonathan Arfi

Le nouveau Président du Crif, un militant juif et citoyen

Blog du Crif - Nous sommes nés le 27 septembre

27 September 2021 | 142 vue(s)
Catégorie(s) :
France

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Antisémitisme

Dimanche 12 janvier 2020, le Crif a organisé un voyage de mémoire à Auschwitz-Birkenau. À l'issue de cette journée, je me suis exprimé devant les participants. Voici les quelques mots prononcés.

 

 

Dans cette éditorial, je m'exprime sur les nombreux actes de haines survenus en France et dans le monde en 2019. Je formule également mes voeux de sécurité et de paix pour cette nouvelle année.

 

Meyer Habib, il y a ceux qui l'aiment et ceux qui l'ont en exècre. Mais on ne peut en aucun cas tolérer un tel déferlement de haine antisémite.

Discours prononcé lors de la Plénière de clôture.

"Les juges d’instruction viennent enfin de rendre leur décision dans le meurtre barbare de Sarah Halimi, dans une ordonnance rendue le 12 juillet dernier. Elles estiment qu’il existe des "raisons plausibles" de penser que le discernement du suspect était "aboli" au moment des faits. Si elle est sans surprise, cette décision reste difficilement justifiable."

Ma réaction après l'annonce du report du vote de l'Assemblée nationale pour l'adoption de la définition de l'antisémitisme de l'IHRA. L'Assemblée nationale a également annoncé qu'avant d'être examinée, la proposition de résolution serait réécrite.

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Si chacun a une date de naissance personnelle, les Français juifs ont également une date de naissance collective : il y a 230 ans, jour pour jour, le 27 septembre 1791, le décret d’Emancipation des Juifs de France faisait entrer 40 000 Juifs dans la citoyenneté française.

Le texte est aussi court que l’ambition est grande. Et le cœur de cette promesse tient en quelques mots : « L’Assemblée Nationale révoque tous ajournements, réserves et exceptions […] relativement aux individus juifs qui prêteront le serment civique […] ».
Ce jour-là, les Juifs de France sont promus pour la première fois en Europe au rang de citoyens comme les autres. Il y avait auparavant des Juifs de France depuis près de 2000 ans, il y a du jour au lendemain, si l’on peut dire, des Français juifs.

Mais, au-delà de l’égalité formelle des droits, les Juifs plaçaient un autre espoir dans l’Emancipation : celui d’une forme de normalisation du fait juif en France et de la fin d’un antisémitisme séculaire.

 

"Plus les Juifs sont intégrés, plus l’antisémitisme semble revigoré."

 

230 ans après 1791, force est de constater que l’Emancipation n’a pas empêché l’antisémitisme de prospérer.

Elle n’a pu faire obstacle à la haine des Juifs lors de l’Affaire Dreyfus.

Elle n’a pas pu éviter la trahison du 3 octobre 1940 et le statut des Juifs, annonciateur de la stigmatisation et la persécution qui suivraient.

Elle n’a pas non plus permis de contenir l’antisémitisme contemporain et ses variantes complotistes, négationnistes, islamistes ou antisionistes qui polluent la vie juive en France.

C’est même un paradoxe apparent : plus les Juifs sont intégrés, plus l’antisémitisme semble revigoré.

Pour autant, même si l’antisémitisme persiste à accompagner notre chemin dans l’histoire de France, souvenons nous de la promesse du 27 septembre 1791, par laquelle la République affirma son universalisme et la France traça la voie pour l’Emancipation progressive de l’ensemble des Juifs européens.

Bon anniversaire aux citoyens juifs français et à tous ceux qui ont la passion de l’Egalité républicaine ! Longue vie au judaïsme français !

Yonathan Arfi