Richard Prasquier

Ancien Président du CRIF

Blog du Crif - Sur quelques facettes de Eric Zemmour

08 November 2021 | 766 vue(s)
Catégorie(s) :
France
Jean Pierre Allali's picture
LES STADES ET LE DATA
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25 May 2016
Catégorie : France

Marc Perelman, auteur d'un livre percutant sur le passé trouble du célèbre architecte Le Corbusier, est aussi un spécialiste des excès du monde du football et, en général, des stades. Dans un petit ouvrage bien documenté, il se penche sur l'influence des "data" sur le public.

 

 

Jean Pierre Allali's picture
LECTURES
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24 May 2016
Catégorie : France, Antisémitisme

Malka Marcovich et Jean-Marie Dubois publient un ouvrage original sur un thème peu exploré jusqu'ici:la contribution de la société des transports parisiens à l'organisation de la déportation des Juifs de France aux heures sombres de l'Occupation nazie

Lors du 9ème Salon du Livre de la Licra, deux écrivains ont reçu un prix

La cérémonie se déroulera demain mardi 19 avril à 17h30 au Mémorial de la Shoah à Paris en présence des ambassadeurs de Pologne et d’Israël.

A l'heure où le Front National réalise des scores historiques, la fête de Hanoukah rappelle que les forces politiques qui ne respectent pas les particularismes sont dangereuses

L'EI ne lésine pas sur les moyens et diffuse sur Internet sa propagande ignominieuse...

Souvent l’on oublie de parler d’eux

Il faut croire que certaines alertes ne veulent pas être entendues à temps

Au moins 128 morts à déplorer dans la vague d'attentats qui a frappé Paris vendredi 13 novembre

Dov Maimon's picture
Paradoxes de la politique israëlienne
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09 November 2015
Catégorie : France

"A vos crayons citoyens, à la politique citoyens. Si nous voulons que les choses se fassent il va falloir que certains d’entre nous se bougent."

Tel Aviv sur Seine : succès sur les berges et sur le net, opération réussie !

Virginie Guedj-Bellaïche's picture
Le dialogue renoué
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29 July 2015
Catégorie : France

Mars 2015, je suis à Bruxelles pour présenter mon livre écrit sous le pseudo de Sefwoman, « Je suis juive mais je me soigne ». Au fond de la salle, 3 garçons se marrent. Je parle de ma grand-mère et de service 98 pièces au liseré doré, de son refus de me parler de l’Algérie, des plats typiques, je les vois acquiescer. A la fin de la présentation, ils ont tous les trois le livre en main. « La dédicace c’est pour qui ? », « Ismaël ».

Célébrer le 14 juillet à Tel-Aviv – une occasion de célébrer la double appartenance culturelle et nationale sur un mode festif et joyeux.

12 juillet 1906, Alfred Dreyfus  est réhabilité par la cour de cassation de Rennes. C’était il y a 109 ans, autant dire une éternité.  

INTERNATIONAL - Le boycott des produits israéliens (nous) glace le sang, parce que l'Etat juif est (toujours) considéré et traité quelque part comme le Juif des Etats.
Le boycott des produits israéliens (nous) glace le sang, parce que l'Etat juif est (toujours) considéré et traité quelque part comme le Juif des Etats. Rappelons à ce sujet qu'une campagne BDS -pour Boycott-Désinvestissement-Sanctions- tente de s'implanter en France, en incitant à boycotter les personnes et les produits provenant de ce pays. Expliquons.


Artcile publié dans le Huffinghton Post http://www.huffingtonpost.fr/marc-knobel/boycott-produits-israeliens_b_7...

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Actualité

Scoop : l’appel au boycott est illégal en France

 

Et vous, comment définiriez-vous l’humour juif ?

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Opinion

Bienvenue sur le blog La Chronique (pas tès casher) de Raphaela ! Sur ce blog, Raphaela vous propose ses billets d'humeur sur tout ce qui l'entoure, l'émeut, la touche, la fait rire et la révolte. Et elle a des choses à vous dire...

Les jolies colonies de vacances... Il fait beau, il fait chaud, ça sent vraiment les vacances ! Cette semaine, nous vous proposons une série d'articles sur les mouvements de jeunesse juifs en France ! Aujourd'hui, découvrez le parcours d'une ancienne E.I. !

Bienvenue sur le blog La Chronique (pas tès casher) de Raphaela ! Sur ce blog, Raphaela vous propose ses billets d'humeur sur tout ce qui l'entoure, l'émeut, la touche, la fait rire et la révolte. Et elle a des choses à vous dire...

 

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Il est difficile de débattre avec Eric Zemmour. Il connait ses dossiers et aussi les trucs de métier pour rendre ses arguments attractifs. Il devient difficile de débattre de Eric Zemmour. Les accusations giclent : pactiser avec un fasciste ou se complaire dans le déni…

Dans le petit monde juif, la discussion charrie de plus, souvent, de vieux sédiments d’hostilité à l’égard d’un « establishment » communautaire (le Crif…) aux ordres du pouvoir ou d’une « rue juive » exprimant des émotions primaires.

Une telle polarisation peut disloquer la communauté. Cela réjouirait certainement Eric Zemmour, mais pas ceux qui attachent de l’importance à un judaisme de dialogue plutôt qu’à un judaisme d’anathème.

Je n’aime pas les objurgations moralisantes et les effets de manche qui vont avec. L’électeur sait « la » raison pour laquelle il se détermine, et il occulte souvent celles qui pourraient modifier son vote. Comme chacun, le candidat politique n’est pas un être unidimensionnel, mais si d’autres parmi ses facettes prévalent à l’usage, il sera trop tard pour changer de bulletin.

Eric Zemmour, c’est un thème, une idée directrice et c’est un positionnement identitaire qui nous interpelle particulièrement, nous, les Français juifs, comme on le dit aujourd’hui, ou Juifs français, comme on le disait autrefois (l’hébreu s’écrit de droite à gauche…)

Le thème, outre la désindustrialisation de la France, c’est l’immigration, depuis trente ans d’origine surtout musulmane qui menacerait l’unité et l’identité du pays et représenterait un coût social, sécuritaire, éducatif et moral écrasant. C’est aussi la critique d’une omerta bien pensante qui en nie le caractère nocif.

Les bons sentiments n’y font rien : sécurité et immigration sont de vrais sujets et Zemmour peut se prévaloir d’avoir été un lanceur d’alerte. Moi qui n’ai jamais été victime d’agression, j’aurais d’autant plus tendance à être « humaniste » que comme ancien réfugié polonais, je suis un produit de la diversité. Mais comment ignorer la colère qui touche les Juifs encore plus que les autres citoyens français des territoires perdus de la République ? Comment accepter la dégradation de l’éducation, de la sécurité, de la civilité et de la justice (Sarah Halimi) dans notre pays ?

Ce que dit Zemmour a été dit par Mitterrand en 1989 (le seuil de tolérance), par Chirac en 1991 (le bruit et l’odeur), par Sarkozy en 2005 (le karcher) . Aucun n’a été poursuivi mais aucun n’a su agir. Certains propos de Zemmour ont été condamnés à juste titre, tels la discrimination à l’embauche, d’autres condamnations ont été retoquées en appel ou cassation. Sur les musulmans, lorsque il dit « les », il m’horripile, lorsqu’il dit « des », il m’interpelle. On peut le désapprouver et être sceptique sur ses solutions, on ne doit pas balayer avec condescendance ses mises en garde.

Son idée directrice n’est ni le fascisme, ni le racisme, mais le nationalisme, tel qu’il s’exprime chez son historien préféré, Jacques Bainville, disciple de Maurras. Bainville subordonne l’histoire de France à l’effort des rois pour unifier le pays et lui assurer des frontières naturelles contre ses ennemis, l’Angleterre, sur la terre puis sur la mer, et le monde germanique quand il essaie de s’unifier. Il justifie ainsi la Saint Barthélémy, les guerres de Louis XIV et la révocation de l’édit de Nantes. La froideur de Zemmour au sujet d’événements intolérables de notre histoire contemporaine trouve ici une sorte de paradigme. Les Juifs n’existent pas dans le gros livre de Bainville. Ils sont cités deux fois : dans une énumération sur Philippe le Bel, et une brève description de Dreyfus (un « officier juif ») : au moins n’y-a-t il pas de doutes explicites sur son innocence, doutes que Zemmour, lui, s’est permis de soulever.

Cette surenchère nauséabonde, sur un thème que même son ami Jean Marie Le Pen n’a pas osé aborder, pose la question de la provocation identitaire à laquelle Eric Zemmour se livre avec délectation. Bergson, Durckheim, Marc Bloch et Claude Levi Strauss ont tenu leur origine juive pour non significative, mais aucun d’eux n’aurait insulté les familles Sandler et Monsonego pour avoir inhumé leurs enfants à Jérusalem.

Aucun d’eux, sachant ce que cette dénomination véhiculait, n’aurait qualifié de traitre à la France un opposant intellectuel, juif par surcroit, comme BHL. Cela traduit chez Zemmour, bien qu’il le récuse, une vraie faille psychologique, la nécessité d’en rajouter pour se faire admettre par les plus virulents des compagnons qu’il s’est choisis.

Cette provocation par la violence verbale est son style revendiqué. Elle lui donne l’image d’un héros du parler vrai.

C’est un procédé rhétorique.

Dans un récent débat, Alain Duhamel dit que le Président Macron a bien fait de rappeler les assassinats du 17 octobre 1961, sans les qualifier de crime d’Etat. Son explication est historiquement impeccable. « Il ne faut pas mentir » lui rétorque Eric Zemmour, qui se lance dans un discours hors sujet sur les crimes du FLN, contre la population, contre les policiers, contre les partisans de Messali Hadj, sans dire un seul mot de la soirée du 17 octobre elle-même. « Mais en quoi ai-je menti ? » demande Duhamel. « Mensonge par omission » répond le procureur Zemmour. Commentaires des auditeurs : victoire à Zemmour, celui qui « connait tant de choses…. ».

Tant de choses vraiment ? Pour ne dire que ce qui l’arrange ?

 

Richard Prasquier